Skip to content

Bienvenue à la 52ème édition du blogue de Montréal hanté !

Avec plus de 300 histoires de fantômes documentées, Montréal est sans conteste la ville la plus hantée du Canada, voire de toute l’Amérique du Nord. Montréal hanté se consacre à la recherche de ces histoires paranormales et son blogue, Montréal hanté, dévoile une nouvelle histoire de fantômes se déroulant à Montréal le 13 de chaque mois ! Ce service est gratuit et vous pouvez vous inscrire à notre liste de diffusion (en haut à droite pour les ordinateurs et en bas pour les appareils mobiles si vous souhaitez le recevoir tous les 13 du mois) !

Maintenant que la saison de l’Halloween est terminée, Montréal hanté passe en régime hivernal. Nous sommes heureux d’annoncer que la tournée des bars hantés de Montréal se déroule tout au long de l’année, les dimanches après-midis. Nous sommes également à la recherche d’un endroit à l’intérieur et qui est hanté pour notre nouvelle enquête paranormale. De plus, vous pouvez toujours réserver nos visites hantées pour des groupes privés, y compris Mont-Royal hanté, Griffintown hanté, et Centre-ville hanté.

Notre billet de blogue de décembre examine l’Hôpital de la Miséricorde, un hôpital abandonné qui, dans le passé, a séparé des mères célibataires de leurs enfants dans des conditions effroyables. On dit qu’il est hanté par des esprits tourmentés d’une époque où la doctrine catholique stricte et oppressive dominait le Québec.

Recherche hantée

L’ancien Hôpital de la Miséricorde n’est qu’un des nombreux complexes hospitaliers maintenant inutilisés à Montréal, à la suite de la décision de centraliser les services hospitaliers. Au cours de son passé sordide, des milliers d’orphelins ont été faussement diagnostiqués avec des maladies mentales et des mères adolescentes non mariées ont été logées dans des conditions hostiles dans les murs de l’ancien « Hospice de la Charité ».

Aujourd’hui, le bâtiment est abandonné – mais certainement pas par les morts ! Considéré comme un point de convergence paranormal par les experts, il y a beaucoup de témoignages d’enfants désincarnés qui pleurent, de bruits de cliquetis, de coups de sangles et autres abus, sans parler des apparitions de religieuses en colère et d’une jeune mère effrayée.

Pour mettre les choses en contexte, Montréal a été une ville très catholique depuis la fondation de la colonie de Ville-Marie en 1642 jusqu’à la Révolution tranquille des années 1950, lorsque son pouvoir a commencé à diminuer.

Ceci était particulièrement vrai pour les citoyens d’ascendance française et irlandaise.

En raison de la doctrine patriarcale catholique, il y avait des règles très strictes à suivre et toutes les violations graves pouvaient avoir de sévères conséquences. La misogynie sévit dans l’église depuis de nombreux siècles en raison de l’incertitude qui régnait auparavant dans l’église quant à savoir si les femmes avaient une âme. Au XIIe siècle, l’influent théologien Thomas d’Aquin décrivait les femmes comme des « hommes déformés », et les considérait clairement comme inférieures.

Pendant l’Inquisition, de nombreuses mystiques féminines ont été persécutées. Certaines ont même été condamnées comme sorcières et brûlées sur le bûcher. 

De plus, toute femme qui avait un enfant hors mariage était déshonorée au sein de la société catholique. L’enfant était aussi sévèrement stigmatisé ; il était souvent exclu.

Au milieu des années 1800, une ruelle étroite et rocheuse appelée Woodyard menait à la rivière à partir de l’actuel boulevard René-Lévesque, à l’angle de la rue St-André. Dans bien des cas, des mères célibataires paniquées trébuchaient sur le chemin rocailleux qui mène au rivage, leur enfant dans leurs bras. Dans un état de désespoir, certaines d’entre elles ont jeté leurs bébés, et parfois elles-mêmes, dans les eaux dangereuses et rapides.

Pour prévenir de tels incidents, l’Église catholique voulait créer une institution où des femmes célibataires pourraient être envoyées pour accoucher sous un voile de secret et de honte. Il n’était pas rare que ces femmes soient obligées d’abandonner leurs enfants à l’église. La maternité célibataire faisait l’objet d’une forte stigmatisation et l’avortement et la vente de contraceptifs constituaient des infractions criminelles.

