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Bienvenue à la trente-cinquième édition du blogue de Montréal hanté. Nos articles paraissent les 13 du mois. Cette fois, nous focalisons notre recherche sur la Roche noire, un monument qui marque le cimetière de la Grande Famine irlandaise de Montréal. La ville est toujours hantée par le souvenir du terrible épisode de 1847 quand 75 000 réfugiés irlandais y émigrèrent après avoir traversé l’Atlantique sur des bateaux-cercueils. Montréal hanté hiverne actuellement et n’offre plus des visites publiques avant mai 2018. Restez à l’antenne pour les projets que nous planifions cet hiver.

RECHERCHE DU PARANORMAL

La Roche noire, ou la Pierre irlandaise tient une place importante au coeur de la communauté irlando-montréalaise. Parfois, une ville peut être hantée par un incident si tragique que de sombres traces indélébiles sont laissées dans l’imaginaire public.

Ce sentiment d’être hanté par un passé terrible peut être exacerbé quand le site commémoratif qui le marque a été mis en danger. Tel est le cas de la Roche noire de Montréal, premier monument au monde dédié au ’47 Noir, l’année où des milliers de réfugiés irlandais ont traversé l’Atlantique sur des bateaux-cercueils en quête d’une vie meilleure.

Différant de l’histoire typique de fantôme centrée sur les apparitions et le paranormal, celle-ci parle de comment l’humain est hanté par un sombre souvenir incrusté.

Ce monument est le gardien du cimetière de la Famine irlandaise. Le cimetière est actuellement entrecroisé par une plaie urbaine d’autoroutes, de rails, de stationnements, de pylônes et de panneaux industriels. Le site commémoratif est fort inaccessible et se réduit à la Pierre irlandaise, un rocher noir coincé sur un ilot routier. La Roche noire enfourche deux autoroutes animées sur la rue Bridge dans une zone industrielle ringarde. Des publicités tape-l’oeil sur de géants panneaux brillent sur la Pierre irlandaise, encerclée par une clôture en fer forgé parsemée de trèfles en métal. 

Installée en 1859, après que des ouvriers eurent découvert des restes humains en bâtissant le pont Victoria, la Roche noire fut tirée de la rivière et placée au cimetière de la Famine pour le marquer. Le but du monument y est gravé : « Préserver de la profanation les restes de 6000 immigrants morts du typhus en 1847-48 A.D. ». Aujourd’hui, son but est grandement oublié par des milliers de navetteurs passant vite chaque jour. D’un point de vue commémoration, le cimetière de la Famine irlandaise de Montréal serait peut-être mieux décrit par le mot « disgrâce ».

À l’été de 1847, Montréal fut inondée de milliers d’Irlandais, réfugiés et désespérés de la famine et totalement impréparée pour en gérer l’afflux. Connu dans les livres d’histoire comme le ’47 Noir, c’est l’année au fil de laquelle 75 000 réfugiés accostèrent au port de Montréal. À l’époque, la population de Montréal n’était que 50 000, alors la ville fut complètement débordée. Maints de ces réfugiés faméliques étaient atteints du typhus. 

Fuyant la brutale oppression politique d’Irlande et la famine de la patate, ils ont souffert la dangereuse traversée de l’océan atlantique sur des « bateaux-cercueils » selon les dires. Jamais conçus pour transporter des humains, ils étaient branlants et faits pour transporter du bois canadien et d’autres produits vers le Royaume-Uni, mais on y prit les réfugiés désespérés pour la traversée du retour, pour un profit supplémentaire. Des centaines de familles affamées, empilées sous le pont, étaient forcées à vivre dans des conditions d’insalubrité. La nourriture était pauvre et il n’y avait même pas assez d’eau pour se laver durant le passage de 3 mois, juste assez pour boire. Avec des seaux comme cuvettes, les cales des bateaux furent vite contaminées par les excréments.

Le nid d’incubation était parfait pour l’apparition du typhus, une maladie épidémique et mortelle.  Elle est transmise par puces et par poux infectés par une bactérie rickettsie qui se reproduit dans la crasse et se nourrit d’humains. Gratter la morsure lui permet d’entrer dans le flux sanguin et se répliquer.

La période d’incubation durait 1 à 2 semaines. Les victimes pouvaient s’attendre à une forte fièvre, maux de tête, douleurs sourdes et perte d’appétit. Le 5e jour, des rougeurs apparaissaient sur l’abdomen et la face gonflait et se congestionnait. Plusieurs victimes développaient des complications tels un état mental perplexe, des tics musculaires, puis le délire. Le dernier stade était une stupeur profonde avant que la peau devînt bleu sombre puis noire avant la mort. Le taux de mortalité montait autour de 30 à 50 %.

