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Voici venu la huitième édition du Blogue de Haunted Montréal! Disponible le 13 de chaque mois, l’édition de décembre dévoile les recherches qui ont été menées quant au vieil hôtel de Pointe Claire.

Haunted Recherches

Au cœur de la ville de Pointe Claire se trouve une ancienne structure dépareillée qui abrite actuellement un bar appelé Le Pionnier. Le bâtiment était à l’origine un hôtel animé qui accueillait des voyageurs de passage dans le village ou des marchands venus faire du commerce. Bien que l’hôtel ait changé de mains et de nom au fil des décennies, une chose est restée constante : la réputation du vieil immeuble d’être hanté. Selon plusieurs personnes qui ont travaillé dans l’ancien hôtel, une ombre effraye les gens qui se rendent au déroutant troisième étage.

Pointe Claire  est une banlieue paisible et bucolique de l’Ouest de l’Île de Montréal. La municipalité tire son nom du fait qu’une pointe de terre claire avance dans le lac. Avant la colonisation, cette pointe dépourvue d’arbres était utilisée par diverses Premières Nations comme escale et place dégagée pour évaluer les conditions du lac.

Les Français ont colonisés l’île en 1642, à commencer par le village fortifié de Ville-Marie, qui s’apparenterait aujourd’hui au Vieux-Montréal. Le nom de Pointe Claire est apparu pour la première fois en 1686. Stratégiquement située sur la rive entre Lachine et les rapides de Sainte-Anne-de-Bellevue, les colons français ont choisi Pointe Claire comme endroit pour tester le concept colonial de la seigneurie. Pour résumer, de longs rectangles de terre furent « accordés » aux colons par le roi de France, cultivés par des agriculteurs et supervisés par un maître féodal connu sous le nom de seigneur. En 1684, la première concession de terre sous le régime seigneurial dans ce qui est maintenant la municipalité de Pointe Claire fut octroyée à un colon nommé Pierre Cabassier.

Pointe Claire s’est développée en un village à l’époque de la Nouvelle-France et était caractérisé par son moulin à vent, érigé en 1709 sur la pointe venteuse dépourvue d’arbres. Une structure robuste dont les deux paliers transformaient le blé en farine et qui servit de moyen de défense pendant les premières guerres entre les colonisateurs français et les Premières Nations colonisées. Le moulin à vent est toujours dressé sur la pointe. Le premier presbytère fut construit à proximité en 1705 et la première église de Pointe Claire fut érigée sur le site en 1713. Il s’agissait d’une structure rudimentaire en pierres avec un cimetière où une section était réservée aux enfants. Y est enterrée la fille du premier Saint féminin au Canada, Marguerite D’Youville. Sa fille de 14 mois, Louise, fut enterrée dans la section du cimetière réservée aux enfants le 1er mars 1729.

Comme le village pris de l’expansion, l’église fut remplacée en 1760 par une version plus grande. Après que les Britaniques eussent conquis la Nouvelle-France et pris d’assault l’Île de Montréal en 1760, davantage de commerces ont commencé à voir le jour dans le village, dont des hôtels et des auberges. Cela a provoqué des tensions avec les autorités religieuses. En réponse, il fut annoncé en 1848 que le site de l’église allait prendre de s‘élargir. Le célèbre architecte Victor Bourgeau fut engagé pour élaborer des plans pour une nouvelle église. Pendant les étapes de la planification, en 1857, le cimetière de l’église vint à manquer de place.

En juillet, le curé M. Pominvile écrivit une lettre de plainte à l’évêque de Montréal Ignace Bouget. Le curé s’y lamentait que quatre licences d’auberge avaient vu le jour près de l’église. Il y exprima également sa consternation quant au fait que comme le cimetière était plein, il était rendu nécessaire d’enterrer les morts sous l’église : « … le plancher se trouve sur la terre nue donc à chaque fois qu’il y a un enterrement ils sont obligés de retirer les bancs, ce qui a détérioré le plancher en un temps record mais aussi endommagé les bancs. » Il y a aussi déploré que « … le grand nombre de cadavres inhumés dans l’église au cours des dernières années est devenu dangereux pour la santé publique. »

Des efforts furent faits pour améliorer le site dans une construction frénésique. Un nouveau couvent fut érigé en 1868. La nouvelle église Saint-Joachim ouvrit le dimanche de Pâques de 1881, mais elle partit en fumée subitement quelques jours plus tard. Le 17 avril, un incendie éclata dans le grenier de l’ancienne église et les flammes, atisées par des vents violents, détruisirent les deux bâtisses. Les résidents ont combattu vaillamment pour sauver les autres bâtiments et un jeune homme pieux nommé Daoust fut brûlé vif alors qu’il essayait de protéger le presbytère.

