Le blogue de Montréal, hanté, datant de 2019, a identifié 40 pubs, débits de boissons et autres établissements hantés dans la ville. Dans le secteur des bars, il arrive souvent que des lieux ferment et que de nouvelles entreprises voient, parfois même dans des bâtiments hantés. Une question revient souvent : les fantômes subsistent-ils lorsqu’un nouveau propriétaire reprend le débit de boissons ?
En 2024, le paysage des buvettes hantées a quelque peu changé à Montréal. Certains lieux ont fait faillite et ont été rouverts sous de nouvelles enseignes. D’autres ont été démolis et remplacés par des condos et de nouveaux débits de boissons hantés ont également été découverts !
Bienvenue à la trente-et-unième édition du blogue de Montréal hanté. Nos articles paraissent les 13 du mois. Celui de novembre 2017 focalise nos recherches sur les apparitions d’ovnis à Montréal, surtout celui de l’Hôtel Bonaventure, aperçu en 1990. Avec la saison d’Hallowe’en officiellement derrière nous, Montréal hanté rentre alors en hibernation et n’offrira des visites hantées qu’en mai 2018. Soyez à l’affut pour plus d’informations sur ce qu’on planifie pour l’hiver !
ENQUÊTE SUR LE PARANORMAL
L’Hôtel Bonaventure de Montréal est niché dans les deux derniers des 17 étages de la tentaculaire Place Bonaventure, autrefois le premier centre des congrès. L’hôtel 4 étoile et ses 397 chambres spacieuses, ses 5 suites luxueuses, ses salles de conférences, son restaurant Kube et sa piscine chauffée au toit tiennent le titre de « vrai jardin d’Éden surplombant les rues animées de la ville. » Aussi l’Hôtel Bonaventure vit-il un incident paranormal inexpliqué, à savoir le passage bien documenté de l’ovni du 7 novembre 1990.
Avant sa construction, la Place Bonaventure était un trou énorme et béant au centre-ville de Montréal traversé par les rails du Canadien National depuis le tunnel Mont-Royal jusqu’à la présentement défunte station de train Bonaventure.
En février 1963, la compagnie ferroviaire chercha des propositions pour acquérir les droits de propriété sur le trou. La Concordia Estates Development Company soumit ses plans pour un projet original et important nommé le Centre commercial canadien. L’espace, mesurant deux millions de pieds carrés, la compagnie planifia le louer pour des congrès, des expositions, des bureaux et des commerces. Avec le boum de construction des 1960 arriva l’Expo ’67, et Montréal allait entreprendre une transformation profonde.
Le concept de la Place Bonaventure fut finalisé en octobre 1965. Le gigantesque complexe en béton serait bâti sur les voies ferrées.
Dès son ouverture deux ans plus tard, la Place Bonaventure fut listé comme le plus grand bâtiment à l’époque. À 3,1 millions de pieds carrés, il dépassait en dimension celui de l’Empire State. Construits avec du béton décapé à la sableuse, stylés au brutalisme, les murs extérieurs, angulaires et nervurés, ont créé une structure imposante.
Quand le complexe ouvrit durant la vague d’Expo ’67, toutes sortes d’expositions du monde entier y furent accueillies dans le hall Concordia. L’un des évènements les plus marquants pour les amateurs du paranormal fut l’expo ESP Montréal Psychique. L’évènement, qui fut tenu plusieurs années, promit « un lumineux week-end divertissant plein de mystiques, de médiums, d’astrologues, de numérologues, de voyants, de vendeurs, de devins, de thaumaturges et d’autres. »
Les organisateurs avaient invité des gens à « écouter des conférences gratuites sur le paranormal, recevoir des messages divinatoires et apprendre comment utiliser des dons médiumniques pour créer un avenir plus riche. » Leur slogan était : « Faites un pas de l’ordinaire à l’extraordinaire. »
Pour l’extraordinaire, l’expo ESP Montréal Psychique n’aurait pu choisir un meilleur emplacement. En effet, plusieurs personnes à la Place Bonaventure ont vu un ovni sans précédent le 7 novembre 1990.
Tout a commencé vers 19h20 quand une touriste américaine appréciait sa baignade dans la magnifique piscine chauffée au toit de l’hôtel. Alors qu’elle ploufait l’eau chaude entourée de 2,5 acres de beau jardin, elle vit soudainement un objet peu commun dans le ciel nuageux qui planait vers l’hôtel. Une fusion de faisceaux lumineux verts, ambres et jaunes apparut en émanant de la forme gigantesque, ronde et métallique. L’ovni approcha silencieusement l’hôtel, provenant du bâtiment de la bourse tout près. Arrivé, il s’arrêta directement au-dessus de l’Hôtel Bonaventure où en silence il lévita sans bouger.
