Le pavillon des arts de l’Université McGill est un symbole emblématique de l’établissement. Cette structure, construite en 1843, est la plus ancienne du campus et elle est également réputée comme hantée. Cela relève peut-être de son histoire mouvementée en tant que premier bâtiment où des étudiants en médecine pratiquèrent des autopsies expérimentales sur de pauvres cadavres, dont beaucoup avaient été volés dans des cimetières locaux.
Aujourd’hui, des pas fantômes résonnent dans le vieux bâtiment et certains étudiants ont rapporté avoir aperçu ce qui pourrait être le fantôme d’un ancien professeur d’anatomie.
Voici venu la neuvième édition du Blogue de Haunted Montréal! Disponible le 13 de chaque mois, l’édition de janvier porte sur les recherches qui ont été menées sur le site hanté de la Tour Trafalgar.
Haunted Recherches
Pendant plus d’un siècle, la mystérieuse Tour Trafalgar a dominé la ville depuis les hauteurs. Perchée sur une pente raide, elle était située dans la vallée entre le Mont Royal et la pointe de Westmount. De style gothique et de forme hexagonale, la petite tour de pierre fut commandée par le commerçant de fourrure John Ogilvy, qui avait acheté une grande bande de terre en 1805, qu’il avait nommée la Ferme Trafalgar.
Non seulement la région était d’une beauté exceptionnelle, mais la propriété faisait également partie des domaines où les troupes du général Amherst avaient campé en 1760 avant de prendre Montréal aux Français. John Ogilvy, le plus loyaliste des britanniques, appréciaient le caractère historique de l’emplacement.
Ainsi, pour célébrer l’anniversaire de la bataille de Trafalgar, lors de laquelle le amiral britannique Horatio Nelson a remporté une victoire décisive contre les Français, Ogilvy ouvrait le feu chaque 21 octobre à l’aide d’un petit canon installé sur le sommet de la Tour Trafalgar.
La Tour Trafalgar fut construite par James Gillespie, le protégé de John Ogilvy. Gillespie était parfait pour ce mandat car il avait participé à la bataille de Trafalgar et avait servi sur le navire de Nelson, le « Victory ». Le style gothique choisi, avec ses arcs en ogive et un très beau design, se mariait parfaitement avec la campagne verdoyante. Caractéristiques communes à tous les jardins de riches, de telles tours étaient décrites comme des folies pour riches et étaient utilisées comme résidences d’été pour divertir les invités et accueillir des réceptions enchanteresses. À caractère romantique et enveloppée de mystère, la Tour Trafalgar avait pour but d’être un joyau architectural témoin de la fervente loyauté britannique d’Ogilvy et de souligner sa réussite financière et son excellent goût.
Cependant, à la suite de la mort d’Ogilvy en 1819, la tour commença lentement à se délabrer et à développer une réputation effrayante. Des rumeurs circulaient comme quoi la Tour Trafalgar était hantée, en particulier parce que de nombreux visiteurs affirmaient avoir entendu des pas de fantômes aux alentours. Il ne fut pas long avant que d’autres histoires inquiétantes émergent.
Une légende courante faisait référence à un vieil ermite étrange qui eut vécu dans la tour abandonnée et véhiculait que c’était lui qui la hantait.
Dans une autre histoire, le gardien d’un troupeau voisin, un vieux monsieur nommé Quinn, eut la peur de sa vie lors d’une nuit éclairée par la lune. Une de ses vaches s’était éloignée du troupeau et errait aux environs de la Tour Trafalgar, il fut obligé d’aller la récupérer. Quinn avait entendu parler des phénomènes de hantise par plusieurs personnes mais il pensait que c’était une blague et il n’était aucunement apeuré. Selon Quinn :
« Je venais de trouver ma vache au pied de la résidence d’été hantée quand je vis de mes deux yeux la forme d’une jolie femme qui regardait par l’une des fenêtres. Je fus pétrifié sur place et je ne pouvais détacher mes yeux de cette apparition. Elle était tout de blanc vêtue, avait les mains jointes comme si elle priait et elle regardait vers le ciel. Je me souviens d’être tombé à genoux et de m’être signé, je ne me souviens de rien après cela. »
L’un des contes les plus déroutants sur la Tour Trafalgar raconte qu’elle était hantée par un couple de jeunes amoureux qui avaient été assassinés sur le site par un prétendant jaloux. Après avoir été rejeté par la jeune femme, on dit que le prétendant les aurait taillés en pièces avec une hache. Un jeune homme anonyme a raconté avoir rencontré le prétendant éconduit et le décrivit comme « un homme au regard féroce aiguisant une hache ensanglantée. » Le prétendant meurtrier aurait ensuite « déversé son histoire effrayante » et montré à son auditeur terrifié un médaillon qui selon lui avait appartenu à sa « fiancée ».
