Une série de troublants événements récents, tels qu’une tentative de sacrifice animal dans un cimetière et l’abandon d’un corps dans un parc naturel local, a incité Montréal hanté à enquêter sur Sault-au-Récollet. Situé à la limite est de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, Sault-au-Récollet est l’un des nombreux quartiers hantés de Montréal. Situé sur la Rivière-des-Prairies, il est l’un des plus anciens peuplements coloniaux de la ville.
Bienvenue à la 69ème édition du blogue de Montréal hanté!
Avec plus de 450 histoires de fantômes documentées, Montréal est sans conteste la ville la plus hantée du Canada, voire de toute l’Amérique du Nord. Montréal hanté se consacre à la recherche de ces histoires paranormales et son blogue, Montréal hanté, dévoile une nouvelle histoire de fantômes se déroulant à Montréal le 13 de chaque mois!
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- La marche des fantômes du centre-ville hanté
- Enquête sur le paranormal dans le vieux cimetière Sainte-Antoine
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Des sessions publiques et privées sont disponibles! Vous trouverez plus de détails ci-dessous dans notre section Nouvelles de la société!
Ce mois-ci, nous examinons le procès de sorcellerie de Montréal de 1742. À l’époque de la Nouvelle-France, la sorcellerie était considérée comme un crime contre l’Église et les personnes reconnues coupables étaient sévèrement punies et même exilées. En 1742, un soldat français nommé François-Charles Havard de Beaufort était en poste à Montréal. Connu pour ses tours de parloir et ses tours de passe-passe, les autorités l’accusent de sorcellerie après avoir essayé de faire apparaître l’image d’un voleur dans un miroir.
Recherche hantée
En 1742, Montréal est secouée par un procès sensationnel sur la sorcellerie. Un soldat français nommé François-Charles Havard de Beaufort, en poste à Montréal, est accusé par les autorités de pratiquer la sorcellerie après que des rumeurs se soient répandues sur ses tentatives de lancer un sort pour découvrir l’identité d’un voleur.
François-Charles Havard de Beaufort avait une réputation d’amuseur et de « sorcier » dans la région de Montréal. Doté d’un esprit ingénieux et d’une solide éducation pour l’époque, il utilise ses tours de cartes et de couteaux pour distraire et amuser les spectateurs. De son propre aveu, il utilisait également ses tours pour « intimider les gens ordinaires dans des affaires sérieuses. »
Né à Paris en 1715, François-Charles Havard de Beaufort reçoit une excellente éducation avant de s’engager dans l’armée française.
Dans les années 1730, il est affecté à Montréal, dans la colonie de la « Nouvelle-France », avec la Compagnie La Fresnière.
Désormais connu sous le nom de François-Charles Havard de Beaufort dit Lavocat, il s’est forgé une réputation de magicien de salon et d’expert en tours de passe-passe.
En 1737, Havard de Beaufort entre dans le domaine de la divination. L’épouse de Jacques Testard de Montigny, Marie de La Porte de Louvigny, s’était fait voler une bague de valeur.
Havard de Beaufort propose de retrouver le voleur « par quelques ruses et tours de cartes », mais n’y parvient pas.
Cinq ans plus tard, Havard de Beaufort fera une nouvelle tentative de divination.
Le 28 juin 1742, il apprend qu’un cordonnier nommé Charles Robidoux a été dépouillé de 300 livres et que le voleur n’a pas été arrêté.
Étant donné que 300 livres étaient une somme énorme à l’époque, Havard de Beaufort a proposé au cordonnier une solution pour attraper le criminel. Pour la somme de 20 livres seulement, il lui jette un sort pour faire apparaître dans un miroir l’image du visage du voleur.
Robidoux a accepté l’offre et a invité une douzaine de parents, d’amis et de voisins chez lui ce soir-là, pour assister à la cérémonie de divination et de sorcellerie.
Après le coucher du soleil, les personnes invitées entrent dans la maison de Charles Robidoux pour assister à la séance. Havard de Beaufort a créé une atmosphère mystérieuse en disposant plusieurs objets sur une table recouverte d’une nappe blanche, notamment une petite bouteille d’huile d’olive, de la colophane en poudre, deux bougies et un miroir. Il a également inclus trois paquets de poudre à canon, un rouge, un noir et un jaune.
Il a retourné le miroir sur une serviette posée sur la table et a placé les deux bougies allumées de chaque côté. Il a également ordonné que la cheminée soit couverte.
Havard de Beaufort a alors sorti un livre de prières appelé Verba Jesu Christi ex Evangeliis et a commencé à lire des versets tout en saupoudrant la poudre au dos du miroir. Une fois qu’il y eut beaucoup de poudre au dos du miroir, il a placé un crucifix sur le tas. Le crucifix lui avait été donné par un participant nommé René-Charles Laigu, dit Lanoue.