Incapable d’en croire ses yeux, l’Américaine alerta la sauveteuse de l’étrange ovni flottant au-dessus de la piscine. Étonnée, l’employée alerta la sécurité de l’hôtel. Il s’en fallut peu qu’une troupe d’environ trente personnes arrivât sur le toit pour observer l’objet mystérieux. Des visiteurs, des membres du personnel et de la direction se tenaient ébaubis par la vue bizarre qui se dévoilait au-dessus de leurs têtes. À l’occasion, les lumières émanant de l’ovni s’intensifiaient.
Craignant que ce fût quelque avertissement ou signal préventif, la direction contacta la police tout de suite.
François Lippé fut le premier policier arrivé à l’hôtel. Perplexe, il contacta ses supérieurs et leur demanda de venir voir eux-mêmes l’objet dans le ciel de Montréal. Le chef de police, Robert Masson, arriva vite sur les lieux et vit sur le champ l’objet bizarre en question.
Masson verrait à l’investigation policière initiale ce soir-là. En pensant que ça pouvait être une illusion d’optique, il ordonna que fussent éteintes des lumières illuminant un projet de construction de l’autre côté de la rue près de l’hôtel. Cependant l’objet restait visible, écartant ainsi la possibilité que ce fût quelque reflet.
Masson contacta l’aéroport local et l’avant-poste militaire à proximité. Ni l’un ni l’autre ne dirent avoir vu quoi que ce soit d’irrégulier sur leur radar. Les nouvelles de l’ovni se répandirent et ce ne fut pas long avant que la GRC et l’armée, même la NASA, enquêtassent sur la situation.
À un moment donné dans la soirée, un avion-cargo qui était visible sur le radar de l’aéroport passa entre le toit de l’autel et l’ovni plus haut. Sachant que l’avion volait à 6000 pieds, Masson jugea que l’objet dut mesurer « environ cinq terrains de football » et voler entre 8 000 à 10 000 pieds.
Marcel Laroche, un journaliste de La Presse fut envoyé à l’hôtel pour enquêter. Il arriva tout juste après 21h00 quand l’objet avait été visible pour environ deux heures. Muni d’un appareil photo, il prit plusieurs photos du phénomène étrange. Pour beaucoup de personnes, ses photos sont encore des preuves que l’ovni était un objet solide véritable.
Au cours de la soirée, les nuages continuèrent de s’épaissir. Après 22h00, le ciel se mit à obscurcir l’ovni jusqu’à le couvrir complètement environ 10 minutes plus tard.
La durée de sa présence au-dessus de Montréal par la suite est inconnue, car il n’a jamais été revu.
Bien que l’histoire fût partout dans les médias le matin suivant, les dossiers officiels furent classés ultra-secrets en moins de 24 heures de l’évènement, faisant germer toutes sortes de théories de conspiration. Le gouvernement cachait-il quelque chose au public ? En savait-il plus qu’il ne laissait paraitre ?
Des années plus tard, le chef de police Robert Masson dirait qu’il avait le pressentiment que l’armée lui « cachait quelque chose » et n’était pas entièrement honnête en répondant à ses questions. En 2005, il dit à une émission de télévision canadienne enquêtant l’histoire : « Je suis convaincu d’avoir vu quelque chose qui n’était pas l’oeuvre des habitants de cette planète. Il n’y a aucun doute dans mon esprit que ça venait d’ailleurs que la Terre. »
En 1992, un rapport de 25 pages titré « Les détails sur un grand objet immobile au-dessus de Montréal » fut préparé par un enquêteur d’ovnis Bernard Guénette et un ex-scientifique de la NASA Richard F. Haines.
En se fiant à la crédibilité des témoins concernés, avec la preuve photo de l’objet, l’incident est vu comme l’un des phénomènes d’ovnis les plus crédibles et largement rapporté dans l’histoire canadienne. En effet, l’histoire fut racontée à la télévision française dans un épisode de L’Enquêteur du Paranormal – L’OVNI de la Place Bonaventure.
La CBC a aussi filmé un documentaire sur l’étrange rencontre.
