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Bienvenue à la vingt-huitième édition du blogue de Montréal hanté. Nos articles paraissent les 13 du mois. Dans celui d’août 2017, notre recherche se focalise sur le Cercle des professeurs de McGill, supposément hanté. Nous sommes ravis de vous annoncer que notre saison grand public bat son plein. Visitez le Griffintown les vendredis soirs, et le Mont-Royal les samedis soirs ! Nous vous annonçons également nos plans pour la saison d’Hallowe’en ! Pour recevoir nos nouvelles histoires les 13 du mois, veuillez vous inscrire à notre liste d’envoi à droite de l’écran.

ENQUÊTE SUR LE PARANORMAL

La rue McTavish sur le campus animé de McGill est, selon les dires, la deuxième rue la plus hantée de la ville après Saint-Paul dans le Vieux-Montréal. On croit y trouver pas moins de trois édifices hantés : la maison Duggan, la bibliothèque McLennan et le Cercle des professeurs de McGill.

Le Cercle accueille l’élite du professorat, doyens, recteurs et universitaires. Le manoir somptueux est une oasis privée sur le campus animé, un lieu où les universitaires vont relaxer, diner, socialiser autour des sujets importants. Toutefois selon maintes sources, le Cercle est hanté par des fantômes du passé. Le baron Allemand Alfred von Baumgarten, un riche magnat du sucre, conçut son manoir somptueux en 1886 pour sa famille.
Le baron Alfred Moritz Friedrich Baumgarten, Ph.D., est né à Desden en 1842. Après avoir étudié à l’Université de Göttingen, il vint à New York en 1866 pour faire commerce en Amérique du Nord dans l’industrie des produits chimiques.

En 1873, Baumgarten déménagea à Montréal pour gérer le De Castro Syrup Company, et en 1879, il co-fonda la St.Lawrence Sugar Refining Company. La compagnie importait du sucre brut des Antilles et d’Europe avant de le raffiner en sucre pur pouvant être vendu à des clients locaux et internationaux. L’entreprise bourgeonnait sur le Canal Lachine au départ. Toutefois, avec des demandes pressantes, la plantation s’élargit plusieurs fois jusqu’au feu de 1887, qui détruisit les bâtiments originels. Une nouvelle usine germa dans Maisonneuve, désormais un quartier de Montréal, sur un site riverain qui permettait aux grands cargos de sucre de déposer leur livraison directement sur place.

Dès 1908, la valeur de la compagnie se chiffrait à cinq millions de dollars et exportait 300 000 barils annuellement. N’importe, la compagnie enrichit le baron à l’extrême.

Sans freiner les dépenses sur sa maison (située dans le huppé Mille carré doré), qui était remplie de détails et de décoration dans son intérieur somptueux, le baron du sucre, avec un gout pour l’extravagant, y ajouta la première piscine intérieure, le premier système d’éclairage électrique dans une résidence privée et une chambre de bal somptueuse pour mieux présenter ses filles en société, Mimi et Elsa. Et pour s’assurer qu’elles trouvassent de bons maris, Baumgarten fit bonder de ressorts le plancher de bois franc pour que les danseurs et ses filles pussent sembler plus agiles et légers.

La maison targuait un grand foyer, de hauts plafonds et des sculptures ouvragées. Une galerie gothique, étendue sur deux étages, imitait un pavillon de chasse allemand. Un immense vitrail à tabatière de couleur ambre, couronnait la belle chambre. La maison Baumgarten, somptueuse et belle, était vue comme l’endroit idéal pour divertir la riche élite de la ville.

Vers la tournure du siècle, la maison était le centre de l’activité sociale. En effet, c’était l’endroit préféré du gouverneur général quand il venait à Montréal. Et vers les 1910, Baumgarten s’était établi comme l’un des citoyens les plus en vue de la ville et accueillait des gens qui tenaient certains des postes les plus estimés de la société.

Toutefois, le baron connut des ennuis à l’approche de la Première Guerre mondiale. Une hostilité anti-allemande montait à travers l’empire britannique ; une fois la guerre déclenchée, l’hystérie déborda.

La St.Lawrence Sugar Refinery, où plusieurs actionnaires principaux étaient d’origine allemande, fut accusée d’être « vendue à l’ennemi ».

Tout actionnaire avec un nom allemand, incluant Baumgarten, fut acheté. Il fut forcé de se résigner de tous les postes reliés à l’entreprise. Après une telle chute sociale, plusieurs de ses ex-associés commencèrent à le rejeter personnellement. Il commençait aussi à craindre pour l’avenir conjugal de ses filles. Le baron déchu devint très triste pendant la guerre, et malgré le fait d’avoir transformé sa résidence montréalaise en maison de convalescence pour les soldats blessés qui revenaient du Front, sa réputation chutait de plus en plus. Il mourut en 1919, juste après la fin de la guerre, selon certains, en homme brisé. Bien que sa fille Mimi ne trouvât jamais d’époux, Elsa Baumgarten convola dans les bras d’un homme du nom de Reginald Leslie Gault.

