Une série de troublants événements récents, tels qu’une tentative de sacrifice animal dans un cimetière et l’abandon d’un corps dans un parc naturel local, a incité Montréal hanté à enquêter sur Sault-au-Récollet. Situé à la limite est de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, Sault-au-Récollet est l’un des nombreux quartiers hantés de Montréal. Situé sur la Rivière-des-Prairies, il est l’un des plus anciens peuplements coloniaux de la ville.
Bienvenue au quatre-vingt-neuvième épisode du blogue de Montréal hanté !
Avec plus de 500 histoires de fantômes documentées, Montréal est sans conteste la ville la plus hantée du Canada, voire de toute l’Amérique du Nord. Montréal hanté se consacre à la recherche de ces histoires paranormales et son blogue, Montréal hanté, dévoile une nouvelle histoire de fantômes se déroulant à Montréal le 13 de chaque mois !
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Ce mois-ci, nous examinons la Place Viger, un complexe polyvalent né de l’ancien hôtel Viger luxueux et de sa gare attenante aujourd’hui disparue. Selon une critique touristique, le site a une ambiance négative et est hanté.
Recherche hantée
Une majestueuse structure ressemblant à un château trône fièrement à l’angle nord-est du quartier du Vieux-Montréal.
La magnifique place Viger a été conçue à la fois comme un hôtel grandiose et une gare ferroviaire desservant ce qui était autrefois le centre de Montréal. Construite en 1898, la place Viger a été conçue par l’architecte Bruce Price pour le Canadien Pacifique.
Price est célèbre pour avoir dessiné d’autres hôtels hantés, comme l’original Banff Springs en Alberta et le Château Frontenac à Québec.
Construite avec de la pierre grise de Montréal et de la brique orange d’Écosse, la place Viger se distingue par son style « Châteaux de la Loire », caractérisé par ses nombreuses tourelles d’angle en poivrière, son toit conique prononcé et ses éléments en cuivre distingués.
Créée pour remplacer la gare Dalhousie, devenue trop petite en raison de l’augmentation du trafic ferroviaire, la place Viger a été édifiée près de ce qui était alors le quartier central de Montréal. Situé à proximité du quartier financier, de l’hôtel de ville, du port et du palais de justice, le complexe abritait la gare ferroviaire aux niveaux inférieurs et un hôtel luxueux aux étages supérieurs.
La place Viger jouissait également d’un emplacement enviable juste à côté du magnifique square Viger, le premier jardin public de l’histoire du Canada.
L’emplacement permettait tant aux voyageurs des chemins de fer qu’aux clients de l’hôtel de flâner le long des allées bucoliques et auprès des fontaines.
Les trains circulaient vers le sud depuis la gare de Viger, puis vers l’est le long du bord de l’eau en direction de la ville de Québec et d’autres destinations au nord de Montréal.
Cependant, lorsque le noyau commercial de Montréal commença à se déplacer vers le nord-ouest à la fin du XIXe siècle, la place Viger fut désavantagée. Le début de la Grande Dépression en 1929 a sonné le glas de l’hôtel, qui a finalement fermé en 1935. La gare Viger ferma bientôt ses portes en 1951 et le complexe fut vendu à la ville de Montréal. Les intérieurs luxueux furent vidés et transformés en simples bureaux, et le bâtiment fut rebaptisé Édifice Jacques-Viger.
Pendant plus de 60 ans, la magnifique place Viger fut utilisée comme bureaux et entrepôts par la Ville de Montréal. Pour aggraver les choses, avec la construction de l’autoroute Ville-Marie dans les années 1970, la place Viger et ses magnifiques jardins victoriens furent détruits. Ils furent remplacés par un parc brutaliste mal conçu, principalement composé de béton.
Avec le nouveau cadre de désolation et l’entretien inadéquat, le bâtiment ressemblant à un château a rapidement pris une apparence lugubre, avec notamment des fenêtres condamnées.
La place Viger fut vendue en 2005 à un promoteur qui avait l’intention de transformer le bâtiment en appartements et en un nouvel hôtel. Cependant, l’entreprise connut des difficultés financières et revendit finalement la propriété en 2012 au promoteur immobilier Jesta ainsi qu’à d’autres partenaires. En mai 2014, les nouveaux propriétaires annoncèrent un plan de réaménagement à usage mixte de 250 millions de dollars pour le complexe, des espaces résidentiels et des bureaux en plus d’un nouvel hôtel. Au moment d’écrire ces lignes en 2023, la construction et les rénovations sont en bonne voie.
