Le pavillon des arts de l’Université McGill est un symbole emblématique de l’établissement. Cette structure, construite en 1843, est la plus ancienne du campus et elle est également réputée comme hantée. Cela relève peut-être de son histoire mouvementée en tant que premier bâtiment où des étudiants en médecine pratiquèrent des autopsies expérimentales sur de pauvres cadavres, dont beaucoup avaient été volés dans des cimetières locaux.
Aujourd’hui, des pas fantômes résonnent dans le vieux bâtiment et certains étudiants ont rapporté avoir aperçu ce qui pourrait être le fantôme d’un ancien professeur d’anatomie.
Bienvenue à la treizième édition du blogue de Haunted Montréal. Disponible le 13 de chaque mois, l’édition de mai 2016 se concentre sur les recherches que nous avons menées sur le célèbre Théâtre du Nouveau Monde. Au fil des années, le théâtre a souvent changé de nom et de propriétaire, et selon des rumeurs tenaces, il serait hanté par plus d’un fantôme.
Recherches Hantées
Situé au carrefour animé de la rue Sainte-Catherine et de la rue Saint-Urbain, le théâtre du Nouveau Monde est l’un des théâtres les mieux connus au Québec et est l’un des attraits principaux du nouveau Quartier des spectacles à Montréal. Aujourd’hui on y présente des œuvres classiques et contemporaines en langue française, et on le considère comme étant l’un des théâtres les plus populaires et les plus professionnels au Québec. Le théâtre est aussi hanté depuis longtemps.
Conçu par les architectes Ross et MacFarlane et construit en 1912, le théâtre se nommait alors le Gayety. Il a été construit par la société Canadian Theatres Ltd., qui était aussi propriétaire du populaire théâtre Orpheum dans lequel se produisait la troupe Columbia Amusement Company. L’entreprise américaine était en mesure de présenter une grande variété de spectacles dans les différents théâtres grâce à ses 40 troupes burlesques ambulantes. Avant la Crise de 1929, le Gayety connut un succès critique et financier.
En 1930, on rebaptisa le Gayety le Théâtre des Arts et on commença à y présenter des spectacles en français. À la suite de l’échec de cette initiative en 1932, on le renomma le Mayfair et on y projetait des films américains. Ce modèle d’affaires ne dura que quelques années.
En 1941, avec la reprise économique, le Mayfair redevint le Gayety. Fidèle au bon vieux temps, on y présenta à nouveau des burlesques, un style de spectacles de variété, cette fois-ci avec plus de nudité qu’avant. L’ajout de strip-teaseuses a d’ailleurs permis au théâtre de générer des recettes considérables et constantes.
Blonde, voluptueuse et audacieuse, Lili St. Cyr fut l’artiste de burlesque la plus célèbre des années 1940 et 1950. On ne parlait que de ses performances salaces. Des soirs on la voyait prendre un bain sur scène, ou se revêtir, tandis que d’autres soirselle performait le ‘’Flying G’’, dans laquelle son G-string, accroché à une canne à pêche, s’envolait dans la galerie au moment que l’éclairage se tamisait.
Elle devint rapidement la reine du burlesque la plus notoire de Montréal et causa beaucoup de désarroi au clergé catholique du Québec.
Le diocèse catholique de Québec dit en bouillant de rage, que « l’odeur nauséabonde de la frénésie sexuelle empestait le théâtre», grâce à Lili St-Cyr et ses « numéros». On demanda au Comité de Moralité Publique, également connu comme ‘’l’escouade des mœurs’’ de faire enquête. Menée par les avocats zélés Jean Drapeau et Pacifique (Pax) Plante et d’autres citoyens coincés, l’escouade des mœurs avait pour but de faire le ménage dans le Red Light District, district dans lequel était situé le Gayety.
St-Cyr fut arrêté et accusée de comportement immoral, obscène et indécent. Elle fut acquittée de toute accusation après un procès très médiatisé. Cela ne calma cependant pas la colère des autorités publiques qui procédèrent à la fermeture définitive du Gayety en 1953.