Des bateaux-cercueils les corps infestés furent jetés à l’eau lors de la traversée.

Des hordes de requins avaient été vues à suivre des navires. À l’entrée du Saint-Laurent, ils approchèrent une station de quarantaine, fixée à Grosse Ile, près de Québec. La station fut le site de milliers de morts, mais ne put contenir l’épidémie. Elle fila en amont vers Montréal après que des passagers eurent muté à Québec sur des navires à vapeur. Montréal mettrait fin à leur long voyage océanique : les rapides de Lachine les empêcheraient de continuer vers l’ouest. Les passagers eurent à muter dans des bateaux plus petits pour traverser le canal Lachine.

Les défis de la Famine s’imposèrent à Montréal en 1847, le 7 juin, lorsque 2304 migrants irlandais typhiques débarquèrent des quais de son port. Commençait un long et pénible été : la ville était inondée par les êtres les plus misérables et débilités à ne jamais avoir échoué sur ses rives. Maints réfugiés étaient maladifs, mourants et même s’effondraient sur les quais de la ville dans une chaleur calculttienne qui la cuisait cet été-là.

Comme il ne restait que deux abris depuis l’épidémie du choléra de 1832, les malades du typhus furent déplacés vers les quais de Montréal.

En peu de temps, ces abris devinrent des centres surpeuplés pleins de crasse et de misère ; des corps puants trainaient même dans les champs à l’entour. Nombreux furent les cadavres enterrés au hasard sur les rives du canal jusqu’à ce qu’un plan fût conçu pour creuser des tranchées de sépulture près du site.

Les Soeurs Grises, situées tout près dans leur maison-mère, sautent au secours des émigrants malades et mourants.

Leur compte-rendu peut être lu en ligne aux archives numériques de l’Université nationale d’Irlande à Galway. Recueillies par le Dr Jason King, les annales décrivent les horreurs qu’elles ont vues et vécues cet été-là.

Selon les annales : « Des centaines de gens étaient couchés, la plupart sur des planches, pêle-mêle, hommes, femmes et enfants ; des cadavres moribonds entassés dans le même abri alors que d’autres sont étendus sur les quais ou sur des morceaux de bois jetés ça et là le long de la rive. »

La Mère supérieure McMullen rassembla ses soeurs pour leur confier la tâche de soigner les âmes infortunées des abris de fièvre. Visiblement touchée, elle dit à ses exécutantes : « Mes soeurs, la maladie est contagieuse. En vous envoyant là-bas, je signe votre arrêt de mort, mais vous êtes libres d’accepter ou non. » Elles acceptèrent toutes la mission et allèrent immédiatement aux abris pour soigner les malades et les mourants.

Dans la pestilence elles trouvèrent des patients gémissant de douleur et suppliant pour de l’eau. Les vivants et les morts partageaient les abris sordides, avec des orphelins en larmes toujours attachés à leurs parents décédés.

Les Soeurs faisaient de leur mieux pour les soigner, mais elles aussi attrapèrent vite le typhus ; sept en moururent. Elles furent remplacées par les Soeurs de la Providence qui, à leur tour, furent remplacées par les Soeurs de l’Hôtel-Dieu. Des prêtres aussi vinrent bénir, confesser, célébrer l’office au grand risque de leur vie.

Le maire nouvellement élu, un bel et compatissant Américain nommé John Easton Mills, passa vite à l’action. Il commanda la construction de nouveaux abris de l’autre côté du canal dans les environs du pont de la rue Wellington. Dès le début de juillet, une douzaine d’abris couvraient le terrain, dont 10 servaient d’hôpitaux, de salle d’opération, de corderie, et sept autres de cabinets. Les cercueils étaient empilés près des abris, et les morts étaient « entranchés » la nuit, avec plus de deux douzaines par nuit, enterrés dans les tranchées de sépulture.

Les citoyens commencèrent à s’inquiéter après avoir vu, vêtue d’une robe de nuit, une fille amaigrie tenant une tasse d’acier sur le coin de McGill et Notre-Dame. Ils appelèrent la police et l’envoyèrent aux abris. Les citoyens de Montréal avaient peur que le typhus se répandît. Quand la maladie se mit à poindre ailleurs dans la ville, une foule en colère se rassembla sur les Champs-de-Mars et menaça de jeter les abris et les victimes dans le fleuve Saint-Laurent.