La Ville de Montréal donne également au square Viger une cure de jouvence indispensable pour corriger les erreurs des années 1970. Le quartier revient à la vie après des décennies de négligence.
Cependant, malgré les nouveaux plans de revitalisation de la place Viger et de ses environs, des rumeurs persistantes affirment que le bâtiment est hanté. Il y a des spéculations selon lesquelles l’activité fantomatique est probablement liée à une série de tragédies dans l’histoire de l’hôtel.
Un rapport d’une rencontre paranormale à la place Viger remonte au 31 juillet 2011. Une touriste de Washington DC, nommée Amy « Citizen of the World » C a écrit une critique sur Yelp après sa visite :
« Nous nous rendions au Quartier latin en passant par la rue Saint-Denis et la rue Saint-Antoine lorsque le toit vert et l’architecture intéressante de l’extérieur de la place Viger attirèrent mon attention un pâté de maisons plus loin. Nous fûmes attirés par son esthétique, mais en nous rapprochant, nous remarquèrent toutes les fenêtres barricadées et les permis de construction affichés sur les portes. »
Amy ajouta : « Les apparences mises à part, j’ai ressenti une très forte énergie négative dans cet endroit. J’ai immédiatement su que l’endroit était hanté. J’ai entendu des enfants pleurer leur mère et la tristesse m’a envahie. J’ai senti un serrement dans ma poitrine et j’ai pratiquement couru pour retraverser la rue. Sur le chemin du retour, j’ai remarqué du verre brisé sur le trottoir près de la façade de la place Viger. On aurait dit du verre brisé provenant d’un accident de voiture. Dès que j’ai eu traversé la rue, je me suis sentie beaucoup mieux. »
Cependant, le verre brisé repéré par Amy était peut-être un présage de ce qui était à venir.
En effet, Amy écrivit : « Tout à coup, une voiture percuta l’avant d’une autre voiture alors qu’elle tournait sur la rue. Personne ne fut blessé, mais les deux voitures étaient cabossées. Les chauffeurs garèrent leurs voitures devant la place Viger. »
Amy conclut sa critique par un conseil : « Depuis cette expérience, je n’arrête pas de penser à la place Viger, alors j’ai fait quelques recherches sur Internet et j’ai appris son histoire. Que vous croyiez aux esprits ou non, cela vaut la peine de faire une rapide promenade à l’extérieur du lieu. »
Bien qu’elle ait été très perturbée par ses rencontres paranormales, Amy a attribué quatre étoiles sur cinq à Place Viger dans sa revue en ligne.
On ne peut nier que la place Viger a connu des événements horribles au cours de sa courte histoire. Citons par exemple un braquage, un accident de train désastreux et une explosion de gaz inattendue qui fit sauter une centaine de personnes sur un quai de gare. Plus de 20 d’entre elles demeurèrent estropiées.
Remontons le temps jusqu’au braquage qui se produisit aux premières heures du 3 avril 1935. Un homme s’approcha du guichet et tendit une note au commis qui lui demandait de mettre tout l’argent dans une enveloppe. Le voleur avait la main dans sa poche et il semblait tenir un revolver.
Le commis mit 200 $ dans une enveloppe et la lui remit. Le voleur prit la liasse de billets, jeta un coup d’œil autour de lui, puis s’enfuit. Les détectives ne parvinrent pas à retrouver le coupable.
Vient ensuite l’accident de train, qui se produisit dans la soirée du 15 juin 1913.
Un wagon chargé de 80 000 gallons de goudron de houille s’est détaché d’un train dans la gare de triage du Mile-End. Le wagon errant se mit à rouler tout seul sur la pente en direction de la rivière. Il ne tarda pas à dévaler l’escarpement et à se diriger vers la gare de Viger.
