Le pavillon des arts de l’Université McGill est un symbole emblématique de l’établissement. Cette structure, construite en 1843, est la plus ancienne du campus et elle est également réputée comme hantée. Cela relève peut-être de son histoire mouvementée en tant que premier bâtiment où des étudiants en médecine pratiquèrent des autopsies expérimentales sur de pauvres cadavres, dont beaucoup avaient été volés dans des cimetières locaux.
Aujourd’hui, des pas fantômes résonnent dans le vieux bâtiment et certains étudiants ont rapporté avoir aperçu ce qui pourrait être le fantôme d’un ancien professeur d’anatomie.
Bienvenue à la quatre-vingt-seizième édition du blogue de Montréal hanté !
Avec plus de 500 histoires de fantômes documentées, Montréal est sans conteste la ville la plus hantée du Canada, voire de toute l’Amérique du Nord. Montréal hanté se consacre à la recherche de ces histoires paranormales et son blogue, Montréal hanté, dévoile une nouvelle histoire de fantômes se déroulant à Montréal le 13 de chaque mois !
Ce service est gratuit et vous pouvez vous inscrire à notre liste de diffusion (en haut à droite pour les ordinateurs de bureau et en bas pour les appareils mobiles) si vous souhaitez le recevoir tous les mois le 13 ! Le blog est publié en anglais et en français !
La saison des visites fantômes publiques en plein air de Montréal hanté bat son plein! Offerts tous les mercredis, vendredis, samedis et dimanches soirs, nous avons quatre visites fantômes en rotation (Vieux-Montréal, Griffintown, Centre-ville et Mont-Royal.)
Notre tournée de bars hantés est également proposée les dimanches à 15h en anglais. Pour les visites en français, celles-ci ont lieu le dernier dimanche de chaque mois à 16h.
Notre Enquête Paranormale au Vieux Cimetière Sainte Antoine a lieu les premiers vendredi et samedi de chaque mois.
Les visites privées pour toutes nos expériences (y compris les visites en plein air) peuvent être réservées à tout moment en fonction de la disponibilité de nos acteurs. Les clients peuvent demander n’importe quelle date, heure, langue et visite d’exploitation. Ces visites commencent à 215 $ pour de petits groupes jusqu’à 7 personnes.
Envoyez un courriel à info@hauntedmontreal.com pour plus d’informations sur la façon de réserver une visite privée !
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Ce mois-ci, nous examinons le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, un endroit très dérangé et hanté en effet. Situé au sommet du mont Royal au cœur de Montréal, le plus grand cimetière du Canada connaît actuellement toutes sortes de problèmes.
Recherche hantée
Le cimetière catholique Notre-Dame-des-Neiges est le plus grand cimetière au Canada. Situé au sommet du mont Royal, il comprend 343 acres (139 hectares) de jardins paysagers avec plus de 65 000 monuments et 71 voûtes familiales. Le cimetière contient également les restes de plus d’un million de personnes. Non seulement ce vaste cimetière est réputé hanté, mais ces dernières années, il a également été témoin de toutes sortes de profanations et autres activités dérangées.
Les marmottes ont déterré de nombreux ossements, des planches de cercueil et des dentiers. Des arbres et des branches se sont effondrés sur les tombes lors d’une tempête de verglas.
Des centaines de corps sont empilés, en attente d’enterrement, en raison d’une longue grève des employés des cimetières. Pour aggraver la situation, les familles endeuillées sont enfermées à l’extérieur et ne peuvent même pas rendre visite à leurs défunts.
Autrefois, le cimetière le plus pittoresque du Canada, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges est aujourd’hui un lieu désolé, envahi par la végétation et délaissé. Très peu entretenu des arbres brisés et des ossements éparpillés, Global News a décrit cet immense cimetière comme “un cauchemar pour les cimetières de Montréal”.
Le diocèse catholique de Montréal a créé le cimetière Notre-Dame-des-Neiges en 1854 parce qu’il avait besoin de plus d’espace pour les défunts. En effet, plusieurs vagues de choléra avaient frappé le cimetière catholique Saint-Antoine, qui était plein de cadavres, dont beaucoup dans des fosses communes, et qui débordait.