Le maire urgea la foule à se retenir, et tenta de calmer les citoyens avec de nouvelles mesures. Une clôture fut érigée autour du site d’infection, et des policiers gardaient les portes afin d’empêcher les émigrants infectés de parcourir la ville. Le canal lui-même formait une autre barrière ; les gardes étaient en poste sur tous les ponts pour mieux isoler les nouveaux venus.

Le maire ordonna aussi que les abris fussent déplacés plus loin de la ville – à un endroit nommé nommé Windmill Point. Vingt-deux autres abris furent bâtis pour servir les victimes, et une autre fosse commune sinistre préparée à l’ouest.

La hausse du taux de mortalité fit creuser plus de tranchées où les victimes du typhus étaient inhumées sans cérémonie, au milieu de la nuit. Ceci inspira une expression à la communauté irlandaise : « se faire entrancher ».

Finalement, le maire Mills était volontairement bénévole pour soigner les émigrants malades et mourants, et pouvait être vu, vers minuit, allant d’abri en abri offrir de l’eau et de l’espoir aux patients, ce qui permettait aux médecins et aux infirmières d’avoir le repos tant requis.

Avec la venue des froids de l’automne, le typhus tira sa révérence de Montréal, et les survivants partirent soit vers l’ouest en amont du canal, soit vers le Griffville s’ils n’avaient pas les moyens.

Le taux de mortalité fut bouleversant : en plus des 6 000 victimes irlandaises, presque 1 000 résidents de Montréal, au moins 8 prêtres catholiques, treize soeurs et sept prêtres anglicans périrent aussi du typhus.

Le maire s’éclipsa soudain et les citoyens commençaient à se demander ce qu’il lui était arrivé. Il s’avéra que l’homme avait contracté le typhus pendant son service. Selon son médecin, il ne se serait jamais plaint de la douleur et de son infortune. Il mourut le 12 novembre, au jeune âge de 54 ans. Des obsèques minutieuses furent célébrées, et il fut déclaré « le maire martyr de Montréal » pour ses efforts héroïques.

On s’est souvenu longtemps de ’47 Noir comme d’une grande injustice contre le peuple irlandais à Montréal. Au fil des ans, des plantes et de mauvaises herbes envahirent le cimetière, avec seulement une croix et un tertre pour le marquer.

En 1854, les vieux abris de fièvre furent convertis en maison par Peto, Brassey et Betts, une entreprise britannique à l’origine du pont Victoria. Le site se réanima quand près de 500 ouvriers britanniques et irlandais y entrèrent. Le cimetière adjacent était vu comme un lieu sacré, sans doute parce que plusieurs ouvriers avaient survécu à la Famine et y avaient enterré leur parenté.

À l’automne de 1859, le pont Victoria achevait sa construction. Quand des restes humains avaient été accidentellement trouvés, les ouvriers furent si concernés que leurs pauvres compatriotes soient oubliés qu’ils y érigèrent un monument. Selon la légende, les ouvriers irlandais catholiques refusaient d’y continuer leur travail tant que les victimes de ’47 Noir ne fussent commémorées.

Le monument prit la forme d’un gigantesque rocher en granite de 30 tonnes qui fut tiré le long de la rive. Le 1er décembre 1859, l’ingénieur en chef James Hodges supervisait la tâche herculéenne d’installer le monument énorme et rugueux au cimetière. Avec un mât de charge, il fit hisser le rocher sur un piédestal en pierre de six pieds, où elle fut fixée.

Le même jour, le clergé anglican supervisa la cérémonie de dédicace. Le fait que le clergé catholique n’était pas invité pour consacrer ce cimetière important, contenant en gros des victimes irlandaises catholiques, fut mal avalé par les Irlandais. Durant la cérémonie, l’évêque anglican Fulford promit que les corps des fidèles reposeraient « tranquilles jusqu’au jour de la résurrection. »

En 1870, le cimetière commémoratif fut transféré des MM. Peto, Brassey et Betts à l’évêque anglican de Montréal, à perpétuité. Des prêtres rédemptoristes se mirent à organiser des visites annuelles au cimetière vers le milieu des 1880 pour y jouer des requiem « pour le repos des milliers d’âmes irlandaises catholiques dont les os y sont enterrés. » En 1892, l’Ancien ordre des Hibernians de Montréal fut fondé prenant en main l’organisation de la marche annuelle avec mandat de « protéger le bienêtre des catholiques irlandais. »

