Le pavillon des arts de l’Université McGill est un symbole emblématique de l’établissement. Cette structure, construite en 1843, est la plus ancienne du campus et elle est également réputée comme hantée. Cela relève peut-être de son histoire mouvementée en tant que premier bâtiment où des étudiants en médecine pratiquèrent des autopsies expérimentales sur de pauvres cadavres, dont beaucoup avaient été volés dans des cimetières locaux.
Aujourd’hui, des pas fantômes résonnent dans le vieux bâtiment et certains étudiants ont rapporté avoir aperçu ce qui pourrait être le fantôme d’un ancien professeur d’anatomie.
Bienvenue à la quatorzième édition du blogue de Montréal Hanté. Disponible le 13 de chaque mois, l’édition de juin 2016 se concentre sur les recherches que nous avons menées sur l’historique Maison Notman. Dirigée actuellement par des entrepreneurs du secteur technologique, en 2002 la demeure, alors abandonnée et utilisée en tant que lieu de tournage, a été témoin de phénomènes paranormaux étranges. Voici le récit d’un ancien gardien de sécurité qui raconte les choses bizarres qui sont survenues une nuit terrifiante de novembre 2002 dans la maison Notman.
Recherche Hantée
La Maison Notman, une belle demeure en pierre calcaire, est située à l’angle des rues Sherbrooke et Clark. Dessinée par l’architecte renommé John Wells pour sir William Collis Meredith et achevée en 1845, la demeure a souvent changé de propriétaire et de vocation au fil des décennies. Elle a déjà été la demeure de l’élite fortunée de la ville et du célèbre photographe William Notman, un hôpital religieux pour les personnes dites incurables, une résidence pour femmes âgées, un lieu de tournage, et dernièrement elle est devenue le bureau idéal des jeunes entreprises technologiques.
On dit aussi qu’elle est hantée, et dans cette édition du blogue de Montréal Hanté on vous rapporte le récit de quelqu’un y ayant fait une rencontre troublante à l’automne 2002.
André a pris contact avec Montréal Hanté afin de nous raconter l’histoire troublante qui lui est arrivé dans la Maison Notman en novembre 2002. Cette année-là, on tournait le film Wicker Park à Montréal, qui accueillait alors des acteurs connus dont Josh Hartnett, Rose Byrne et Diane Kruger.
André avait été embauché comme membre de l’équipe de sécurité. «Pour vous mettre dans le contexte, j’étais un agent de sécurité sur les plateaux de tournageà l’époque. On devait surveiller les lieux entre les tournages.»
André se souvient d’avoir surveillé la Maison Notman, l’un des lieux de tournage du film :
« Je me rappelle qu’un soir, nous étions deux à travailler sur le site. Aldo était de patrouille à l’extérieur de la résidence et j’étais à l’intérieur. Située au 51 rue Sherbrooke Ouest, à l’angle des rues Clark et Sherbrooke, la Maison Notman hébergeait autrefois les bureaux du festival Juste pour Rire. En 2002, il y avait des vieilles cellules lugubres au sous-sol de l’édifice. »
Il continue son récit en décrivant l’intérieur de la maison pendant le tournage :
« Une grande pièce servait de salon et de cuisine, une autre de chambre à coucher, et une autre de bureau. La maison était reliée à l’ancienne hôpital St-Margaret’s Home for the Incurables par une passerelle. Du côté de la Maison Notman de la passerelle il y avait des portes battantes de style western. Vers deux heures du matin, j’étais assis sur un canapé dans le salon lorsque j’ai entendu quelqu’un marcher dans la passerelle, de plus en plus vite jusqu’au point de courir. Et paf! Les portes battantes se sont ouvertes soudainement pour se refermer aussitôt, comme si quelqu’un venait juste de passer à travers en courant. Je me suis levé d’un coup et j’ai éclairé l’endroit avec ma lampe de poche, mais il n’y avait personne. »
Il continue: « Je suis allé voir dans le couloir et personne n’était là. J’ai alors cru que mon collègue me jouait un tour et j’ai communiqué avec lui par radio. Quand il m’a répondu, je lui ai demandé où il se trouvait et il m’a dit “Je suis dehors dans mon auto sur la rue Clark.” Je lui ai alors demandé de m’accompagner afin de faire une inspection plus approfondie des lieux, et nous n’avons trouvé personne et nous sommes incapables d’expliquer cet évènement rationnellement. »
En 2009, André, toujours perturbé par cette expérience paranormale, a fait appel à Taps Québec, un organisme qui effectue des enquêtes paranormales. Une requête d’accès à la Maison Notman à des fins d’enquête sur le paranormale a été envoyée et a malheureusement été refusée. Ces apparitions n’ont donc toujours pas fait l’objet d’aucune enquête.