Selon le Montreal Daily Witness, « Le premier obstacle qu’il rencontra fut le butoir. Construit en acier et en bois lourd, le tampon semblait assez solide pour l’arrêter, mais la force avec laquelle le wagon se déplaçait était si grande que l’acier et le bois cédèrent devant lui. En franchissant le rempart métallique, elle se fraya un chemin à travers le hall en béton, déchirant les pierres, et projetant son poids, de plusieurs tonnes, contre les barrières de la voie ferrée et les pierres de la salle d’attente. »
Lorsque le wagon percuta la salle d’attente, il se renversa. La force était si grande que le goudron remplit la salle d’attente jusqu’au plafond. Trois personnes furent blessées, l’une d’entre elles, Alfred Gadoury, gravement. Il fut transporté à l’hôpital Notre-Dame, couvert de goudron de houille.
Enfin, dans cette suite d’horribles épisodes, une tragédie de première importance frappa la place Viger en 1909, la veille du jour de l’An.
Ce vendredi soir, des centaines de personnes se rassemblèrent sur le quai du chemin de fer pour faire leurs adieux aux amis et aux parents qui partaient pour Québec afin de voir leurs proches en cette occasion.
Alors que la foule attendait le départ du train, à 23 h 27, une explosion majeure se produisit sur le quai. Dans l’événement incendiaire et apocalyptique, une centaine de personnes furent projetées dans les airs. Elles atterrirent dans un amas chaotique de corps brisés.
Au milieu des cris, des gémissements de douleur et des enfants pleurant leurs parents, les responsables des chemins de fer se précipitèrent pour tenter d’aider les victimes de l’explosion. Parmi les amas de personnes éparpillées, ils constatèrent que plus de vingt d’entre elles étaient gravement mutilées.
Le quai de la voie ferrée sur lequel ils se trouvaient était fendu sur presque toute sa longueur, révélant l’éclatement d’un tuyau qui transportait du gaz « Pinscht », utilisé à l’époque pour éclairer les wagons.
Pendant plus d’une heure, les ambulances transportèrent sans relâche les blessés vers les différents hôpitaux de la ville. Beaucoup avaient des os cassés et étaient en état de choc. La plus jeune victime était un garçon de 15 ans nommé M. Dieudonné Paquin. Son corps était tordu et mutilé et les ambulanciers le transportèrent à l’Hôpital général de Montréal dans un piètre état.
Une autre victime, Mme Patrick Guay, 28 ans, succomba à ses blessures à l’hôpital Royal Victoria peu après l’explosion. D’autres décès allaient suivre.
Le capitaine Bellefleur, de la police municipale, se trouvait sur le quai de la gare lorsque l’explosion se produisit. Il se souvient qu’il ne pouvait pas décrire la sensation de la déflagration et se demandait s’il était encore en vie. « D’habitude, je n’ai pas peur », a-t-il dit, « et pourtant je dois avouer que la peur m’a immobilisé pendant un certain temps. »
Le collègue de Bellefleur, le capitaine Bourgeois, a un souvenir très étrange. Il se rappelle que neuf ans auparavant, à la même date et à la même heure, un train du Canadien Pacifique avait décapité un homme à quelques pieds de l’endroit où l’explosion a eu lieu.
Le capitaine Bourgeois, qui était de service à Viger Station cette nuit-là, ramassa lui-même la tête de la victime. Elle fut trouvée à près de deux pieds des rails. La mort reste mystérieuse, selon le capitaine, qui déclara « nous n’avons jamais su s’il s’agissait d’un suicide ou d’un accident ».
Tôt le samedi matin, une enquête fut menée par M. McNicoll, vice-président du Canadien Pacifique. Des experts procédèrent à un examen minutieux de la conduite de gaz qui avait explosé et conclurent que la rupture avait été causée par les froides températures. Le gaz était amené d’un réservoir principal par une conduite souterraine d’un demi-pouce sous la plate-forme. La pression était d’environ 150 livres par pouce carré.
Les experts émirent l’hypothèse que le gaz avait fui par le tuyau endommagé, remplissant essentiellement le dessous du quai. Ce soir-là, une épaisse couche de glace recouvrit le quai, empêchant ainsi le gaz de se dissiper.
Bien que la cause ultime de la combustion du gaz reste inconnue à ce jour, les autorités de l’époque émirent l’hypothèse qu’elle aurait été provoquée par un cigare allumé que quelqu’un avait négligemment jeté sur le quai.
