Le pavillon des arts de l’Université McGill est un symbole emblématique de l’établissement. Cette structure, construite en 1843, est la plus ancienne du campus et elle est également réputée comme hantée. Cela relève peut-être de son histoire mouvementée en tant que premier bâtiment où des étudiants en médecine pratiquèrent des autopsies expérimentales sur de pauvres cadavres, dont beaucoup avaient été volés dans des cimetières locaux.
Aujourd’hui, des pas fantômes résonnent dans le vieux bâtiment et certains étudiants ont rapporté avoir aperçu ce qui pourrait être le fantôme d’un ancien professeur d’anatomie.
Bienvenue au dix-neuvième article du blogue de Montréal hanté ! Nos articles sont publiés le 13 de chaque mois. Dans l’édition de novembre, nous focalisons nos recherches sur un soldat spectral connu pour sa promenade le long de l’Avenue de l’Esplanade sur le Plateau Mont-Royal. La saison de l’Halloween officiellement terminée, Montréal hanté entre en mode hivernal et n’offre plus de visite publiques avant le mois de mai 2017. Restez au courant de ce que nous planifions pour les mois d’hiver.
RECHERCHE DU PARANORMAL
Le parc Jeanne-Mance est un des meilleurs endroits à Montréal pour voir des fantômes. Parfois, le soir, les résidents s’assoient dans leur chaise de jardin sur la pente sud-est du parc sur de l’Esplanade et attendent que l’apparition arrive.
Il y a eu plusieurs rapports, certains plus récents, d’un mystérieux soldat clopinant dans les environs. Les témoins ont dit l’avoir vu marcher avec une canne en haut des longs escaliers de bois et entrer dans une des vielles maisons dans la partie sombre du bout de la rue.
Autrefois, le parc Jeanne-Mance s’appelait Fletcher’s Field. L’histoire du parc a commencé à la fin du dix-neuvième siècle avec la planification du parc du Mont-Royal.
L’acquisition du terrain qu’en fit la ville incluait le sommet du mont jusqu’à l’Avenue de l’Esplanade, allant de l’Avenue des Pins au sud à l’Avenue du Mont-Royal au nord. À l’origine, Fletcher’s Field avait été conçu pour les parades militaires, toutefois il eut maint autres usages.
En 1878, le Crystal Palace de Montréal, une pièce d’architecture gigantesque qui semblait être faite entièrement de verre, fut transféré du centre-ville à Fletcher’s Field.
Situé à l’origine sur l’angle des rues Sainte-Catherine et University, le Crystal Palace fut inspiré par un autre édifice plus vaste qui avait été construit à Londres en Angleterre pour l’exposition universelle de 1851. Il avait la même forme de voûte en berceau et structure de poutres de fer, mais la version montréalaise, à peine 56 mètres de longueur, n’avait en dimension qu’un dixième de celui de Londres, en plus ses murs étaient en brique et non en verre dû à l’hiver canadien. Quand le Crystal Palace ouvrit à Montréal, il exhiba des produits tels que les textiles, les meubles, la machinerie, la nourriture et l’art canadien.
On le déménagea à cause d’un problème de propriété. L’Université McGill possédait le terrain, et quand le conseil et l’Université ne purent s’entendre sur le coût de la propriété en 1877, le gouvernement du Québec trancha l’affaire et l’acheta au nom du conseil pour 80 000 $. Le Crystal Palace fut démonté et re-monté sur le champ de foire de Fletcher’s Field. Sa nouvelle vocation était de former un terrain d’exposition, cette fois près de l’Avenue du Mont-Royal.
Fletcher’s Field fut aussi une source notable d’herbe aux poules selon la Société pharmaceutique de la Grande Bretagne. La plante psychoactive et quelque peu vénéneuse, connue aussi sous le nom de Hyoscyamus niger, produit des hallucinations et des sentiments de légèreté lorsqu’elle est ingérée, donnant sans doute à ces mangeurs des opportunités infinies de se gâter avec la substance.