André, déçu, a gardé son histoire pour lui jusqu’en mars 2016 lorsqu’il contacte Montréal Hanté. André, toujours tracassé par cette étrange expérience près de 15 ans plus tard, dit qu’il est dommage que la partie de la maison qui abritait les bureaux et tout le reste a depuis été démolie et rénovée.
Qu’est-ce qui hante donc la Maison Notman? La réponse relève du mystère. Réviser l’histoire de la demeure nous permettra peut-être de mieux spéculer sur les causes possibles.
En 1843, Sir William Collis Meredith, un avocat célibataire Montréalais de 31 ans, confie la conception de la maison au célèbre architecte John Wells. Wells avait auparavant dessiné l’opulent édifice de la banque de Montréal, encore située du côté nord de la Place d’Armes, et le marché St-Anne. Le marché a été incendié par une foule en colère en 1845 alors qu’il abritait le Parlement du Canada. Achevée en 1845, on a baptisé la belle demeure en pierre calcaire « Maison Meredith ». Elle se distingue par son style néo-grec, sa simplicité, son élégance raffinée, et sa construction de la plus haute qualité.
Sir William vit heureux dans sa maison jusqu’en 1849, année où il devient juge et doit déménager à Québec. Il loue sa maison à plusieurs Montréalais de l’élite, dont Thomas Evans Blackwell, le président du Grand Trunk Railway, avant de la vendre à Alexander Molson, le petit-fils du célèbre brasseur John Molson.
On revend la maison en 1876 au célèbre photographe écossais William Notman, arrivé à Montréal en 1856. Il s’y installe avec sa famille et la demeure est désormais connue comme la Maison Notman. William Notman exploitait un studio de photographie très prospère. La technologie était de pointe à l’époque, et prendre des portraits de riches clients s’est avéré une activité très rentable.
Notman était un artiste extrêmement travailleur. Il consacrait de nombreuses heures à son entreprise et à la mi-novembre 1891, le photographe surmené contracte une grippe et l’ignore. Il continue à travailler et sa condition se détériore et se transforme en pneumonie. William Notman meurt chez lui, malgré le repos complet que son médecin lui avait ordonné. À son décès, son œuvre comptait plus de 450 000 photographies. Aujourd’hui on peut voir sesimages aux Archives photographiques Notman du Musée McCord à Montréal. Elles documentent le passé victorien de Montréal et seraient donc d’une valeur inestimable.
Après le décès de Notman, la propriété est achetée par sir George A. Drummond en 1894. Curieusement, en 1889 il commande la construction de sa nouvelle maison sur la rue Sherbrooke Ouest après que sa dernière résidence, située à côté, est déclarée hantée.
Philanthrope, sir George A. Drummond donne aussitôt la Maison Notman à la communauté anglicane des Sœurs de St-Margaret. L’architecte Andrew Taylor est embauché pour dessiner un autre bâtiment du côté nord. On le baptise St. Margaret’s Home for the Incurables et il devient un hôpital qui accueillait ceux qui souffraient de maladies fatales dont la tuberculose, ou ceux ayant besoin de soins palliatifs. De nombreuses morts souvent pénibles ont certainement eu lieu dans cet hôpital. Une passerelle est construite afin de relier les deux bâtiments entre eux et un jardin de guérison a été créé derrière l’annexe.
L’esprit rencontré par André était peut-être le fantôme d’une infirmière qui courrait au chevet d’un patient moribond, puisqu’il traversait le passage entre l’hôpital et la Maison Notman. Il est aussi possible que c’était le fantôme de William Notman, décédé soudainement dans sa maison.
L’hôpital est finalement transformé en résidence pour femmes âgées. En 1991, après près de 100 ans sous la gouverne des Sœurs anglicanes, la St-Margaret’s Home fusionne avec la Good Shepherd House for Elderly Men à Westmount. Pour la première fois de leur histoire commune, la Maison Notman et la St. Margaret’s Home for the Incurables sont abandonnées.