Sous la direction de Mgr Ignace Bourget, la Congrégation des Sœurs de la Miséricorde a été fondée en 1848 par Rosalie Jetté. Marie-Rosalie Cadron Jetté, aussi connue sous le nom de « Marie de la Nativité », était veuve et sage-femme, elle a pris en charge la surveillance des mères célibataires et en difficulté entre 1840 et 1864.

Les sœurs se consacraient à loger et à réformer ces femmes, leurs enfants nés hors mariage et les enfants abandonnés afin d’assurer la conformité avec la doctrine catholique stricte.

Le premier Hôpital de la Miséricorde a été ouvert à l’angle des rues Ste-Catherine et St-André. Après avoir occupé ce local et d’autres, qui étaient devenus trop exigus, les Sœurs de la Miséricorde ont ordonné la construction de la première section de leur hôpital sur l’actuel boulevard René-Lévesque Est (autrefois Dorchester), en 1853.

Au cours des décennies suivantes, le bâtiment a été agrandi à plusieurs reprises.

Les ordres religieux catholiques ont donné la priorité au travail plutôt qu’à l’éducation. Les fils de mères célibataires ne pouvaient pas hériter légalement de leurs parents biologiques et ne pouvaient pas devenir prêtres à moins qu’ils bénéficiaient d’une exemption particulière. Pour un grand nombre d’entre eux, cela signifiait une vie de privation, d’endoctrinement religieux et un sentiment de culpabilité pour avoir été qualifiés comme des « enfants du péché. »

L’église était également sous-équipée pour s’occuper d’eux. Les orphelinats avaient des ressources limitées et chaque religieuse était souvent responsable de surveiller au moins dix enfants âgés de moins de deux ans.

Dans l’un de ses rapports, un Protecteur du citoyen a écrit que « la majorité des enfants ne parlaient qu’en sons jusqu’à l’âge de 4 à 6 ans et étaient incapables de lire l’heure, de manger avec des ustensiles, de se déplacer, de se laver, etc.

Dans une école de métiers, jusqu’à 25 % des enfants de 9 à 16 ans faisaient pipi au lit. »

La procédure habituelle consistait à amener à l’hôpital les femmes enceintes dites tombées en disgrâce pour les garder hors de vue dans un environnement cloîtré. Lorsque leurs bébés naissaient, ils étaient immédiatement confisqués et placés dans l’orphelinat.

Leurs enfants étaient donnés en adoption, forcés à faire de la main-d’œuvre bon marché, ou bien pire encore. 

De plus, seulement deux semaines après l’accouchement, les mères célibataires devaient travailler six mois à l’hôpital pour payer une dette pour les « services » des sœurs. 

Selon l’historien Jean-François Nadeau : « Ils vivent cloîtrés, dans la honte. » Il mentionne qu’au moment de l’accueil des femmes, les religieuses leur donnait un nom temporaire, comme Humiliance ou Fructueuse, afin de leur rappeler le péché qu’elles avaient commis. 

« Imaginez : vous êtes enceinte, vous êtes laissée seule et vous êtes forcée de vous appeler Fertile pendant six mois », a ajouté M. Nadeau : « Une assistante qui était ici en tant qu’infirmière m’a dit il y a plusieurs années qu’elle avait vu une de ces jeunes femmes essayer de sauter dans le vide depuis l’un des étages pour se tuer. » L’historien conclut que l’hôpital était une « fabrique de la pauvreté ».

Il y a également des allégations selon lesquelles des expériences ont été faites sur les orphelins par des médecins fous, tels que Ewen Cameron et Heinz Lehmann.

Selon la chercheuse et blogueuse Ann Diamond :

« J’ai une photo des docteurs Ewen Cameron et Heinz Lehmann debout avec un groupe d’autres médecins devant l’hôpital Miséricorde à Montréal en 1959. C’était un hôpital pour mères célibataires et aussi un orphelinat. A l’époque, Lehmann dirigeait l’institut de recherche du Mémorial Allan. Que font deux psychiatres de McGill dans une photo de groupe sur les marches de cet hôpital ? Pour quelle raison légitime devraient-ils être là ? Je suppose que la raison secrète, c’est qu’ils sont en train de mettre en place un accord pour que les enfants soient utilisés dans des expériences. Nous savons qu’il y avait des orphelins qui vivaient dans une aile isolée de l’Allan à l’époque. »