Cette année-là, on vendit le théâtre aux acteurs Jean Grimaldi et Michael Custom, qui produisaient à l’époque du burlesque québécois. Le théâtre changea de nom une fois de plus et devint le Radio City. Il ferma ses portes trois ans plus tard, en 1956.
Le théâtre ne resta pas resté vide très longtemps. L’acteur Gratien Gélinas le racheta et le rebaptisa La Comédie Canadienne et commença à y présenter du théâtre et de la musique françaises. Ces spectacles étaient populaires auprès des spectateurs et ils remplirent le théâtre pendant plus de dix ans.
Pendant ce temps, le Théâtre du Nouveau Monde fut fondé en 1951 en tant que troupe itinérante par le lancement de sa production du classique L’Avare de Molière. Supervisée par le directeur artistique Jean Gascon et située au Gesù de 1951 à 1958, la troupe déménagea ensuite à l’Orpheum. En 1966, le Théâtre du Nouveau Monde déménagea au Théâtre Port-Royal (aujourd’hui le Théâtre Jean Duceppe) à la Place des Arts et y resta jusqu’en 1972.
En 1972, le Théâtre du Nouveau Monde acquit La Comédie Canadienne et prit donc possession de l’édifice. On le connaît depuis comme le Théâtre du Nouveau Monde et il a produit de nombreuses œuvres primées en français. Malgré sa popularité, on dit que le Théâtre du Nouveau Monde est hanté.
Dans son livre Maisons Hantées, l’auteure et chercheure Danielle Goyette décrit une des apparitions survenues au Théâtre du Nouveau Monde dans le récit intitulé La Vielle Dame du F106.
Le théâtre recèle de nombreux mystères et on dit que qu’il serait hanté par plusieurs fantômes. On entendrait parfois des échos et d’étranges bruits inexplicables dont des craquements mystérieux et des pas fantômes partout dans le théâtre. On raconte aussi que des personnes se seraient soudainement senties terrifiées en descendant dans la cave ou en montant sur scène. La peur serait provoquée par une présence invisible et redoutable qui déconcerte même les plus forts d’esprit.
Par exemple, un employé du box-office qui est resté anonyme racontace qui est arrivé à un gérant du théâtre en 1984 ou en 1985. Un soir après minuit, le gérant effectuait sa dernière tournée du théâtre avant de rentrer chez lui. Avant de fermer le théâtre, il alla inspecter la salle une dernière fois. Étonné, il y vit une vieille dame portant un chapeau original orné d’une petite fleur, assise dans le fauteuil F106, seule dans le théâtre. Leurs regards se croisèrent et la dame lui sourit avant de disparaître soudainement. Cela se passa tellement rapidement que le gérant n’eut même pas le temps d’avoir peur. N’en croyant pas ses yeux, il se mit à songer au mystère du fauteuil F106, où la femme fut vraisemblablement assise quelques instants auparavant.
Le gérant se rappela ensuite que le fauteuil F106 était défectueux. Il était toujours abaissé et on ne pouvait pas le relever, malgré les nombreuses tentatives infructueuses de le réparer. Le personnel, en entendant l’histoire, spécula que le fantôme de la vieille femme serait peut-être celui d’une ancienne cliente du théâtre, revenue du monde des morts afin de continuer à profiter des spectacles. On croyait que le fauteuil ne pouvait être redressé car l’esprit de la vieille femme était assis dessus. D’autres suggérèrent que le fantôme hantant le fauteuil F106 serait peut-être celui d’une vieille femme qui avait habité dans la maison qui se trouvait autrefois sur le site du théâtre actuel. Dans tous les cas, le théâtre, incluant les sièges des spectateurs, fut complètement rénové en 1997 par l’architecte Dan S. Hanganu. Le fauteuil F106 n’existe plus, donc on se demande si le théâtre est toujours hanté par le fantôme de la vieille femme.
L’un des autres mystères du Théâtre du Nouveau Monde est que l’éclairage de scène semblerait parfois avoir une vie propre. Les lumières au-dessus du vieux système de son s’allumeraient et s’éteindraient par elles-mêmes, et ce, même lorsqu’elles sont débranchées.