En 1836, la propriété de Trafalgar fut achetée par un certain Albert Furniss, qui remodela la tour en ruine. Il se garda un petit lopin de terre sur le chemin de la Côte-des-Neiges et vendit le reste de la parcelle en 1845 à Frederick B. Matthews, y compris la ferme et la petite maison. Matthews était un homme d’affaires qui reconnut le besoin d’un nouveau cimetière protestant, notamment parce que le vieux cimetière protestant arrivaient bientôt à pleine capacité. Il estimait que le site de Trafalgar, niché dans une vallée luxuriante entre deux pointes, était idéal par sa beauté et son emplacement.
En 1846, la compagnie de cimetière du Mont Trafalgar fut fondée sur 16 acres de l’ancienne ferme de John Ogilvy. Elle était supervisée par un conseil d’administration de premier plan qui comptait John Young, Luther Holton, William Workman, William Lyman et Jacob DeWitt. La maison de John Ogilvy, la « Maison Trafalgar » fut occupée par Frederick B. Matthews, le propriétaire du cimetière et surintendant, et que son jardinier. La compagnie du Mont Trafalgar se lança dans une compagne de publicité qui faisait la promotion de la célèbre tour en vue de vendre des places au cimetière.
« La beauté naturelle du paysage et sans nom et il offre divers paysages pittoresques à perte de vue. L’amélioration artificielle existante du sol, avec des parterres de fleurs, des terrasses naturelles, et un chemin sinueux menant à la TOUR TRAFALGAR surplombant le sommet du MONT avec des tonnelles de luxe – contribue à rendre cet endroit parfait pour y établir un CIMETIÈRE, dont l’existence sera à la fois d’une grande utilisé mais aussi une source d’intérêt et de célébrité pour la Métropole du Canada.
Le premier et potentiellement le seul enterrement du Cimetière Mont Trafalgar fut celui d’un ingénieur civil de New-York nommé W.R. Casey. Il est décédé un samedi 8 août 1846.
L’ingénieur en chemins de fer, W.R. Casey, était à Montréal pour planifier le premier chemin de fer de la ville destiné à rejoindre Lachine. Casey avait contracté la tuberculose donc il déménagea de la ville surpeuplée vers la campagne verdoyante, où l’air était propre, avec en guise d’infirmière, sa sœur. Au départ il avait choisi de rester à l’Hôtel Sword sur le versant ouest du Mont-Royal.
Cependant, alors que la mort approchait il demanda à déménagé à proximité de la Maison Trafalgar, où il se sentait apparemment plus confortable. Sa sœur contacta le propriétaire et surintendant, Frederick Matthews, et fut surprise d’apprendre que la propriété venait récemment d’être convertie en cimetière. Matthews permis au mourant Casey de rester dans la demeure jusque sa mort et il fut enterré à « une jolie place, à l’ascension de la Tour Trafalgar, à l’ombre d’un bosquet de jeunes arbres. »
Que Casey soit le seul ou non à être enterré est une question sujette l’argumentation. Une source indique qu’il y aurait eu jusqu’à 8 corps d’enterrés dans le cimetière naissant du Mont Trafalgar, cependant il ne fut pas long avant que l’entreprise ne plie bagage après que les responsables protestants eurent décidé d’un lieu d’inhumation alternatif. Juste à l’est du cimetière catholique de Notre-Dame-des-Neiges, le cimetière du Mont-Royal fut ouvert en 1852.
Alors que personne ne connait l’emplacement exact de la tombe de Casey, il y a des rumeurs qui disent que des résidents locaux tombent parfois sur des ossements humains quand ils sont amenés à creuser dans leurs jardins.
En 1848, Furniss fut construire une grande résidence d’été de style Tudor sur le lopin de terre qu’il s’était réservé pour lui-même aux abords du chemin de de la Côte-des-Neiges. Pour continuer la tradition créée par John Ogilvy, il nomma son nouveau domicile « Trafalgar ».