Un fait peu connu de Montréal : c’est un point chaud pour l’activité d’ovnis ! Il y a eu plusieurs vues notables dans la ville, toutes avant et après l’incident de l’Hôtel Bonaventure.
La première apparition notée date du temps de la Nouvelle-France. En 1663, une ribambelle de séismes secoua Ville-Marie, la colonie française religieuse qui précéda Montréal. Suivant les tremblements, les archives racontent que des serpents apparurent dans le ciel « qui s’enlaçaient et volaient dans l’air avec des ailes de feu. »
Selon le feu historien E.A. Collard, « Ce récit fabuleux et poétique atteint son sommet visionnaire par le combat pour le Ciel. » Il cita un narrateur, qui écrivit : « Pour 40 jours, nous vîmes des hommes à chevaux se ruant dans l’air, vêtus richement, armés de lances telles des troupes de cavaliers ; des escadrons de destriers fonçant les uns dans les autres ; des guerriers se joignant au combat, côte à côte, l’égide agitée ; une multitude de casques et de glaives nus. »
À la suite de cet incident étrange, les choses semblaient se calmer un peu, seulement pour exploser encore à la fin du XXe siècle. En 1973, Marc Leduc, un enquêteur d’ovni, entendit des rapports d’une douzaine de lumières dans le ciel de Montréal. Sur enquête, il remarqua une « légion de lumières étranges » qui se mouvaient « vite comme des comètes » qu’il conclut être une flotte d’ovnis.
Une autre vue d’ovni encore plus étrange eut lieu au début de janvier 1977. Une femme de 58 ans, Florida Malbouef affirmait avoir vu planer dans le ciel un grand vaisseau en forme d’huître. Selon Malbouef, l’objet atterrit sur le toit d’un bâtiment près d’elle, à peine 60 pieds, et deux êtres minces et grands, vêtus d’uniformes blancs serrés en sortirent. Après avoir observé l’endroit brièvement, ils entrèrent dans leur engin volant et repartirent pour le ciel.
Le matin suivant, Malbouef parla de sa rencontre avec l’ovni à son fils. Il décida d’enquêter, mit ses bottes et son manteau d’hiver, et, marchant dans la neige profonde, s’en alla au toit du bâtiment où sa mère aurait vu l’ovni atterrir. Le fils fut surpris d’y trouver un cercle dans la neige du toit, sans mentionner les traces de pas d’aliens qui entouraient le cercle.
D’autres rapports mettent un ovni au-dessus du Mont-Royal en 1985. En avril 1985, Mildred, une femme d’âge mûr produisit un rapport au sujet d’une « boule de feu rouge bas dans le ciel » au-dessus du Mont-Royal. Elle dormait auprès de son mari chez elle près du parc Jarry lorsqu’elle fut réveillée soudainement vers 1 heure par le bruit d’une « centaine de pétards » explosant sur la maison. Le couple se darda hors du lit et regarda par la fenêtre. Mildred décrivit l’objet comme ayant un « effet ruche » et expliqua que le ciel en était illuminé pour environ une heure et demie.
En plus, aux sons de pétards s’ajoute, comme elle le dit, un son inconfortable de « friture venant de cent radios. » Entre 23h00 et 1h00, les autorités de l’aéroport Dorval reçurent ce soir-là deux rapports différents d’un objet « ovalaire » rouge dans le ciel de Montréal, renforçant l’histoire de Mildred.
Un autre incident étonnant eut lieu à minuit, le 1er novembre 2012. Un témoin filma un magnifique métrage d’une boule fort lumineuse lévitant sur la ville et le publia sur YouTube.
Il y a aussi un autre incident diurne rare, en 2012, quand Scott Waring, un Montréalais, réussit à filmer un « étrange objet rouge » dans le ciel qui flottait et changeait en alternant de rouge à noir. Ça bougeait « avec et contre le vent » laissant Waring penser que c’était un objet indépendant maitrisé par des êtres intelligents.
La même année, le 30 septembre, le Dr Cleve Ziegler rapporta la vue d’un ovni sur Montréal. En conduisant chez lui, il vit un étrange objet scintillant dans le ciel nocturne. Arrêtant sa voiture pour mieux l’observer, il vit l’objet changer de forme en clignotant « plusieurs lumières scintillantes rouges et bleues ». Zeigler avertit la police, qui elle conclut que l’objet semblait « de mains d’hommes. » Zeigler s’opposa toutefois, soutenant même que s’il ne croyait en l’existence d’aliens, il était certain qu’il avait vu « quelque chose d’un autre monde ».