La version finale de l’église Saint-Joachim, qui est encore debout aujourd’hui, fut érigée en 1885. En outre, un nouveau cimetière fut consacré le long des côtés est et nord-est de la nouvelle église, sur des terres achetées par les religieuses de la Congrégation Notre-Dame.

1885 fut également témoin d’un différend entre les autorités religieuses et l’Hôtel Bergevin situé juste à l’est de la nouvelle église, une populaire et tabageuse auberge qui servait de point de chute pour les marchands qui traversaient la rivière pour faire du commerce. Il était considéré comme embarassant par les responsables de l’église. Le curé de la paroisse, le père Laberge, estimait qu’il était inacceptable d’avoir un hôtel où l’alcool coulait à flots près de l’église. Pour résoudre le problème, le curé et les anciens de la paroisse approchèrent le propriétaire, le Dr. Roddick, et lui offrirent de le lui racheter. En 1896, l’Hôtel Bergevin fut donc vendu et converti en une école religieuse pour garçons appelée Académie des Frères de Saint-Joseph.

Des enterrements continuèrent d’avoir lieu dans le nouveau cimetière pendant des décennies, jusqu’à ce que celui-ci arrive aussi à pleine capacité en 1946. Le cimetière fut désaffecté et, de 1948 à 1954, tous les vestiges visibles furent supprimés, y compris les pierres tombales, les croix, les clôtures et les allées. Environ 50 squelettes furent déterrés et déplacés vers un nouveau cimetière sur le boulevard Saint-Jean,  laissant non identifiables les tombes d’environ 5 000 ancêtres de Pointe Claire. Aujourd’hui encore il n’y a rien pour commémorer la présence de ce cimetière historique.

Juste en haut de la rue de l’église Saint-Joachim se trouve Le Pionnier, le site où il y a des phénomènes de hantise. Situé sur le lot 64, le bâtiment rapiécé fut construit (avec pour finalité d’être un hôtel) en 1900, à la suite d’un incendie qui détruisit la moitié du village de Pointe Claire. Auparavant, le site était utilisé pour les tenanciers et accueillait un autre hôtel, construit semble-t-il dans les années 1880. L’Hôtel de Pointe Claire changea de mains à plusieurs reprises au fil des ans et fut souvent rebaptisé après son propriétaire, comme Charlebois, Rickner ou Chénier.

Les affaires de l’hôtel dépérirent dans les années 1960 et a commencé à se développer une réputation inquiétante comme quoi de plus en plus de gens y consommaient de l’alcool. L’endroit devint vétuste, mal entretenu et se mis à accueillir de plus en plus une clientèle des plus louches.  Afin d’offrir un débit de boisson digne de ce nom, l’hôtel ferma dans les années 1970 et le bâtiment fut rénové. Le premier étage offrait un espace bar ainsi qu’un restaurant alors que le deuxième étage fut converti en une mezzanine avec bar et tables de billard. Seul le troisième étage resta intact. Le légendaire Pioneer ouvrit ses portes et fut rapidement réputé comme un lieu de rencontre pour les criminels et fréquenté par la bande des motards. En janvier 1995, l’entreprise a été nettoyée et rebaptisée Cyde’s. Plus récemment, en 2011, l’établissement a vu sa direction changer et fut rebaptisé Le Pionnier.

Pendant les années 1970, une femme travaillait au Pioneer au deuxième étage. Son travail finissait aux alentours de 4/5 heures du matin, après que les clients soient rentrés chez eux et que les comptes aient été faits. Parmi ses tâches, il lui fallait déposer différentes choses dans les bureaux des propriétaires situés au fantasmagorique troisième étage.  Elle détestait monter les escaliers parce que l’atmosphère au troisième étage  « était complétement à l’opposé de l’amusement et de la bonne humeur qui sévissaient au bar en dessous. Il y avait un sentiment d’oppression, comme si vous étiez surveillez de très proche quelqu’un. »

Après plusieurs incidents inquiétants vécus au troisième étage, la femme a commencé à essayer d’éviter d’aller là-bas, et à envoyer à la place de nouveaux employés crédules pour mener à bien les différentes tâches afférentes au troisième étage. Selon la femme :

« Le premier incident eut lieu peu de temps après mon embauche. J’avais à déposer de la paperasse dans le bureau. En montant l’escalier, j’ai ressenti une présence derrière moi, pourtant ce n’était pas possible. Les escaliers étaient très étroits et j’étais absolument toute seule. Arrivée au troisième étage, j’ai traversé le couloir, le sol l’atmosphère était oppressant et il y avait une odeur très désagréable dûe à l’âge et à la négligence. J’ai déposé les papiers sur le bureau et je me suis retournée juste à temps pour voir quelqu’un se dépêcher de passer devant la porte, il y avait seulement quelques pas mais quand j’ai atteint le couloir, il n’y avait personne à l’horizon. Il n’y avait aucun son de quelqu’un marchant dans les escaliers et toutes les portes des autres pièces étaient fermées ; quelqu’un qui aurait ouvert et fermé une porte ne serait pas passé inaperçu. J’étais pour le moins effrayée. J’ai pratiquement couru dans les escaliers. »