Parmi les autres institutions à avoir adopté le fameux nom, on trouve l’École Trafalgar pour filles (1887) et les Appartements de Luxe Trafalgar (1931).
Les mystérieux pas de fantômes dans le voisinage de la vieille Tour Trafalgar sont peut-être l’un des phénomènes de hantise de Montréal les plus documentés. Alors que la première documentation date de John Ogilvy, de nombreux autres citoyens éminents de Montréal ont reporté avoir entendu d’étranges pas désincarnés.
Vers 1880, John William Molson rapportait que la Tour Trafalgar avait été utilisée comme résidence d’été et comme belvédère pour les visiteurs et que sa mère y avait passé de nombreuses heures. Il avait noté que sa mère, tout comme Albert Furniss, avait mentionné à plusieurs reprises des traces de fantômes.
Par un matin d’hiver de 1890, un digne citoyen de Montréal visita la Tour Trafalgar accompagné de sa femme et de son fils. Alors qu’il se soit hissé à une fenêtre gothique pour regarder à l’intérieur et examiner le contenu de la Tour Trafalgar, il entendit des pas, comme si quelqu’un approchait. Sa femme entendit la même chose et le pria de redescendre pour éviter d’avoir des ennuis pour violation de domicile. L’homme, qui regardait toujours à l’intérieur de la tour, entendit les pas se rapprocher jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent juste derrière lui. Il se retourna alors pour faire face à l’intrus mais il n’y avait personne. Le couple fut déconcerté car il n’y avait même pas de traces de pas dans la neige blanche craquante.
Lors d’un autre incident en 1925, un archiviste curieux nommé Dr. Massicotte et d’autres affirmèrent avoir entendu les mystérieux bruits de pas sur le site de la tour. Encore une fois, aucune empreinte n’était apparue dans la neige.
Une de théories sur les mystérieuses traces fait référence à la géographie entourant la tour. Étant donné que la Tour Trafalgar était située sur un perchoir dans la vallée, certaines personnes pensent que les bruits de pas de fantômes ne sont rien d’autre que l’écho des gens marchant aux alentours. En effet, des rumeurs de longue date suggèrent que John Ogilvy marchait en exagérant ses pas dans le but de produire un écho quand il se promenait près de la tour. Il semblerait qu’il avait adopté l’habitude d’aborder la tour en martelant le sol de la sorte, puis de prendre une pause et de s’en retourner chez lui.
Peu importe, depuis plus d’un siècle la Tour Trafalgar effrayait et intriguait les Montréalais jusqu’à ce qu’elle commence finalement à tomber en ruine et à s’écrouler. Le dernier souvenir de l’existence de la tour remonte à 1937, il s’agit d’une photo qu’un étudiant de la proche école Trafalgar a prise des restes délabrés. Alors complétement tombée en ruine, l’infâme tour hantée commença à disparaître de la mémoire collective des citoyens Montréalais. Il ne fallut pas attendre longtemps avant que son emplacement exact ne soit même oublié.
Peut-être que la meilleure preuve vient d’une lettre de 1946, dans laquelle Miss Martha Brown, enseignante à l’école Trafalgar écrivit : « Je crains qu’il ne reste plus rien de la Tour. En 1937, un des élèves a pris une photo de ce qu’il en restait. Il est difficile de déterminé où était érigée la Tour, bien que j’aie visité le site avec les écolières à plusieurs reprises il y a des années. Quand on passe près de Côte-des-Neiges le long du boulevard, l’avenue Belvédère est sur la droite et la Tour était pourtant facilement visible sur l’élévation au-dessus du boulevard.
Aujourd’hui, la Maison Trafalgar de 1848 se trouve toujours sur le chemin de la Côte-des-Neiges, mais il n’est absolument pas évident de dire où se trouvait jadis la tour. Il y a beaucoup plus de spéculations qui disent qu’elle était probablement située dans ce qui est maintenant l’arrière cours d’un citoyen, sur l’escarpement quelque part au-dessus du boulevard. Quant aux mystérieux bruits de pas fantomatiques, les résidents locaux continuent toujours de prétendre les entendre de temps en temps.