Aujourd’hui, la place Viger grouille d’activité et de construction alors qu’elle se transforme en un « campus urbain » à usage mixte. Elle comprendra des espaces de bureaux, des appartements, des restaurants, une grande cour intérieure et un hôtel boutique Hyatt Centric.
Les entreprises clientes comprennent Lightspeed et Novartis Pharma Canada. Il y a également l’Espace Gare Viger, un magnifique lieu de réception, qui peut être loué dans le complexe.
De nombreuses questions se posent sur les hantises de la place Viger. Qu’est-ce qui cause les cris désincarnés des enfants réclamant leurs parents ? Y a-t-il d’autres fantômes ? Les bâtiments nouvellement construits connaîtront-ils également une activité paranormale ?
La théorie la plus courante des enfants qui pleurent remonte à l’explosion de gaz dévastatrice de 1909. Avec plus d’une centaine de personnes éparpillées sur le quai du train, les enfants réclamaient leurs parents en criant.
Ainsi, on ignore si M. Dieudonné Paquin, âgé de 15 ans, a survécu à ses terribles blessures ou si les enfants à bord du train ont perdu des parents dans l’explosion.
Les événements tragiques peuvent entraîner des hantises résiduelles, et il semble que l’explosion de gaz ait pu en susciter une.
Il est également indéniablement étrange que les autres hôtels de type château de l’architecte Bruce Price soient hantés. Le Château Frontenac, à Québec, abrite une mystérieuse « Dame en blanc », tandis que le Banff Springs compte au moins quatre fantômes. Il s’agit d’un groom, d’un barman, d’un joueur de cornemuse sans tête et d’une mariée fantomatique.
La malheureuse mariée périt le jour de son mariage lorsque sa robe prit feu à cause d’une bougie mal placée dans un escalier en colimaçon. Elle est si populaire que Postes Canada l’a représentée sur un timbre dans la série « Le Canada hanté », qui a été diffusée de 2014 à 2016.
Pour en revenir à la place Viger, on ignore pour l’instant s’il existe d’autres hantises dans le « campus urbain » revitalisé. Compte tenu de son histoire tragique, il est tout à fait possible que d’autres esprits y rôdent.
Seuls le temps et une enquête plus approfondie nous le diront.
Nouvelles de la société
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Si vous avez apprécié l’expérience, nous vous encourageons à écrire une critique sur notre page Tripadvisor, ce qui aide vraiment Montréal hanté à commercialiser ses circuits
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À venir le 13 février : Archives de la Ville de Montréal
Autrefois un opulent hôtel de style Château et une gare ferroviaire, la place Viger fait l’objet d’importants réaménagements. Situé dans l’est du Vieux-Montréal, ce joyau architectural a la réputation d’être hanté par les esprits d’enfants en pleurs. En 2011, un visiteur a écrit : ‘J’ai ressenti une très forte énergie négative dans ce lieu. J’ai immédiatement su que l’endroit était hanté. J’ai entendu des enfants pleurer leur mère et la tristesse m’a envahi.’ Savoir ce qui hante la place Viger relève du domaine de la spéculation, mais une théorie en attribue la responsabilité à une importante explosion de gaz sur l’un des quais ferroviaires de l’hôtel en 1909.
Auteur :
Donovan King est un historien postcolonial, il est également enseignant, guide touristique et acteur professionnel. En tant que fondateur de Montréal hanté, il combine ses compétences pour créer les meilleures histoires de fantômes, se déroulant à Montréal, à la fois en écriture et en théâtre. King est titulaire d’un DEC (théâtre professionnel, collège John Abbott), d’un baccalauréat en Beaux-Arts (théâtre dramatique en éducation, université de Concordia), d’un baccalauréat en éducation (histoire et enseignement de l’anglais, université de McGill), d’une maîtrise en théâtre (université de Calgary) et d’AEC (Montréal guide touristique, Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec). Il est également certifié comme Spécialiste de Destination Montréal.
Traductrice :
Claude Chevalot détient une maîtrise en linguistique appliquée de l’Université Mcgill. Elle est rédactrice, réviseure et traductrice. Depuis plus de 15 ans, elle se consacre presque exclusivement à la traduction littéraire et à la traduction de textes sur l’art actuel et contemporain.
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