Négligé, le cimetière se mit à se détériorer et The True Witness (le Vrai témoin) et Catholic Chronicle (les Chroniques catholiques) s’indignaient que « les hautes herbes emmêlées et les mauvaises herbes robustes prolifèrent sur la parcelle négligée où traine peu le pied humain. »

Pour marquer le 50e anniversaire de la Famine, un événement commémoratif minutieux fut organisé à un niveau « jamais vu avant dans l’histoire des catholiques irlandais de Montréal. » En 1897, le 19 septembre, un défilé de 5000 irlando-montréalais, marcha avec bannières et guirlandes de l’église Sainte-Anne au cimetière de la Famine, suivi de 20 000 spectateurs. Après un requiem pour les défunts, le père Strubbe et d’autres déplorèrent que les anglicans refusaient de céder le site pour lui assurer le juste maintien et consécration.

L’année suivante, l’évêque anglican fut approché par le Grand Trunk Railway (GTR) parce que la compagnie voulait acheter le cimetière de la Famine et en retirer le rocher commémoratif en faveur des opérations ferroviaires. Dès que la nouvelle fut reçue, la communauté irlandaise fut outrée ; les intéressés jurèrent « d’empêcher par tous les moyens en leur pouvoir la réalisation d’un tel projet. »

Avec les tensions montantes, tôt le matin du 21 décembre 1900, le GTR fit l’impensable : ses ouvriers ôtèrent la Pierre irlandaise et la transportèrent sur un rail jusqu’au square Saint-Patrick, à côté du canal, où elle fut installée. Outragée, la communauté irlandaise ordonna le retour du monument à sa place habituelle.

De là, les travaux industriels menés par le GTR commençaient à nuire au cimetière. La compagnie accoucha de trois chemins de fer et utilisait une partie du cimetière comme dépotoir. Le GTR refusait de replacer le monument, et commençait à réfuter publiquement que le site fût en fait un cimetière. Le cas fut confié au Conseil des commissaires aux chemins de fer à Ottawa, qui conclut en janvier 1911 que le GTR pouvait exproprier tout le site d’enterrement à part une petite parcelle de terre de trente pieds. La Pierre irlandaise fut remise à sa place d’origine, quoique sur un terrain plus étroit et petit. 

Bien que la communauté irlando-montréalaise continue d’animer des événements et des marches, les forces de l’industrialisation ne cesseraient d’empiéter sur le cimetière nimbé de la Famine, encore et encore.

En août 1942, les ouvriers de la compagnie Kennedy Construction firent une découverte horrible. Alors qu’ils creusaient un tunnel piétonnier sous la ville près du pont Victoria ils découvrirent douze « cercueils en pin pourri, noircis par les ans, dans un long tombeau style tranché au pied de la rue Bridge. La communauté irlandaise requit la permission du CNR et des dirigeants anglicans pour réenfouir les morts au site du monument. Permission accordée, les os furent enterrés près de la Pierre irlandaise, dans des cercueils gris plat, à la Toussaint, le 1er novembre 1942. La découverte servit à démentir que le site n’était pas, en effet, un cimetière.

Le cimetière subit une menace nouvelle durant la construction de l’Expo ’67. La Pierre irlandaise est maintenant noircie par un siècle de circulation et a souvent été nommée la « Roche noire ». Au printemps de 1966, les urbanistes décidèrent que la Pierre devait être déplacée pour permettre la construction d’une voie d’accès routière au site de l’Expo. La communauté irlandaise insista pour que le monument restât en place. Un compromis insatisfaisant fut atteint quand les deux parties acceptèrent à contrecoeur une solution partagée : la rue Bridge serait élargie autour de la Pierre irlandaise, agissant de terre-plein entre deux rues. Suivant les travaux, le monument siégeait bloqué sur l’ilot, avec le site étendu aux deux bouts. La communauté irlandaise avait empêché le retrait du monument une seconde fois, mais le fait qu’une autoroute achalandée l’entourait maintenant n’avait rien d’idéal.

Dans la décennie 1990, avec les monuments commémoratifs de la Famine érigés autour du monde pour en marquer le 150e anniversaire, des efforts ont été faits pour améliorer le site et la pierre. Les S.I.U (Sociétés d’Irlandais unis ou UIS), lancèrent une campagne pour décorer de 128 trèfles (maintenant rouillés) la clôture entourant le site. Une route voisine, qui passe près du site qui tenait 22 abris de fièvre, fut nommée la Rue des Irlandais.