Havard de Beaufort commence alors à verser un mélange d’huile d’olive, de poudre à canon et de colophane en poudre, qu’il appelle « huile de vipère », sur les quatre côtés du crucifix. Il a ensuite procédé au séchage du mélange à la flamme d’une bougie.
Une fois qu’il fut sec, il prépara trois bouts de papier et versa un peu de poudre à canon dans chacun d’eux. Havard de Beaufort demande alors que les bougies soient éteintes, plongeant la pièce dans l’obscurité. Ensuite, il prend le miroir et commence à réciter d’autres prières en latin. Il annonce alors que le visage du voleur est apparu dans le miroir et ordonne que l’on découvre la cheminée.
La foule anxieuse regarde le miroir et réalise qu’il n’y a pas d’image.
Le sort avait échoué.
Havard de Beaufort poursuivit ses rituels en jetant les morceaux de poudre dans la cheminée et en lisant l’Évangile, mais après une heure de « divinations et de pronostics », il dut admettre qu’il était incapable d’identifier le voleur.
Le lendemain, la nouvelle de cette séance de sorcellerie se répand rapidement dans tout Montréal. Avec tous ces ragots, les autorités municipales n’ont pas tardé à avoir vent de l’histoire.
Le lendemain, les autorités judiciaires font arrêter et emprisonner Havard de Beaufort, ainsi que Charles Lanoue, Charles Robidoux et sa femme Anne Lehoux, tous trois accusés de complicité.
Il convient de noter que Montréal était une ville très catholique à l’époque et que la sorcellerie était considérée comme un crime contre l’Église.
En 1624, l’Église catholique a publié une doctrine intitulée Institution catholique où est déclarée et confirmée la vérité de la foy contre les hérésies et superstitions de ce temps.
Essentiellement, cette doctrine rendait illégales toutes les formes de sorcellerie et d’envoûtement et en faisait des crimes punissables contre Dieu.
En France, suite à l’édit, des milliers de sorciers, hérétiques et sorcières accusés ont été brûlés vifs, noyés ou exécutés d’une autre manière. Alors que les punitions en « Nouvelle France » sont plus clémentes, les quatre prisonniers s’inquiètent de ce qui pourrait leur arriver.
Jacques-Joseph Guiton de Monrepos, lieutenant général des affaires civiles et criminelles à Montréal, a enquêté sur cette affaire.
Le lieutenant général accuse Havard de Beaufort « d’avoir profané le texte du Nouveau Testament ainsi que la représentation de Jésus-Christ crucifié, en les utilisant tous deux pour des pronostics et autres usages profanes et illicites ».
Havard de Beaufort explique qu’il n’avait pas l’intention de « profaner son Dieu » mais plutôt d’intimider les spectateurs dans l’espoir de faire avouer le voleur.
Après un long procès, le 13 août 1742, Havard de Beaufort est reconnu coupable de « profanations d’objets sacrés » et est condamné à cinq ans de travaux forcés sur les galères du roi. Il est condamné à faire l’amende honorable, un jour de marché, devant la porte principale de l’église Notre-Dame.
L’amende honorable servait souvent de complément à d’autres punitions. La honte publique d’un criminel était considérée comme importante car elle suscitait sa confession et sa demande de pardon, dissuadant ainsi efficacement les autres de commettre le même crime.
Pour l’amende honorable, Havard de Beaufort sera conduit à l’église par le bourreau Mathieu Léveillé. Là, il devra porter des signes sur le dos et la poitrine l’identifiant comme « sorcier » tout en recevant un châtiment corporel.
Le cordonnier Charles Robidoux est reconnu coupable d’avoir assisté aux « pronostics et divinations » de François-Charles Havard de Beaufort. Étant donné qu’il avait permis la sorcellerie dans sa propre maison, Robidoux a été banni de Montréal pendant trois ans.
Charles Lanoue a reçu la même peine après que le tribunal l’ait reconnu coupable d’avoir fourni à Havard de Beaufort le livre de prières et le crucifix.
Les deux hommes ont également été condamnés à faire l’amende honorable devant l’église, à genoux et vêtus uniquement de tuniques. Leurs peines comprenaient également des châtiments corporels.
Anne Lehoux a été acquittée, faute de preuves de son implication dans la planification de cette sordide affaire.
En réaction à ce « sacrilège » le 10 septembre 1742, l’évêque Pontbriand Dubreil émet un ordre pastoral aux citoyens de Montréal condamnant la sorcellerie.
Il ordonne également une adoration de la croix lors d’une procession de l’église Notre-Dame à la chapelle Bonsecours.
Compte tenu de la sévérité des peines, les autorités ont accordé un appel, conformément à la loi de l’époque.
Le 17 septembre 1742, le Conseil supérieur de Québec confirme les verdicts de culpabilité rendus par le tribunal de Montréal. Toutefois, le tribunal décide de réduire la sévérité des peines.