Au fil du temps, les édifices abandonnés prennent une allure délabrée et le jardin est complètement envahi par les mauvaises herbes. Peu d’humains y mettaient pied, sauf pendant de rares locations ou tournages. La propriété demeure sur le marché et les spéculateurs immobiliers ne savaient plus trop quoi en faire. On propose de la transformer en «Centre de photographie Notman», et d’y exposer et d’y mettre en valeurles meilleures photographies du Québec, dont la collection personnelle de Notman. Ce plan tombe à l’eau à cause de l’instabilité économique qui sévissait à l’époque. On propose aussi de démolir le jardin de guérison et l’ancien hôpital afin d’y construire un hôtel de luxe. Ce plan est rejeté en 2001 par le ministre de la Culture car la propriété était classée monument historique depuis 1979.
Au moment où André y a vécu son expérience, la Maison Notman, alors abandonnée depuis onze ans, baignait dans une atmosphère plutôt glauque. Cette atmosphère a changé seulement après que les bâtiments ont été occupés de façon plus permanente.
En janvier 2011, la Fondation OSMO loue la maison Notman et la met à la disposition des entrepreneurs du Web, aux investisseurs en capital-risque et au grand public.
Selon leur site Web :
«La Fondation OSMO est un organisme à but non-lucratifcréée par des investisseurs, des cadres provenant du domaine des technologies et des médias, et par la communauté. La mission d’OSMO est d’utiliser ses ressources financières pour faciliter le transfert de connaissances, le partage d’expérience et de relations entre entrepreneurs et leurs écosystèmes qui les supportent ainsi que les aspirants entrepreneurs.»
Pendant ce temps, un homme loue un espace du bureau dans la Maison Notman à la Fondation OSMO. Il apprend rapidement que la maison est réputée hantée et qu’il y aurait une vieille morgue sinistre au sous-sol. De nombreuses entrées par effraction y ont lieu à l’époque faute de surveillance et de système d’alarme. Cet homme raconte que le jardin était alors en triste état et qu’il avait ramassé des seringues dans la cour et le jardin envahi.
Il a dormi de nombreuses fois à la Maison Notman, mais il s’y sentait généralement mal à l’aise. Il s’explique :« La maison Notman est mystérieuse. On avait toujours l’impression bizarre que des choses nous entouraient. Je n’ai jamais pu faire une bonne sieste là-bas. Je dormais toujours avec un œil ouvert. » Il a éventuellement quitté son bureau à la Maison Notman pour se trouver un endroit de travail plus paisible.
Afin de remédier à la situation, la Fondation OSMO décide en octobre 2012 de lever des fonds afin de transformer les édifices en «bureau idéal» pour les entrepreneurs du Web. Leur vision de la Maison Notman était d’offrir aux usagers un espace de travail abordable, une grande salle pour la tenue d’évènements, et un toit vert avec un café. Le porte-parole de la fondation OSMO, Gabriel Sundaram, raconte alors à CULT MTL que «nous recevons beaucoup de rétroaction positive des habitants du quartier qui passent devant cet endroit depuis des années et qui le connaissent comme étant un endroit ayant l’air hanté. »
Le 19 décembre 2012, la Fondation OSMO acquière officiellement la propriété à l’aide de subventions de la part des gouvernements municipal, provincial et fédéral et de donateurs privés. On entame aussitôt les rénovations permettant de transformer l’ancienne Maison Notman et la St-Margaret’s Home for the Incurables en la «Maison du Web» qui accueille des entrepreneurs de jeunes entreprises liées aux nouvelles technologies. Monsieur Sundaram est très heureux du lien entre l’édifice historique et le photographe William Notman. « Notman était le Steve Jobs de son époque. Il était au cœur de Montréal pendant sa belle époque. Il était à la fois artiste et promoteur de la technologie de la photographie », dit-il, enthousiaste.
Entre les deux bâtiments, on retrouve aujourd’hui le très animé café OSMO. Des baristas, des geeks en informatique et des visiteurs se côtoient dans cet espace achalandé entre ateliers et réunions. Tellement de gens occupent maintenant les édifices après de nombreuses années d’abandon et l’on se demande si quelqu’un y aurait vu des apparitions ou des phénomènes paranormaux?