En 1994, la ville offrit de créer un observatoire clôturé à l’est de la Rue Bridge, qu’accepta volontiers la communauté irlandaise. Une plaque fut installée détaillant pour la première fois toute l’histoire tragique de ce site. On y lit :

« En 1847, six mille Irlandais, cherchant refuge ailleurs, moururent ici du typhus et d’autres maladies, puis furent inhumés dans des fosses communes. La Pierre marque le centre approximatif du cimetière. Directement à l’est d’ici, vingt-deux abris de secours avaient été construits. Maintes Soeurs Grises, plusieurs prêtres et même John Easton Mills, le maire de Montréal, qui, altruistement, avaient soigné les malades, contractèrent le typhus et en moururent. Qu’ils reposent en paix. »

Malgré les progrès, il y eut des inquiétudes quant aux améliorations possibles de site. En 2014, la Fondation du Parc irlandais de Montréal a été fondée afin de proposer un parc commémoratif et culturel de niveau mondial. La Fondation propose d’honorer les acteurs clés de ’47 Noir, incluant les 6000 victimes et plus, les Montréalais qui allèrent au secours des émigrants, tel que le maire, John Easton Mills et les Canadiens-français qui adoptèrent les orphelins de la Famine. En effet, aujourd’hui environ 40% des Québécois ont des racines irlandaises.

Depuis, la Fondation a travaillé sans relâche à convaincre différents paliers gouvernementaux et autres intéressés d’assister à son processus. Même s’il semblait y avoir progrès, le terre-plein fut soudainement vendu à Hydro-Québec en mai 2017 pour y bâtir une nouvelle station de distribution d’électricité. Mais l’ire de la communauté irlandaise fut apaisée quand Hydro-Québec accepta de n’utiliser qu’une partie site pour établir le parc désiré.

Depuis lors, Hydro-Québec s’est chargé de conduire l’étude archéologique. Le mardi 10 octobre 2017, Hydro s’est mis à creuser une série de trous d’essai sur le site, condition juridique pour vérifier la contamination du sol.

Victor Boyle, dans sa qualité de président canadien du AOH, avait organisé la présence du Père McCory, un prêtre diocésain, au début des travaux. Le Père McCory est un prêtre catholique assigné à la paroisse St-Gabriel à Pointe-Saint-Charles. Comme la majorité des 6000 victimes inhumées dans le coin en 1847 étaient catholiques et Irlandais, le bon père bénit le site, les ouvriers, la terre, la machinerie et les travaux pour ne pas déranger les défunts. Émus, les ouvriers arrêtèrent leurs machines, et l’un d’entre eux ôta son casque en disant solennellement : « Ma grand-mère était irlandaise. »

Fergus Keyes, le directeur de la Fondation du Parc du Monument irlandais mentionna à l’époque :

« Il faut surtout prendre le temps de mentionner que la compagnie qui fait ces tests se nommerait GHD, un entrepreneur d’Hydro, et que les ouvriers à l’oeuvre étaient absolument géniaux. On ne pouvait demander meilleure coopération. Ils ont arrêté leurs machines pour que le prêtre fît sa bénédiction et nous ont dit qu’en toutes ces années de travail ils n’avaient jamais été bénis. Il semblerait que la cérémonie intime leur plût. Donc, merci au Père McCory, Victor Boyle et les ouvriers du site — ça semblait être la bonne action à poser alors qu’ils perçaient le sol. On ne s’attend pas vraiment à ce qu’aucun signe des victimes ne soit trouvé, mais avec 6000 inhumés là ; et la façon aléatoire dont les tranchées furent creusées — surtout tard à l’automne de 1847, qui sait ? »

Bien que personne ne sache ce que réserve l’avenir pour ce site, la communauté espère que le cimetière de la Famine, marqué par la Roche noire, sera commémoré enfin d’une manière juste et respectueuse.

À ce jour, chaque année, le dernier dimanche de mai, la communauté irlandaise visite le la roche noir sous la chefferie du AOH. Des discours sont livrés puis la communauté prend le temps de se souvenir solennellement des chers défunts.

L’expérience ne peut être décrite que hantante.