Pour pallier cette surpopulation, le diocèse ouvre le cimetière Notre-Dame-des-Neiges au sommet de la montagne. Créé sur une propriété achetée au docteur Pierre Beaubien, il s’agit d’un cimetière-jardin de style français. Conçu par l’architecte paysagiste Henri-Maurice Perreault, qui possédait des cimetières ruraux à Boston et à New York, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges se veut une imitation de ces derniers.
La première inhumation au cimetière Notre-Dame-des-Neiges a eu lieu le 29 mai 1855. Une femme du nom de Jane Gilroy McCready, décédée à 35 ans, a été inhumée dans le paysage bucolique. Elle avait été l’épouse d’un conseiller municipal.
Au fil des ans, de nombreux personnages célèbres ont été enterrés dans le cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Il s’agit notamment de politiciens, de soldats et d’hommes d’affaires de tout acabit. Des habitants célèbres, comme la légende du hockey Maurice “The Rocket” Richard, le politicien Bernard Devlin, le journaliste Nick Auf der Maur et le poète tourmenté Émile Nelligan, y ont également été enterrés.
En général, la plupart des morts sont des Montréalais.e.s ordinaires qui ont été enterré.e.s dans des concessions familiales ou des caveaux.
De manière plus générale, les moins fortuné.e.s ont été enterré.e.s dans des tombes d’indigents, des sections pour les orphelins décédés et des champs d’épouvante pour les restes des victimes d’Anatomie.
En outre, selon le diocèse : “Les sites funéraires sont concédés pour une durée déterminée n’excédant pas 100 ans. L’abandon du cimetière entraîne la résiliation de la concession sans indemnité de part et d’autre. (3.3 Terme de la concession).” Cela signifie essentiellement qu’après 100 ans, les concessions funéraires sont recyclées si les descendants des personnes inhumées n’effectuent pas de paiements.
De nombreux témoignages indiquent également que le cimetière Notre-Dame-des-Neiges est hanté. Tout en sachant que le plus grand cimetière du Canada abrite au moins une douzaine de fantômes, cette chronique n’en mentionnera qu’un seul, faute de mots.
Le fantôme en question serait celui de Sarah Ellen Page King (alias “Sadie”). Parmi les autres esprits présumés figurent Joseph Guibord, Thomas D’Arcy McGee, René Angélil, le maire Camillen Houde et bien d’autres.
L’esprit de Sadie hanterait la pierre tombale où elle est enterrée. Des témoins ont remarqué les sons désincarnés d’une femme et d’un enfant qui pleuraient et braillaient, comme s’ils étaient en proie à une émotion atroce.
Exclue lue dans la vie comme dans la mort par sa propre famille, l’histoire Sadie est un exemple tragique de la façon dont les femmes étaient mal traitées au début du XXe siècle.
Sadie était mariée à Richard Willis King (alias “Dick”), un alcoolique. Ils possédaient trois enfants : Mary, Donald et George. Malheureusement, George est mort après seulement six mois. Il a été enterré à l’écart de la parcelle principale de la famille, sous une petite pierre tombale.
Pour une raison quelconque, Sadie fut rapidement envoyée à l’asile de Saint-Jean-de-Dieu. La raison probable est la dépression consécutive à la mort de son fils George. Cependant, au lieu d’être soignée pour sa mélancolie compréhensible, Sadie est enfermée à l’asile pendant 24 ans, jusqu’à sa mort en 1946.
Pour ne rien arranger, Dick, son mari alcoolique, ne lui rendait jamais visite, pas plus que les autres membres de la famille d’ailleurs. En outre, son existence même est devenue un sujet de honte et un tabou pour la famille. On ne parlait jamais de Sadie, c’était comme si elle n’existait pas.
À la mort de Sadie à l’asile, elle est enterrée à côté de son fils décédé, loin de la concession familiale. De plus, personne n’a érigé de pierre tombale pour la commémorer. En fait, son fils Donald n’a même pas assisté aux funérailles.
La famille de Sadie a également refusé de payer les frais associés à son inhumation au cimetière Notre-Dame-des-Neiges. En effet, le seul enregistrement de son existence était à travers les registres d’inhumation tenus par le diocèse.
Hantée par le traitement réservé à sa grand-mère, exclue et maltraitée, Donna Langevin, poète et dramaturge, a écrit A Story for Sadie pour dénoncer ce tabou familial. Son objectif était de faire revivre la mémoire de Sadie dans son œuvre littéraire – et elle a réussi.