Les représentants de la Maison Notman ont refusé de répondre à nos questions à ce sujet, dont s’ils permettraient ou non à une équipe d’enquêteurs du paranormal d’accéder au site afin d’y effectuer des recherches sur le mystère. On ne sait donc toujours pas si les entrepreneurs du Web y ont vécu des expériences paranormales ou troublantes.
Nouvelles Hantées
La saison des circuits offerts au grand public est commencée et bat son plein! Montréal Hanté offre désormais ses visites de fantômes en anglais et en français. Cette année, Griffintown Hanté (Haunted Griffintown) et le Mont-Royal Hanté (Haunted Mountain) sont offerts en alternance le vendredi soir, à partir du mois de juin.
Vendredi, le 17 juin Griffintown Hanté
Vendredi, le 24 juin Mont-Royal Hanté
Vendredi, le 1er juillet Griffintown Hanté
Vendredi, le 8 juillet Mont-Royal Hanté
Vendredi, le 15 juillet Griffintown Hanté
Vendredi, le 22 juillet Mont-Royal Hanté
Vendredi, le 29 juillet Griffintown Hanté
Vendredi, le 5 août Mont-Royal Hanté
Vendredi, le 12 août Griffintown Hanté
Vendredi, le 19 août Mont-Royal Hanté
Vendredi, le 26 août Griffintown Hanté
Vendredi, le 2 septembre Mont-Royal Hanté
Vendredi, le 9 septembre Griffintown Hanté
Vendredi, le 16 septembre Mont-RoyalHanté
Vendredi, le 23 septembre Griffintown Hanté
Vendredi, le 30 septembre Mont-Royal Hanté
Vendredi, le 7 octobre Griffintown Hanté
Des billets peuvent être réservés dans la section Circuits 2016.
Haunted Downtown est en cours de révision avant traduction, mais des réservations privées pour des groupes de 10 personnes et plus sont toujours possibles (en anglais seulement pour le moment). On peut aussi réserver des visites privées de Griffintown Hanté et le Mont-Royal Hanté, en anglais ou en français, en fonction des disponibilités.
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À venir le 13 juillet: le belvédère Camilien-Houde
Perché au sommet des côtes est du Mont-Royal se trouve le romantique belvédère Camilien-Houde. Le belvédère nous offre une vue imprenable du stade olympique, du pont Jacques-Cartier, du fleuve Saint-Laurent, et des quartiers du Plateau-Mont-Royal et du Mile-End. Ses bancs, ses télescopes fonctionnant avec des pièces de monnaie, son charmant gazébo et des places de stationnement en font un lieu accueillant. Les jeunes couples amoureux y sont attirés par son atmosphère romantique ce qui lui a valu le surnom de “belvédère des amoureux”. Nommé en souvenir de Camilien Houde, le coloré maire de Montréal du temps de la guerre, on dit que le charmant belvédère aurait également un côté sombre. De nombreux amoureux, touristes et étudiants célébrant l’obtention de leur diplôme d’études secondaires ont raconté avoir vu des apparitions bizarres sur la falaise derrière le belvédère, qui est en fait la frontière du cimetière protestant du Mont-Royal. Alors que le fantôme le plus reconnu est celui d’un guerrier Algonquin, des apparitions de toutes sortes de morts-vivants ont été vues sur cette falaise hantée, terrifiant les visiteurs du belvédère Camilien-Houde au-dessous. Pour aggraver les choses, plusieurs morts mystérieuses ont eu lieu ici – des personnes seraient tombées des pentes abruptes du Mont-Royal. Malgré son aspect romantique, le belvédère Camilien-Houde serait aussi parfois un endroit dangereux. Nous ne savons toujours pas si les apparitions seraient ou non à l’origine de ce danger.
Donovan King est historien, professeur et acteur professionnel. Fondateur de Haunted Montréal, il coordonne ses talents pour créer les meilleures histoires de fantômes possibles, que ce soit dans la qualité rédactionnelle ou dans la performance théâtrale. Donovan King détient un DEC en Interprétation théâtrale (Collège John Abbot), un Baccalauréat en arts appliqués (Arts dramatiques en éducation, Université Concordia), un Baccalauréat en éducation (Enseignement de l’histoire et de l’anglais, Université McGill) et une Maîtrise en arts appliqués (Études théâtrales, Université de Calgary).
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