Selon Victor Boyle, président du AOH, « Quand tu touches à la Roche noire, elle est toujours chaude. Sa texture n’est comme nulle autre que j’ai touchée ; on ne dirait pas une roche. On sent presque quelque chose qui la traverse. »

Puis, il ajouta : « Une fois, en la touchant, je me souviens de m’y être appuyé et d’avoir eu un sentiment de vie. C’en était un apeurant, comme si les racines souterraines la soutenaient. Les gens inhumés ici ne veulent être oubliés. Ils ne peuvent parler. Ça m’ennuie que la Roche noire fût coupée quand la rue a été bâtie autour. Les gens inhumés ici s’écrient, car ils ne peuvent participer. Ils n’aiment pas être coupés. C’est une malédiction. »

Une peinture de Karen Bridgenaw du Group of Seven Painting Ladies (le Groupe des sept dames peintres) capture très bien l’ambiance hantée qui existe à la Roche noire.

La Marche de la Pierre 2018 aura lieu le 27 mai, et débute à midi à l’église Saint-Gabriel de Pointe-Saint-Charles.

C’est un évènement touchant qui rappelle aux Montréalais à quel point la tragédie de ’47 Noir continue de hanter la ville à ce jour.

BULLETIN DE NOUVELLES

Montréal hanté, présentement en mode hivernal, n’offre plus ses visites hantées avant mai 2018. Toutefois, les visites privées sont possibles pour des groupes de 10 personnes et plus, selon la disponibilité de nos conteurs et des conditions météorologiques.

Montréal hanté a été contacté par une entreprise de médias , parce qu’ils souhaitent filmer un épisode sur les fantômes et leur activité dans le Griffintown. Basé au Royaume Uni, l’entreprise a recours à Montréal hanté pour l’aider à trouver des gens prêts à partager leur histoire personnelle de fantôme du Griff. Le tournage aura lieu le 16-18 Mai 2018.

Avez-vous une histoire du Griffintown ou une expérience paranormale à partager ? Voulez-vous passer à la télévision ?

Veuillez contacter nous à info@hauntedmontreal.com

Un grand merci à tous les clients et clientes qui ont participé à nos visites hantées au cours de 2017. Si vous avez adoré l’expérience, nous vous encourageons d’écrire une critique sur notre Page Tripadvisor, un geste qui aide à vendre les visites de Montréal hanté. Enfin, si vous souhaitez lire notre blogue les 13 de chaque mois, veuillez vous inscrire à notre liste d’envoi.

 

À venir le 13 avril : Le fantôme victorien de Sainte-Anne-de-Bellevue

Un jour, vers 2010, deux femmes visitaient le village pittoresque de Sainte-Anne-de-Bellevue, à la pointe ouest de l’ile de Montréal. Après un tour dans une boutique d’occasion, elles voient toutes deux une adolescente vêtue d’une vieille robe blanche de style victorien, des rubans blancs, des bas et des souliers. Personne ne semblait remarquer cette fille sur la rue, qui marchait vite vers le pont qui relie l’ile Perrot. Quand la elle se fut éloignée, laissant un étrange bruit derrière, les dames étaient stupéfaites de la revoir plus loin en amont de la rue, prête à reprendre sa marche. Avec d’autres témoignages vérifiés, les gens se demandent quelle est l’histoire derrière ce fantôme victorien et pourquoi elle hante Saint-Anne-de-Bellevue.  Donovan King est un historien, enseignant et acteur professionnel. En tant que fondateur de Montréal hanté, il unit ses talents pour trouver les meilleures histoires de fantômes montréalais, et les livrer par l’écriture et le jeu d’acteur. King déteint un DEC (Interprétation, Collège John Abbot), BFA (Drama-in-Education, Concordia), B.Ed (Histoire et Enseignement de l’anglais, McGill), une MFA (Études théâtrales, Université de Calgary) et une AEC (Guide touristique de Montréal, Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec).

Cet article comporte 2 commentaires

  1. J’adore lire vos blog! Malgré les petites erreurs de traduction qu’on peu voir de temps à autres, c’est toujours un plaisir de lire vos textes! J’en profite pour vous faire par d’une répétition de paragraphe dans celui-ci! Les paragraphes “En peu de temps, ces abris devinrent des centres surpeuplés pleins de crasse et de misère ; des corps puants trainaient même dans les champs à l’entour. Nombreux furent les cadavres enterrés au hasard sur les rives du canal jusqu’à ce qu’un plan fût conçu pour creuser des tranchées de sépulture près du site.

    Les Soeurs Grises, situées tout près dans leur maison-mère, sautent au secours des émigrants malades et mourants.” Se repete après la 7eim et la 8eim photos. En esperant que ca vous donne un coup de pouce 🙂
    J’aidéjà bien hâte de lire les prochains blogs!

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