Juste un an après, en 2013, un rapport vint décrire « trois phares orange » reculant et avançant d’une « manière bizarre ».
Plus récemment, des milliers de gens virent, en octobre 2014, une boule de lumière verte apparaitre à gauche de l’écran lors d’une diffusion en direct à TVA avec la journaliste Colette Provencher.
D’autres rapports le soir même concernant des boules semblables vinrent de l’Ontario et aussi loin que le New Jersey.
Pourquoi Montréal est un point chaud pour les ovnis reste inconnu pour l’instant. Peut-être que la raison derrière l’intérêt de l’ovni de 1990 pour la Place Bonaventure était à cause de la pure taille et densité de la structure géante. Comme c’est l’un des bâtiments les plus grands sur Terre, c’est peut-être ce qui attira les aliens, sa visibilité ?
Avec autant de rapports d’ovni à Montréal, une bonne question à poser serait pourquoi la métropole est si attrayante aux autres mondes ? Il n’y a aucune théorie dominante. Une seule chose est certaine : ça ne sera pas long avant qu’un autre ovni apparaisse dans le ciel de Montréal, causant un choc et un étonnement généraux parmi ses citoyens.
BULLETIN DE NOUVELLES
La saison d’Hallowe’en derrière nous, Montréal hanté entre en mode hivernal, ce qui veut dire que les visites publiques reprendront en mai 2018. Cependant, les visites privées sont toujours disponibles pour des groupes de 10 (minimum) et plus, selon la disponibilité des acteurs et les conditions météorologiques.
Nous tentons de développer des activités pour l’hiver, telles des tournées de pubs hantés. En effet, un voyage de recherche à Savannah, en Géorgie est sur la table pour y explorer des pubs hantés là-bas.
Si vous avez des suggestions d’activités à faire pour la saison hivernale portant sur le paranormal, veuillez nous contacter à : info@hauntedmontreal.com.
Un grand merci à vous qui avez suivi une visite avec Montréal hanté au cours de la saison 2017 ! Si vous avez apprécié l’expérience, nous vous encourageons de laisser un commentaire sur notre page Tripadvisor, un geste nous aide à exposer nos visites.
À venir le 13 décembre : La maison maudite
Jadis Montréal avait une maison très maudite, selon une légende urbaine persistante du XXe siècle. Bien que l’endroit de la maison soit inconnu, plusieurs sources racontent l’histoire terrifiante de Gisèle Fortier, une petite fille de 5 ans qui a eu la malchance d’y emménager en 1905 avec son père, un auteur, Paul Fortier, et sa femme Denise. Quand Denise remarqua l’activité paranormale à l’intérieur — des points de froidure apparaissant de nulle part, elle se mit à enquêter sur le passé de la maison. Elle fut troublée d’apprendre qu’elle vivait dans une ancienne maison de correction pour enfants rétifs où deux garçons au XIXe siècle avaient, avant de l’incendier, tué le propriétaire et sa femme. Bien qu’elle fût reconstruite, les fantômes y avaient peut-être demeuré. Un soir, Gisèle ne voulait dormir à cause des points froids qui revenaient dans son lit. Sa mère insista et la borda. Couchée dans le noir et sentant vite la fumée, Gisèle courut vers la chambre de ses parents. Mais en ouvrant la porte, elle trouva son père couché dans une flaque de sang, des ciseaux plantés dans le cou, alors que sa mère se faisait violemment attaquer par deux garçons spectraux. Elle courut chercher de l’aide, mais c’était trop tard ; ses parents succombèrent à leurs blessures. Orpheline, Gisèle alla vivre à Seattle avec ses grands-parents. La maison maudite fut incendiée en 1906 et ne fut jamais reconstruite. Quelle est l’origine de cette légende urbaine et qu’a-t-elle de véridique ?
Donovan King est un historien, enseignant et acteur professionnel. En tant que fondateur de Montréal hanté, il unit ses talents pour trouver les meilleures histoires de fantômes montréalais, et les livrer par l’écriture et le jeu d’acteur. King déteint un DEC (Interprétation, Collège John Abbot), BFA (Drama-in-Education, Concordia), B.Ed (Histoire et Enseignement de l’anglais, McGill), une MFA (Études théâtrales, Université de Calgary) et une AEC (Guide touristique de Montréal, Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec).
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