Dans un autre incident, le guide Dominique Durand faisait visiter le théâtre à un groupe d’étudiants en sortie scolaire. Ils arrivèrent près de la scène et Dominique leur montra la lumière fantôme suspendue au-dessus de la scène. Le guide leur expliqua que la plupart des théâtres ont «une lumière fantôme», autrement dit une ampoule nue faiblement éclairée suspendue au-dessus de la scène. Il leur expliqua, en pointant vers le haut, que les lumières fantômes sont toujours laissées allumées quand le théâtre n’est pas utilisé afin de s’assurer que les gens puissent voir et ainsi prévenir les accidents. Il leur dit aussi que la tradition date de l’époque de Shakespeare car la superstition voulait qu’on garde toujours une bougie allumée afin d’éloigner les fantômes et d’éviter qu’ils viennent maudire les performances.
Alors que Dominique parlait au groupe, un étudiant voulut faire une plaisanterie et ferma l’interrupteur de la lumière fantôme, les plongeant tous dans l’obscurité. Dominique Durand paniqua et ralluma la lumière, mais le mal était déjà fait. Le lendemain, le guide apprit qu’au même moment que la lumière fantôme avait été éteinte, un acteur de la production eut un accident en travaillant sur son toit. Le comédien Serge Postigo perdit pied et tomba du toit, se blessant sérieusement à la main, ce qui mit en péril la représentation. Malgré le fait qu’il devait faire quelques acrobaties lors du spectacle, l’acteur fut heureusement en mesure de jouer en étant très prudent.
On dit que depuis ce moment-là, la lumière fantôme s’éteint et s’allume toute seule à l’occasion, et se joint aux autres lampes de scène qui semblent avoir une vie propre. De plus, des ascenseurs dans le théâtre monteraient et descendraient parfois de leur propre gré, et des membres du personnel auraient parfois entendu de la «musique étrange » et ce, malgré le fait que le système de son était éteint.
Dans une autre circonstance, un gérant ayant son bureau dans le sous-sol fermait le théâtre à la fin de la soirée. Il avait déjà ressenti une présence invisible lorsqu’il était seul, mais ce soir-là la présence lui sembla plus forte. A priori, il pensa qu’un autre employé lui jouait un tour, mais il confirma rapidement qu’il était seul dans l’édifice. Les poils sur sa nuque s’hérissèrent et il eut de plus en plus peur. Terrifié, il se sauva à toutes jambes, laissant la porte du théâtre ouverte et rentra chez lui le plus vite possible.
Personne au Théâtre du Nouveau Monde ne peut expliquer ces étranges phénomènes. En effet, la grande quantité de manifestations paranormales dans le théâtre nous fait croire qu’il est très hanté.
Qui sont donc ces fantômes qui hantent le Théâtre du Nouveau Monde? Selon les spéculations de l’ancien guide Dominique Durand, un des fantômes pourrait être celui d’un ancien gestionnaire qui ne quittait jamais le théâtre. On spécule aussi que la vieille dame hantant le fauteuil F106 serait soit une ancienne cliente, soit une riche résidente d’une maison située désormais sur le site actuel du théâtre. Selon certaines rumeurs, le fantôme de la célèbre strip-teaseuse Lili St-Cyr hanterait le théâtre, mais ces rumeurs ont été démenties par l’auteur Danielle Goyette qui dit que St-Cyr est morte en 1999, bien après le début des apparitions.
Une dernière théorie serait en lien avec Claude Gauvreau, le seul poète ayant participé au radical manifeste du Refus Global à la fin des années 1940. En dépit d’être un artiste accompli, on dit que Gauvreau était fragile émotionnellement. Il fut souventplacé à l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu, à Montréal. Une nuit en 1971, Gauvreau meurt mystérieusement après être tombé de son toit, peu avant la date prévue de la première de sa pièce Les Oranges sont Vertes au Théâtre du Nouveau Monde. Le coroner statua que sa mort était accidentelle, mettant fin aux spéculations qu’il se serait suicidé. On dit que son esprit serait peut être revenu assister à la première de sa pièce et qu’il n’aurait plus jamais quitté le bâtiment.
Donc sil’on croit à ces histoires, plus d’un fantôme hanteraient le Théâtre du Nouveau Monde. Qui sont ces fantômes et pourquoi hantent-ils le vieux théâtre? Autant de questions auxquelles nous n’avons toujours pas de réponses. Peut-être bien que le temps et d’autres rencontres avec le paranormal nous permettront d’élucider ces mystères.