La femme a désespérément essayé d’éviter de monter les escaliers à nouveau et y envoyait à la place les nouveaux employés. Cependant, il ne fallut pas longtemps avant que les nouveaux employés comprennent son stratagème et refusent de lui rendre service, prétextant être trop occupés. Le sujet du troisième étage devint tabou et personne ne voulait en discuter. La femme n’eut bientôt plus le choix que de retourner à nouveau là où se trouvaient les terrifiants bureaux. Elle expliqua :

« Le second incident survint un mois plus tard, de nouveau j’eus à apporter quelque chose en haut ; je pense qu’il s’agissait des résultats de mes ventes de la soirée, peu importe, j’ai dû y aller à nouveau. Encore une fois je me sentais comme si je n’étais pas toute seule et apparemment je ne l’étais pas. J’étais dans le bureau, en train de ranger ma recette dans une enveloppe quand quelqu’un à mis ses mains sur mon dos. Mon petit ami de l’époque travaillait aussi au bar donc je me suis dit qu’il devait s’agir de lui. Je me trompais. Je me suis retournée pour le disputer de m’avoir tant fait peur mais il n’y avait personne. Je m’en suis allée vers la porte et j’ai vu une forme sombre passer à travers une autre porte fermée. C’est la dernière fois que j’ai accepté d’aller au troisième étage. »

Pas vraiment ravie de son environnement de travail hanté, la femme a finalement quitté son travail au Pioneer.

Des décennies plus tard, la même femme se retrouva à visiter le débit de boisson.  Elle engagea la conversation avec sa serveuse et commença à comparer le passé avec le présent. Lorsque le sujet du troisième étage vint sur le tapis, la serveuse sembla impatiente d’en discuter. Quand elle lui demanda si elle n’avait jamais expérimenté quelque chose de fantasmagorique, la serveuse s’est rappelé qu’une fois elle était allée à l’étage pour chercher des fournitures et quand elle était arrivée au sommet de l’escalier, elle avait vu l’ombre de quelqu’un entrer dans une pièce. Elle s’était approchée et avait vite réalisé que la porte de la pièce en question était fermée.

Confuse, elle s’était rendue à la salle de stockage pour remplir sa tâche. Alors qu’elle ouvrait une boite, elle s’était sentie comme si quelqu’un se cachait derrière elle, Elle s’était retournée et avait vu une forme sombre flotter dans l’encadrement de la porte. La serveuse terrifiée avait essayé de reculer mais elle avait trébuché et été tombée sur une boîte alors que l’ombre entrait dans la pièce. La serveuse qui s’était alors mise à trembler de peur avait craint que l’apparition ne fonce sur elle mais à la place elle avait pivoté et avait traversé le mur.

La serveuse mentionna également qu’elle n’était pas toute seule et que d’autres de ses collègues avait également connu des événements inexplicables similaires au troisième étage.

Un autre membre du personnel qui y travaillait dans les années 1990, lorsque l’établissement se prénommait Clyde’s, se rappelle les rumeurs qui disent que des gens sont morts dans le bâtiment alors qu’il était encore un hôtel. Elle a dit :

« Eh bien, j’ai entendu toutes les histoires datant de l’époque où c’était un hôtel et toutes les choses bizarres et terrifiantes comme le fait que ce soit hanté et que des gens y seraient morts, ce qui ne serait pas surprenant puisqu’il fut construit à la fin du 19e siècle. Quoi qu’il en soit, et en parlant de cela, j’avais l’habitude de travailler de bonne heure le matin pour nettoyer la place, ce qui m’a toujours terrifiée, pour aucune raison particulière autre que ma propre peur, je pense. Mais la seule place où je me suis sentie mal à l’aise était à l’étage, en particulier la montée des escaliers jusqu’en haut. Je ne l’aimais pas et il y avait une ou deux pièces à la gauche du couloir pour lesquelles j’ai toujours eu un mauvais pressentiment. Pour être honnête, cela me donne la chair de poule juste à y penser maintenant. C’est comme si, vous savez, quelque chose s’y était passé, je ne sais pas exactement quoi mais cela me procure un sentiment de malaise. »