Au sud du parc est le plus vieil hôpital de la ville : l’Hôtel-Dieu de Montréal. À l’origine, Jeanne Mance le fonda dans ce qui est maintenant le Vieux Montréal, le 8 octobre 1645. Jeanne Mance fut la première infirmière de la Nouvelle-France, arrivant en 1642 avec les colons pour établir le village de Ville-Marie. Subventionnée par la Société de Notre-Dame de Montréal pour la conversion des Sauvages de la Nouvelle-France », Jeanne Mance fit construire l’hôpital pour traiter les colons blessés, les soldats et les autochtones convertis durant la guerre avec la Première Nation des Mohawks, sur le territoire desquels la colonie fut construite.
Au fil des ans, l’hôpital de l’Hôtel-Dieu subit trois incendies, mais il continua de croître avec la population de la ville. En 1861, l’hôpital vint s’installer sur son site actuel près du Mont-Royal. Son dernier emplacement près du fleuve ne devenait pas seulement trop dense et surpeuplé, mais l’air frais du mont était vu comme un atout pour la guérison.
Quand les Soeurs et les patients déménagèrent au nouvel hôpital sur le mont, ils prirent tous les restes des Soeurs décédées et les transférèrent à la chapelle du nouvel Hôtel-Dieu. Sur plus de deux siècles 178 religieuses étaient mortes. Toutefois, 23 cercueils seulement furent requis pour y emporter les vieux os poussiéreux ; ils sont toujours là.
En 1910, lors du Congrès eucharistique de Montréal, des catholiques fervents demandèrent que le parc fît hommage à Jeanne Mance en tant que première fondatrice de l’Hôtel-Dieu de Montréal en renommant temporairement l’espace vert. Le nouveau nom pour Fletcher’s Field imposa une telle popularité que la Ville de Montréal en fit officiellement le changement de nom en 1990.
Revenant au fantôme de l’Avenue de l’Esplanade, selon une source plus récente : « Son apparition est un peu frappante quand tu remarques les détails de sa marche lente avec sa canne, en haut des escaliers, un à la fois. Si tu as de la chance, tu le verras peut-être entrer dans un des édifices, localisé dans la section la plus ombreuse de cette rue, plus près de la rue Duluth. Assois-toi dans le parc et attend. »
Il y a plusieurs théories sur l’identité du soldat spectral. Certaines rumeurs en ligne suggèrent que l’apparition militaire serait de souche française, d’autres croient qu’elle serait britannique. Une théorie plausible nous ramène en 1885 au temps où Montréal était en pleine épidémie de la variole.
À cette époque, cette maladie était vue comme étant la pire possible. Non seulement était-elle extrêmement contagieuse, mais elle pouvait aussi défigurer, voire tuer le monde en quelques semaines. L’infection était causée en respirant de l’air contaminé ou en touchant à quelque chose qui avait été en contact avec le virus de la variole.
Après une période d’incubation de 12 jours, de petits pustules rouges apparaissent et se répandent éventuellement sur tout le corps. Celles-ci, tôt ou tard, éclatent, laissant couler du pus en ravageant le corps. Dans un tiers des cas, la maladie tue ses victimes en quelques jours. Dans les cas de survie, la victime, une fois guérie, est souvent laissée handicapée et défigurée avec des marques profondes là où avaient été les pustules.
En 1885, l’épidémie de la variole était si grande qu’il fallut rouvrir l’hôpital de la variole à l’Hôtel-Dieu de Montréal afin d’isoler les patients et d’essayer d’arrêter la propagation de la maladie. L’hôpital des varioleux avait été construit lors d’une autre épidémie en 1872, puis fermé plusieurs années plus tard en 1875. Vers 1885, l’endroit était perçu comme désuet et beaucoup de citoyens ne voulaient pas y envoyer leur parenté malade.
Les responsables commencèrent à concocter un nouveau plan pour gérer la crise. Quand le nombre de patients augmenta dramatiquement, les bâtiments du parc d’exposition au nord de Fletcher’s Field furent réquisitionnés. Dans l’espoir d’apaiser les peurs des gens, les responsables convertirent un des bâtiments provinciaux de l’exposition en hôpital propre et spacieux.