Nouvelles Hantées
Haunted Montreal a mené une promenade de Jane nommée le Red Light District hanté le dimanche 8 mai dernier.
Un gros merci à ceux qui y ont participé. Cette visite guidée est présentement en cours d’élaboration et sera offerte à l’Halloween 2016.
Haunted Montréal a travaillé fort sur la planification de sa programmation grand public 2016 de ses visites guidées de fantômes. Nous sommes heureux d’annoncer que tous les circuits offerts au grand public le seront désormais en anglais et en français! Cette année, Griffintown hanté (Haunted Griffintown) et le Mont Hanté (Haunted Mountain) seront offerts dans les deux langues, en alternance le vendredi soir, à partir du mois de juin. Toutes les performances en français sont à 20h.
Vendredi, le 3 juin Griffintown Hanté
Vendredi, le 10 juin Le Mont Hanté
Vendredi, le 17 juin Griffintown Hanté
Vendredi, le 24 juin Le Mont Hanté
Vendredi, le 1er juillet Griffintown Hanté
Vendredi, le 8 juillet Le Mont Hanté
Vendredi, le 15 juillet Griffintown Hanté
Vendredi, le 22 juillet Le Mont Hanté
Vendredi, le 29 juillet Griffintown Hanté
Vendredi, le 5 août Le Mont Hanté
Vendredi, le 12 août Griffintown Hanté
Vendredi, le 19 août Le Mont Hanté
Vendredi, le 26 août Griffintown Hanté
Vendredi, le 2 septembre Le Mont Hanté
Vendredi, le 9 septembre Griffintown Hanté
Vendredi, le 16 septembre Le Mont Hanté
Vendredi, le 23 septembre Griffintown Hanté
Vendredi, le 30 septembre Le Mont Hanté
Vendredi, le 7 octobre Griffintown Hanté
Des billets peuvent être réservés dans la section Circuits 2016.
Haunted Downtown est en cours de révision avant traduction, mais des réservations privées pour des groupes de 10 personnes et plus sont toujours possibles (en anglais seulement pour le moment). On peut aussi réserver des visites privées de Griffintown Hanté et le Mont Hanté, en anglais ou en français, en fonction des disponibilités.
Nous invitons les clients à rédiger un commentaire sur notre page Tripadvisor, ce qui aidera grandement à Haunted Montréal à faire la promotion de ses visites services.
Pour les lecteurs qui veulent recevoir une nouvelle histoire de fantômes montréalaise le 13 de chaque mois, et rester à l’affut des nouveautés, veuillez-vous inscrire à notre liste d’envoi.
À venir le 13 juin: La Maison Notman
La Maison Notman, une belle demeure en pierre calcaire, est située à l’angle de la rue Sherbrooke et de la rue Clarke. Dessinée par l’architecte renommé John Wells pour Collis Meredith et achevée en 1845, la demeure a souvent changé de propriétaire et de vocation au fil des décennies. Elle a déjà été la demeure de l’élite fortunée de la ville, la demeure du célèbre photographe William Notman, un hôpital religieux pour les personnes dites incurables, une résidence pour femmes âgées, un lieu de tournage, et dernièrement elle est le bureau idéal des jeunes entreprises. On dit aussi qu’elle est hantée, et dans l’édition de juin du blogue de Haunted Montréal on rapportera le récit de quelqu’un y ayant eu une rencontre troublante en 2002. André travaillait comme gardien de sécurité dans la Maison Notman, alors abandonnée, lors du tournage du film Wicker Park. Il était seul dans la maison, tard un soir lorsqu’il a entendu des pieds de pas désincarnés et surnaturels s’approchant de lui en provenance de l’ancien hôpital. Il se pose encore des questions aujourd’hui tellement il a été déconcerté par la suite des évènements.
Avez vous déjà entendu parler du fantôme qui est vêtu d’un chapeau melon et d’un long manteau noir avec une fleur à la main? Ma famille en a été témoins quand elle habitait le centre ville de Montréal dans les années 1950?