Le tribunal réduit de cinq à trois ans la peine de Havard de Beaufort à purger sur les galères du roi. Cependant, elle ajoute la flagellation publique à la sentence.
Les peines de bannissement de Charles Lanoue et Charles Robidoux sont retirées et ils doivent se présenter devant les autorités pour être réprimandés. Ils sont également tous deux condamnés à une amende de trois livres, à verser au roi de France.
Le 5 octobre 1742, le bourreau, Mathieu Léveillé, exécute les sentences du Conseil Supérieur de Montréal. Havard de Beaufort est fouetté en public devant l’église en faisant son amende honorable.
À l’automne 1742, François-Charles Havard de Beaufort est envoyé sur le navire du roi en France pour purger sa peine sur les galères du roi.
On n’a plus jamais entendu parler de lui.
Plus d’un an plus tard, l’évêque exige que le « crucifix profané » lui soit remis. Le 1er mars 1744, il décide de le confier aux religieuses de l’Hôtel-Dieu de Québec, qui avaient fait amende honorable et communié à l’époque de la profanation pour expier le « sacrilège ». Le « crucifix profané » fut exposé et devint par la suite l’objet d’une vénération célébrée par le pape le premier vendredi de chaque mois d’octobre, une tradition qui se poursuit encore aujourd’hui.
Dix-huit ans plus tard, Montréal capitulait devant les forces britanniques et la question de la sorcellerie commençait à s’estomper à mesure que de nouvelles lois étaient adoptées et que l’Église catholique perdait son monopole sur la religion dans la ville.
Aujourd’hui, la magie n’est plus illégale à Montréal. En effet, elle est pratiquée par de nombreux adeptes tels que les lecteurs de cartes de tarot, certaines confessions religieuses et les illusionnistes. Le procès en sorcellerie de Montréal de 1742 est un rappel poignant de l’époque où l’Église catholique dirigeait la ville d’une main de fer et punissait sévèrement toute violation de la doctrine religieuse.
Nouvelles de la société
Montréal hanté est ravie d’annoncer que les nouvelles mesures de santé publique mises en place permettent les petits rassemblements en plein air ! Nous sommes maintenant autorisés à organiser des visites et des activités en plein air avec un maximum de 8 clients.
Ainsi, nous redémarrons deux de nos expériences hantées en plein air:
- La marche des fantômes du centre-ville hanté
- Enquête sur le paranormal dans le vieux cimetière Sainte-Antoine
Nous proposons également notre visite virtuelle des fantômes sur demande!
Des sessions publiques et privées sont disponibles!
Des visites privées jusqu’à 8 personnes sont également disponibles pour un tarif fixe de seulement 160 dollars.
Si les clients peuvent demander n’importe quelle date, heure et tournée d’exploitation, celles-ci sont basées sur la disponibilité de nos acteurs et doivent se terminer au moins une heure avant le couvre-feu de 21h30.
Envoyez un courriel à info@hauntedmontreal.com pour réserver une visite privée!
Pour des raisons de santé et de sécurité, Montréal hanté fournit des masques faciaux et du désinfectant pour les mains. Toutes nos visites à pied et nos expériences hantées pratiquent la distanciation sociale.
Faites passer le mot à ceux qui pourraient être intéressés par une expérience de Montréal hanté!
Montréal hanté aimerait remercier tous nos clients qui ont assisté à une promenade fantôme, une tournée de pub hantée ou une enquête paranormale en 2020-2021!
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À venir le 13 juin: Le sentier du funiculaire hanté
Commençant près de la caserne de pompiers sur le mont Royal et se dirigeant en ligne droite vers le chemin Olmsted c’est probablement le sentier le plus hanté de la montagne. Autrefois site d’un funiculaire, les étudiants de McGill évitent aujourd’hui ce sentier la nuit en raison de rumeurs persistantes sur le fantôme d’un homme nommé John Jack McLean. Après s’être suicidé en 1906, le fantôme de McLean a hanté le funiculaire jusqu’à son démantèlement en 1918. Aujourd’hui, on dit qu’il erre toujours dans la région, terrorisant ceux qui sont assez fous pour s’aventurer sur l’ancienne route du funiculaire après le coucher du soleil.
Donovan King est un historien postcolonial, il est également enseignant, guide touristique et acteur professionnel. En tant que fondateur de Montréal hanté, il combine ses compétences pour créer les meilleures histoires de fantômes, se déroulant à Montréal, à la fois en écriture et en théâtre. King est titulaire d’un DEC (théâtre professionnel, collège John Abbott), d’un baccalauréat en Beaux-Arts (théâtre dramatique en éducation, université de Concordia), d’un baccalauréat en éducation (histoire et enseignement de l’anglais, université de McGill), d’une maîtrise en théâtre (université de Calgary) et d’AEC (Montréal guide touristique, Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec). Il est également certifié comme Spécialiste de Destination Montréal.
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