L’unité d’investigation paranormale de Montréal hanté prévoit une visite de la tombe très bientôt.
Fait à noter également, au moment d’écrire ces lignes, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges est dans un état de délabrement total en raison d’une longue grève qui n’a été résolue que récemment. Représentés par le syndicat CSN, les travailleurs du cimetière ont entamé leur grève en janvier 2023. La grève a été déclenchée parce que leur accord collectif était arrivé à échéance, que les saisissantes suppressions de postes nuisaient aux opérations d’entretien du cimetière et que les travailleurs étaient sous-payés pour leurs tâches macabres.
À la suite de ce saisissant mouvement de grève, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges a dû fermer ses portes à tous, y compris aux travailleurs, aux visiteurs en deuil et même aux défunts dont l’inhumation était prévue.
Au fil des mois, les corps s’accumulent dans une immense unité réfrigérée.
Une tempête de verglas survenue le 5 avril a également provoqué des centaines de bris d’arbres et de branches, dont beaucoup sont tombés sur les pierres tombales et les mausolées. Le personnel d’entretien étant en grève, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges n’a pas tardé à être envahi, au printemps, par des herbes hautes, des fleurs sauvages aléatoires, des espèces invasives et de mauvaises herbes inesthétiques.
Pour ne rien arranger, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges possède depuis longtemps des marmottes. Connues pour creuser dans le cimetière, ces créatures possèdent la mauvaise habitude de déterrer des ossements humains, des planches de cercueil et même des dentiers !
Avant la grève, les fossoyeurs s’empressaient de réenterrer les sinistres dépouilles et de reboucher les trous de marmotte. Cependant, pendant la grève, il n’y a pas eu d’entretien du cimetière pendant plus de six mois.
Les écologistes locaux ont suggéré que les marmottes, une espèce protégée sur la montagne, ont pu se mettre à proliférer en l’absence d’intervention humaine pendant plus de six mois.
Le cimetière a ouvert ses portes le jour de la fête des Mères pour permettre aux proches de se recueillir sur les tombes de leur famille, mais de grandes files d’attente se sont formées à l’entrée. C’était la première fois que le cimetière était ouvert au public depuis des mois.
Le président du syndicat, Éric Dufault, a toutefois déclaré : “C’est sûr que c’était très populaire, mais il y a eu des files d’attente : c’était un désastre. Nous étions là le jour de la fête des Mères et ce fut une mauvaise expérience pour les familles”.
En raison des longues files d’attente, de nombreuses personnes endeuillées ont dû entrer dans le cimetière en se faufilant à travers une clôture endommagée.
Compte tenu du fiasco, le cimetière n’a pas été rouvert pendant la grève, même pour la fête des Pères.
Au moment du règlement, environ 300 corps étaient entreposés dans des chambres froides en attendant d’être inhumés. Les familles endeuillées ont été bouleversées, ce qui est compréhensible. Elles ont depuis lancé un recours collectif de 6 millions de dollars contre le cimetière, affirmant que “les défunts sont enfermés dans des cuves de réfrigération et que les tombes sont laissées sans entretien.”
Une personne ayant participé au procès, dont la mère était en chambre froide, a déclaré : “C’est un réfrigérateur où l’on stocke de la viande. C’est inacceptable. Nous ne pouvons pas accepter de voir nos proches traités de la sorte, ni nos familles.”
En règle générale, les morts n’aiment pas qu’on leur manque de respect. Lorsque leurs restes et leurs souvenirs sont profanés, les apparitions de fantômes et les activités paranormales ont tendance à augmenter.
L’archevêque de Montréal, peut-être inquiet à l’idée que d’autres fantômes puissent émerger du cimetière, a appelé à la fin du lock-out. Le cardinal Jean-Claude Turcotte a déclaré que les familles avaient suffisamment souffert et il a exhorté la direction du cimetière et le syndicat des travailleurs à résoudre le conflit.
Les appels de l’archevêque sont tombés dans l’oreille d’un sourd et n’ont finalement pas abouti.
Face à la colère des familles et à l’impasse dans laquelle elles se trouvaient, le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet, est finalement intervenu et a joué le rôle de médiateur pour parvenir à un accord. Le 13 juillet, les employés de cimetière ont accepté de signer une nouvelle convention collective avec un taux d’approbation de 83 %.