Diamond continue :

« Cameron et Lehmann ont joué des rôles clés dans ce qui semble avoir été un programme d’eugénisme à l’Université McGill. Lehmann a été formé en Allemagne nazie dans les universités où le tristement célèbre programme d’eugénisme T4 a été développé. Il est arrivé au Québec en 1937 et a rapidement été nommé responsable d’un grand hôpital psychiatrique connu comme un endroit où les patients étaient zombifiés avec des médicaments et des électrochocs. »

Avec l’évolution des temps et des pratiques, notamment la sécularisation des services de santé, l’hôpital a finalement été fermé en 1975. 

Depuis sa création en 1845, 159 665 bébés sont nés et ont été traités. Dans une salle d’accouchement au troisième étage d’une extension de l’hôpital datant de 1873 (aujourd’hui 850 René-Lévesque Est), près de 50 000 bébés sont nés, enlevés à leurs mères célibataires et sont donc devenus orphelins.

Le Centre d’hébergement et de soins de longue durée Jacques-Viger (CHSLD) a repris et occupé l’établissement pendant plusieurs décennies jusqu’à tout récemment, lorsqu’il a réorganisé et déplacé ses activités. La structure originale avait commencé à se détériorer et à tomber en ruines, forçant les occupants à quitter les lieux.

Aujourd’hui, l’hôpital est abandonnée par les vivants, mais pas par les morts, selon les survivants et les experts du paranormal.

Selon de nombreux survivants de l’hôpital, il est hanté, comme discuté sur différents fils de discussion sur les forums Internet. L’un d’eux a affirmé :

« Dans la partie où les mères célibataires étaient gardées, on entend des pleurs et des lamentations qui émanent des vieux murs de bois et de plâtre. On pense que les vies et les souffrances de ces mères célibataires resteront à jamais dans ces longs couloirs. »

Un autre a ajouté : « Il y avait trop de souffrance dans cet endroit, pour être oublié. »

Un survivant, qui s’est rendu sur place en 2003, a déclaré : « Quand nous marchons dans cette aile de l’hôpital où les mères célibataires ont accouché et qui est abandonnée depuis plusieurs années, nous pouvons encore entendre les pleurs des petits abandonnés. Il y a aussi les gémissements, les larmes, les prières de ces mères célibataires, qui sont comme les pleurs des petits abandonnés, imprégnés dans les murs et les boiseries de l’établissement. Nous les entendons encore aujourd’hui en 2003. »

Encore une autre victime dit : « Les religieuses qui étaient à la pouponnière étaient inhumaines… Les animaux étaient mieux traités que les orphelins », avant de demander « Y a-t-il d’autres survivants qui ont été fouettés par une autorité religieuse avant ou après avoir donné naissance à leurs enfants, ou quand ils sont arrivés ? »

Considéré comme un point chaud paranormal par les experts de chasse aux fantômes, il existe de nombreuses histoires d’enfants désincarnés qui crient et gémissent dans les couloirs de l’hôpital, sans parler des bruits occasionnels d’abus comme les coups de fouet et les bruits de cliquetis.

À une occasion, un chasseur de fantômes a même détecté ce qu’il jure être « les esprits de trois religieuses en colère » se précipitant dans un couloir, brandissant trois grandes cuillères en bois. Ces ustensiles de cuisine pouvaient facilement servir d’armes et étaient souvent utilisés pour battre les orphelins ou les mères célibataires.

Il a également détecté le fantôme translucide d’une jeune mère célibataire craintive, qu’on a aperçue accroupi dans un coin, se recroquevillant et pleurant. Quand il lui a demandé : « Ça va ? », elle l’a regardé avec les larmes aux yeux, a secoué la tête avec tristesse, puis s’est lentement dématérialisée.

Bien qu’il ait été question de démolir l’ancien Hôpital de la Miséricorde, son avenir n’est pas encore connu.

Aujourd’hui, son fondateur, Marie-Rosalie Cadron Jetté, est commémoré par deux musées. En 1998, le Musée des Sœurs de Miséricorde a fait son ouverture au public à Montréal.

Le but du musée est d’informer le public sur « cette histoire méconnue et controversée, même aujourd’hui. » Le 27 février 2019, le Musée des Sœurs de Miséricorde a fermé ses portes pour des rénovations. Selon leur site Internet, le musée rouvrira ses portes une fois les travaux terminés.