Alors que personne ne sait exactement ce qui ou qu’est ce qui hante le vieil hôtel de Pointe Claire, la théorie la plus commune est liée au cimetière et au site de l’église, non loin. Du fait qu’historiquement les autorités religieuses se sont opposées à tous les débits de boissons près de l’église, il y a des spéculations que l’hôtel de débauche de Pointe Claire aurait offensé le clergé et les fidèles pieux avec ses fêtes sans fin. Il n’était pas rare pour les fêtards ivres d’offenser les habitants du village avec un comportement douteux. En fait, à ce jour, les forces de sécurité publique de Pointe Claire sont maintenues occupées à surveiller les patrons des bars et à essayer de prévenir les incidents d’incivilité, comme le fait d’uriner sur la voie publique, le bruit excessif et les personnes devenant trop romantiques sur le site du vieux cimetière, maintenant un champ non identifié.

En généralité, les morts n’aiment pas qu’on leurs manque de respect. Le fait que le cimetière originel de Pointe Claire soit abandonné et oublié peut ne pas avoir fait le bonheur de ceux qui y sont enterrés, surtout les héros comme le jeune homme pieux Daoust, qui périt dans l’incendie de 1881 en tentant de protéger le presbytère. Avec toutes les pierres tombales qui ont été enlevées, les souvenirs se sont estompés et les personnes importantes ont été oubliées. Si l’on ajoute à cela la proximité du vieil hôtel tapageur de Pointe Claire et sa clientèle à la mauvaise conduite, il est facile de voir pourquoi les morts auraient des raisons d’être fâchés.

L’ombre qui flotte au troisième étage et qui terrifie le personnel pourrait-elle être l’apparition de quelqu’un qui serait mort dans l’hôtel? Serait-il possible que ce soit le fantôme de Daoust, ou d’une autre personne qui aurait été enterrée dans le cimetière voisin? Alors que ce sont certainement des explications possibles, en raison de la nature sombre de l’esprit, il est impossible au moment d’écrire ses lignes de dire qui est-ce ou ce que c’est. Il serait logique que les morts oubliés, mécontents avec la négligence de leur cimetière et les fêtes sans fin du bar d’à côté, reviennent hanter le vieil hôtel de Pointe Claire pour décourager les comportements inciviles. Peut-être que seulement les rencontres futures entre l’ombre mystérieuse et le personnel du bar, aideront à élucider le mystère de cette étrange phénomène de hantise.

Haunted Nouvelles

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Durant les prochains mois et en vue de la saison 2016, Haunted Montréal prévoit d’évoluer. Notre objectif est de reconfigurer notre site Internet afin de l’améliorer et d’y intégrer un nouveau système de réservation, mais aussi d’engager davantage d’acteurs et d’offrir tous nos tours aussi bien en français qu’en anglais.

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À venir le 13 janvier : Le site hanté de la Tour Trafalgar

Une mystérieuse tour de pierre s’élevait jadis sur une propriété jouxtant le chemin de la Côte-des-Neiges. Située sur les hauteurs surplombant le boulevard, elle offrait une vue splendide de la ville et de la rivière en contrebas. Connue sous le nom de la Tour Trafalgar, elle fut construite au début des années 1800 par le commerçant de fourrure John Ogilvy, sur sa ferme. Il avait placé un canon à son sommet et ouvrait le feu tous les 21 octobre pour célébrer la bataille de Trafalgar. La propriété fut vendue en 1836 et en 1846 il fut projeté de faire du site un cimetière. Ce plan fut abandonné après seulement un enterrement car le Cimetière Mont-Royal fut aussitôt considéré comme un meilleur emplacement. Au fil des années qui passèrent, et après que plusieurs personnes se soient plaintes d’activités paranormales, des rumeurs avançant que la Tour Trafalgar était hantée ont commencé à se répandre. En 1925, un archiviste nommé Dr. Massicotte et d’autres personnes ont affirmé avoir entendu sur le site de la Tour des mystérieux pas qui n’auraient pas laissé de trace dans la neige. En 1937, la tour était réduite à de simples ruines et elle a entièrement disparue en 1946. Aujourd’hui, la Maison Trafalgar se trouve sur la même propriété et des rumeurs laissent entendre que les traces de pas fantomatiques continuent encore à jour.

Donovan King est historien, professeur et acteur professionnel. Fondateur de Haunted Montréal, il coordonne ses talents pour créer les meilleures histoires de fantômes possibles, que ce soit dans la qualité rédactionnelle ou dans la performance théâtrale. Donovan King détient un DEC en Interprétation théâtrale (Collège John Abbot), un Baccalauréat en arts appliqués (Arts dramatiques en éducation, Université Concordia), un Baccalauréat en éducation (Enseignement de l’histoire et de l’anglais, Université McGill) et une Maîtrise en arts appliqués (Études théâtrales, Université de Calgary).

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