De nombreux citoyens possédaient des doutes quant à la lenteur de la résolution du problème, surtout après une grève similaire dans le cimetière en 2007. Pourquoi, demandaient-ils, le diocèse ne fournissait-il pas des salaires, des ressources et un soutien adéquats à ses employés – et aux défunts ?
En effet, sur son site internet, le diocèse présente un article intitulé “Une organisation avec une touche humaine”.
L’information est la suivante : “S’appuyant sur le respect de la vie humaine, l’éthique, la qualité du service à la clientèle, le professionnalisme, le souci du détail et le travail d’équipe, la Fabrique (traduction : “Diocèse”) gère ses activités avec soin pour équilibrer ses finances, assurer sa pérennité et remplir ses obligations à long terme.”
Dans un autre article, on peut lire ce qui suit : “Véritable institution montréalaise, la Fabrique veille au bon développement du cimetière Notre-Dame-des-Neiges – le plus grand au Canada – ainsi que de la basilique Notre-Dame de Montréal, destination incontournable pour les pèlerinages, le tourisme et la culture.”
Cependant, des historiens dignes de confiance ont souligné que l’organisation possède des racines génocidaires et qu’elle doit donc être prise avec des pincettes. En effet, le diocèse catholique de Montréal est issu d’une organisation coloniale française appelée “La Société de Notre-Dame de Montréal pour la conversion des peuples sauvages de la Nouvelle-France”.
En outre, le diocèse est l’une des rares entités catholiques à faire payer un droit d’entrée dans son église principale, en l’occurrence la basilique Notre-Dame. Le diocèse possède également un contrat lucratif pour un spectacle de lumière nocturne dans la basilique, appelé Aura.
En d’autres termes, le diocèse génère beaucoup de revenus grâce à ses activités à la basilique Notre-Dame. Cependant, il semble que le diocèse n’ait pas utilisé ces profits pour soutenir ses travailleurs, ses visiteurs et les morts du cimetière Notre-Dame-des-Neiges.
Il est peut-être utile de noter que l’Ordre des Sulpiciens n’a jamais fait vœu de pauvreté.
En conclusion, au moment où nous écrivons ces lignes, le cimetière Notre-Dame-des-Neiges n’est plus ce qu’il était. En raison de conflits de travail, de fantômes contrariés, de colonies de marmottes et d’une administration apathique, il est peu probable que ce cimetière dérangé situé au cœur de Montréal se rétablisse de sitôt.
Nouvelles de la société
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Si vous avez apprécié l’expérience, nous vous encourageons à écrire une critique sur notre page Tripadvisor, ce qui aide vraiment Montréal hanté à commercialiser ses circuits
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À venir le 13 septembre : Le pari fantôme du REM Partie 3
Un tronçon du nouveau système de métro léger de Montréal, le REM, est enfin opérationnel. La ligne, qui relie la gare Centrale de Montréal à Brossard, passe au-dessus du cimetière de la famine irlandaise de Black Rock. Étant donné que le REM a profané ce lieu sacré en enlevant plus d’une douzaine de corps pour y insérer un pylône en béton, de nombreuses personnes ont supposé que le REM deviendrait hanté. Il semble que ce soit le cas : depuis son ouverture, le REM a connu des problèmes électriques et a même été frappé par la foudre !
Auteur :
Donovan King est un historien postcolonial, il est également enseignant, guide touristique et acteur professionnel. En tant que fondateur de Montréal hanté, il combine ses compétences pour créer les meilleures histoires de fantômes, se déroulant à Montréal, à la fois en écriture et en théâtre. King est titulaire d’un DEC (théâtre professionnel, collège John Abbott), d’un baccalauréat en Beaux-Arts (théâtre dramatique en éducation, université de Concordia), d’un baccalauréat en éducation (histoire et enseignement de l’anglais, université de McGill), d’une maîtrise en théâtre (université de Calgary) et d’AEC (Montréal guide touristique, Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec). Il est également certifié comme Spécialiste de Destination Montréal.
Traductrice :
Claude Chevalot détient une maîtrise en linguistique appliquée de l’Université Mcgill. Elle est rédactrice, réviseure et traductrice. Depuis plus de 15 ans, elle se consacre presque exclusivement à la traduction littéraire et à la traduction de textes sur l’art actuel et contemporain.
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