Toutefois, les résidents du coin étaient terrifiés par la maladie, et ceux qui vivaient près de l’exposition protestèrent vigoureusement par une émeute à grande échelle.
Et l’armée fut appelée pour écraser les troubles et ramener l’ordre. Aussi devait-elle garder le nouvel hôpital temporaire. C’était une mission crainte par plusieurs soldats à cause du risque élevé de contracter la variole.
En 1885, des milliers de personnes moururent de la variole à Montréal avant que l’hiver étouffât enfin le virus. C’était la dernière fois que la maladie ravagerait la ville, mais non sans sonner un glas terrible. En tout, 9 600 personnes contractèrent la variole sur le territoire administratif de Montréal, et 3234 d’entre eux en moururent. Sur une population de 167 000 citoyens, environ 2 % périrent de l’horrible maladie.
Suite à l’épidémie, il s’en fallut peu que l’hôpital des varioleux sur le terrain de l’exposition fût fermé. À peine une décennie plus tard, en juillet 1896, les bâtiments de l’exposition qui avaient servi à l’hôpital temporaire furent détruits dans un incendie qui avait commencé quand des vagabonds, squattant sur la propriété, vidèrent une pipe de tabac encore fumant, allumant le feu.
Bien qu’il y ait peu de preuve aujourd’hui de cet épisode dans l’histoire de Montréal, peut-être que le mystérieux fantôme du soldat boiteux est l’ultime rappel de notre histoire avec la variole. À cause de sa nature contagieuse, plusieurs soldats, qui avaient gardé le parc d’exposition, avaient contracté eux mêmes la maladie. Il y a donc spéculation que le soldat spectral qui hante l’avenue de l’Esplanade pourrait très bien être un des gardiens qui, en 1885, avait été débilité par la variole, défiguré, puis tué en faisait son travail.
Pourquoi monte-t-il les marches ? Les paris sont ouverts !
BULLETIN DE NOUVELLES
La saison de l’Halloween officiellement terminée, Montréal hanté entre en mode hivernal et n’offre plus de visites publiques avant le mois de mai 2017. Cependant, les visites privées sont toujours disponibles pour les groupes de 10 personnes et plus, selon la disponibilité de nos raconteurs et les conditions météorologiques.
Nous tenterons de développer des activités hivernales telles que les traîne-bars et les enquêtes paranormales des édifices hantés. Si vous avez des suggestions d’activités hivernales, veuillez contacter : info@hauntedmontreal.com.
Nous planifions également de mettre à jour et d’améliorer notre site et blogue pour qu’ils soient plus conviviaux et pratiques.
Un grand merci à tous nos clients de la saison 2016 qui ont participé aux visites de Montréal hanté !
Si vous avez apprécié votre expérience, nous vous encourageons à en partager vos pensées sur Tripadvisor, ce qui aide Montréal hanté à promouvoir ses visites.
À venir le 13 décembre : les fantômes du cimetière Mont-Royal.
Situé au sommet des pentes du Mont-Royal, le cimetière protestant est supposément un des endroits les plus hantés de Montréal, et souvent il est décrit comme la ville des Morts surplombant la ville des Vivants. Montréal hanté reçut récemment une lettre anonyme d’une personne qui eut une expérience terrifiante dans le cimetière. La lettre prétend qu’un esprit l’avait suivi chez elle ou lui. Après s’être endormi, l’auteur fut réveillé par une silhouette masculine terrifiante qui murmurait son nom. Trempé de sueur froide à cause de la peur, l’auteur trouva la force d’allumer la lumière seulement pour constater qu’il n’y avait personne. En nous racontant son histoire, l’auteur se joint à la longue liste de gens qui ont eu des expériences paranormales dans le cimetière protestant du Mont-Royal.
Donovan King est un historien, enseignant et acteur professionnel. En tant que fondateur de Montréal hanté, il unit ses talents pour trouver les meilleures histoires de fantômes montréalais, et les livrer par l’écriture et le jeu d’acteur. King déteint un DEC (Interprétation, Collège John Abbot), BFA (Drama-inEducation, Concordia), B.Ed (Histoire et Enseignement de l’anglais, McGill) et une MFA (Études théâtrales, Université de Calgary).
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