Il y a aussi La Maison Rosalie-Cadron à Lavaltrie, qui est la maison où elle a grandi.

Enfin, Marie-Rosalie Cadron Jetté pourrait un jour devenir une sainte catholique, comme le recommande Mgr Ignace Bourget. Le Vatican étudie sa cause de canonisation et le Pape François l’a déclarée « Vénérable » en 2013.

En conclusion, l’ancien Hôpital de la Miséricorde est littéralement un rappel architectural en ruine du sombre passé catholique qui hantait Montréal et Québec. Avec le déclin de l’église à partir de la Révolution tranquille, l’hôpital abandonné contient aujourd’hui des rappels paranormaux écœurants de son passé trouble.

Des bébés vulnérables ont été arrachés à leur mère et placés dans des orphelinats en raison de la doctrine patriarcale et religieuse. On comprend pourquoi leurs cris désespérés résonnent encore aujourd’hui dans les longs couloirs de l’hôpital, où les murs de plâtre s’effondrent.

Nouvelles de la société

Montréal hanté passe en mode hiver ! Pour la toute première fois, nous serons en opération toute l’année avec notre tournée des bars hantés, lauréate de prix, tous les dimanches à 15 h en anglais et à 16 h en français.

Des visites privées sont également disponibles, si le temps le permet, Griffintown hanté, Centre-ville hanté, la tournée des bars hantés et notre nouvelle enquête paranormale dans l’ancien cimetière de Saint-Antoine. 

La visite de Mont-Royal hanté n’est pas disponible en hiver en raison des conditions dangereuses et glaciales du circuit.

Dans un autre nouveau, Montréal hanté est déçu que le cimetière Black Rock soit à nouveau perturbé. Cette fois, le REM a planté un pylône au cœur du cimetière de masse, supprimant plus de 15 squelettes de victimes de la famine irlandaise. La communauté irlandaise est bouleversée. Dans le même temps, la mairesse Valerie Plante propose de cobrandir la station REM de Griff «Griffintown-Bernard-Landry». La communauté irlandaise lui a demandé de retirer sa proposition.

Si vous soutenez la communauté irlandaise de Montréal, veuillez écrire au mairesse et lui demander de retirer la proposition. La mairesse de Montréal, Valerie Plante, est joignable ici.

Montréal hanté aimerait remercier tous nos clients qui ont assisté à une promenade fantôme, une tournée de pub hantée ou une enquête paranormale en 2019 ! 

Si l’expérience vous a plu, nous vous encourageons à rédiger une critique sur notre page Tripadvisor, ce qui aidera Montréal hanté à commercialiser ses tournées. Enfin, si vous souhaitez recevoir le blogue de Montréal hanté le 13 de chaque mois, veuillez vous inscrire à notre liste de diffusion.

À venir le 13 janvier : Les hantises potentielles du REM

Le Réseau express métropolitain (REM) sera-t-il hanté par la perturbation d’un cimetière de la famine irlandaise ?   Le REM est un nouveau réseau de métro léger en construction dans la région métropolitaine de Montréal. D’un coût de 6,3 milliards de dollars, il comprendra 26 stations et couvrira la région métropolitaine de Montréal. En novembre, des ouvriers qui creusaient un trou pour un pylône près du pont Victoria ont découvert les ossements d’une douzaine de victimes de la famine irlandaise de 1847 sur le site de la Roche Noire. Étant donné que ces réfugiés irlandais fuyaient vers l’ouest, il est tout à fait possible que leur esprit troublé revienne hanter le réseau de trains électriques.

 

Donovan King est un historien postcolonial, il est également enseignant, guide touristique et acteur professionnel. En tant que fondateur de Montréal hanté, il combine ses compétences pour créer les meilleures histoires de fantômes, se déroulant à Montréal, à la fois en écriture et en théâtre. King est titulaire d’un DEC (théâtre professionnel, collège John Abbott), d’un baccalauréat en Beaux-Arts (théâtre dramatique en éducation, université de Concordia), d’un baccalauréat en éducation (histoire et enseignement de l’anglais, université de McGill), d’une maîtrise en théâtre (université de Calgary) et d’AEC (Montréal guide touristique, Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec). Il est également certifié comme Spécialiste de Destination Montréal.

Cet article comporte 0 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back To Top