Selon une adolescente qui a vécu la majeure partie de sa vie sur l’avenue Belvédère : « Le bruit étrange des pas est assez normal dans notre quartier. Vous pouvez habituellement entendre les pieds invisibles marcher quand c’est très calme et que vous êtes seul, comme très tôt le matin ou après le coucher du soleil. Je les ai moi-même entendus à plusieurs reprises. » Lorsqu’on lui a demandé sa théorie sur ce mystère, la jeune fille a expliqué : « Je ne sais pas. D’aussi loin que l’on puisse se souvenir, nous avons toujours entendu ces sons inhabituels autour de cette zone. »Que les bruits de pas mystérieux de fantômes soient le résultat d’un écho ou de quelque chose de plus sinistre a toujours été un sujet chaud dans le quartier. Si c’est un esprit qui provoque ces sons, personne n’est certain de l’identité de celui-ci ou de la raison pour laquelle il hanterait le site de la vieille tour. Alors que certains résidents croient que le fantôme est probablement celui de John Ogilvy ou de W.R. Casey, d’autres croient qu’il est relié à l’infâme général Amherst qui a conduit à la capitulation de Montréal, que c’est une sorte de rappel paranormal des bottes militaires sur le terrain.
Quel que soit le cas, le nom « Trafalgar », dont John Ogilvy était si épris, orne encore une grande partie du quartier. Malgré la disparition de l’infâme Tour Trafalgar, Ogilvy aurait été satisfait de voir que le célèbre nom britannique perdure avec une rue, la maison construite par Albert Furniss, l’école privée et même le complexe voisin d’appartements de luxe.
Que cette zone soit hantée ou non, et si elle l’est, peu importe par qui elle l’est, il n’en reste pas moins que c’est certainement l’une des légendes les plus persistantes de Montréal
Haunted Nouvelles
La programmation grand public des tours de fantômes de Haunted Montréal est maintenant terminée mais des réservations privées pour les groupes de 10 personnes ou plus sont toujours possibles pour chacun de nos tours. Pour plus d’information ou pour voir quelles sont les dates et horaires disponibles, veuillez nous écrire à info@hauntedmontreal.com.
Durant les prochains mois et en vue de la saison 2016, Haunted Montréal prévoit d’évoluer. Notre objectif est de reconfigurer notre site Internet afin de l’améliorer et d’y intégrer un nouveau système de réservation, mais aussi d’engager davantage d’acteurs et d’offrir tous nos tours aussi bien en français qu’en anglais.
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À venir le 13 février : L’Eden Musée du Monument National
Les Montréalais furent confrontés à l’ouverture d’un musée déroutant en 1891. L’Eden Musée exposait en effet des personnages historiques de cire et reproduisait des scènes de crime et autres curiosités étranges. Situé dans le sous-sol du Monument National, un théâtre achalandé, le musée présentait les lutins de Satan, un homme sclérosé, des momies du Mexique, le squelette d’un « enfant-diable » né avec les pieds et la queue d’un veau, un gorille emportant au loin une femme et la réplique d’une fumerie d’opium. Diverses scènes de meurtre étaient également recréées et certains des criminels les plus notoires de la société avaient été coulés dans la cire. L’Eden Musée fut fermé en 1940 après qu’il eut été jugé trop outrageux par la Société Saint-Jean Baptiste, propriétaire de la bâtisse. Aujourd’hui, le Monument National est géré par l’École nationale de théâtre du Canda. Un studio de théâtre intime est installé dans le sous-sol qui accueillait jadis l’Eden Musée et, selon le personnel et les étudiants, cette partie de l’édifice est hantée. Ont été rapportés des claquements de tuyaux inexpliqués et des bruits étranges. Il se murmure au sein des étudiants que le fantôme qui hante le site de l’Eden Musée ne serait autre que Sarah Berthardt, l’une des plus grandes actrices de son époque.
Donovan King est historien, professeur et acteur professionnel. Fondateur de Haunted Montréal, il coordonne ses talents pour créer les meilleures histoires de fantômes possibles, que ce soit dans la qualité rédactionnelle ou dans la performance théâtrale. Donovan King détient un DEC en Interprétation théâtrale (Collège John Abbot), un Baccalauréat en arts appliqués (Arts dramatiques en éducation, Université Concordia), un Baccalauréat en éducation (Enseignement de l’histoire et de l’anglais, Université McGill) et une Maîtrise en arts appliqués (Études théâtrales, Université de Calgary).
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