Après la mort du baron, sa veuve continua de vivre dans la maison avec ses deux filles jusqu’en 1926, quand l’université McGill fit l’achat du bâtiment, à un prix dérisoire, pour servir de résidence au doyen.

Le général sir Arthur Currie fut nommé directeur et recteur de l’Université McGill en 1920. Sans le bienfait d’une éducation universitaire, le héros de guerre obtint le poste grâce à ses « aptitudes exceptionnelles à l’organisation et à l’administration » et ses « capacités de mener et d’inspirer ».

Le directeur Currie dirigea l’université jusqu’à sa mort en 1933, provoquée par un arrêt cérébro-vasculaire et des complications bronchiques dues à la pneumonie.

À la suite d’obsèques militaires à forte assistance et grandioses, la décision fut prise de redéfinir la maison et d’en faire un cercle universitaire. Lors des rénovations coûteuses, la galerie gothique fut divisée en deux étages : l’inférieur devint la salle à manger et le supérieur une salle de billards. En 1935, le Cercle des professeurs de McGill ouvrit ses portes dans la maison Baumgarten.

Conçu pour être une oasis pour l’élite, le Cercle a depuis accueilli des réceptions, des réunions, des dîners et des rassemblements universitaires sans nombre, et le tout dans les beaux confins du manoir spectaculaire.

Toutefois, les professeurs et les domestiques ont souvent senti qu’il y avait quelque chose de travers au vieux Baumgarten. Des gens ressentent souvent un malaise à l’intérieur du bâtiment, surtout tard la nuit. Au fil des décennies, il y a eu des rapports d’activité paranormale étrange de toute sorte au Cercle.

Pour exemple, au sous-sol, un piano joue parfois seul.

Une fois, un professeur se plaignit du bruit qui le dérangeait lors d’une réunion importante, alors le personnel tenta de fermer le couvercle du piano pour l’arrêter. En voyant que cela ne faisait rien, ils recouvrirent ensuite le piano d’une bâche épaisse et l’entourèrent de chaines. Puis, comme si l’instrument rageait, il se mit à jouer plus fort avec des notes vives et fausses. La musique irréelle prit de plus en plus et en vitesse et en volume avant de culminer en crescendo bruyant. Après un dernier bang ! le piano s’arrêta enfin.

Le Cercle des profs de McGill est le genre de lieu où littéralement on entend des choses la nuit. Les portes des étages supérieurs claquent par elles-mêmes. Le personnel rapporte que l’ascenseur bouge parfois entre les étages, inexplicablement, sans passagers. Dans la salle des billards, les boules se déplacent seules, comme si des esprits invisibles y jouaient. Certains domestiques sont énervés par les nombreux portraits sur les murs : les yeux peints les suivent, affirment-ils.

En 2010, Tony Austin, maître d’hôtel de longue date du Cercle, confia au Reporter de McGill : « Je n’ai jamais vu de spectre moi-même, mais quand tu es seul dans cette maison à la fin de la nuit, ça peut être un peu apeurant de se faire fixer par ces portraits. »

Par une autre occasion, le téléphone du Cercle avait appelé le département des ressources humaines tard la nuit, quand personne n’y était. Quand les gens du bureau entrèrent le lendemain, ils appelèrent inévitablement le Cercle pour s’enquérir de l’appel nocturne. Les domestiques étaient sans explications.

Un soir, un gardien de sécurité faisait ses rondes et monta l’escalier en colimaçon jusqu’au deuxième étage. Il se mit à entendre des cognements forts aux deuxième et troisième.

Il sentit une présence dangereuse qui l’approchait. Une vague de panique le figea dans la peur. Les cognements devenaient de plus en plus forts et violents et il crut que la présence était près de lui. Il se cassa vite de là en bas des escaliers avant de sortir du bâtiment dans l’air frais de la nuit. Il avoua plus tard à ses collègues qu’il avait souillé son pantalon en fuyant tellement l’expérience l’avait effrayé.

Bien que personne ne sache exactement combien d’esprits hantent le lieu, il y a spéculation que c’est le fantôme du baron von Baumgarten qui cherche à blanchir sa réputation par des fêtes fantomales dans l’Au-delà. Ceci pourrait expliquer les jeux de billards et la musique paranormale du piano. Une rumeur persiste cependant qu’une servante aurait été tuée au troisième étage, dans ce qui est maintenant le Montreal Room, une chambre privée qui peut être réservée par les membres du Cercle.

Si l’histoire est vraie, le meurtre aurait eu lieu après les rénovation du manoir, car dans l’originel, le deuxième étage avait été conçu pour avoir l’air d’un énorme pavillon de chasse muni d’un plafond élevé. Le troisième étage ne fut ajouté qu’après avoir été changé pour en faire le Cercle. Que ce supposé meurtre soit le fruit des imaginations hyper-actives ou la couverture d’un complot, ça reste à voir.

En 2014, Mark Abley, un journaliste de la Gazette de Montréal, décida de rechercher les fantômes de la ville, incluant ceux du Cercle de McGill. Dans son article Let me tell you some haunting tales about Montreal (Laissez-moi vous raconter quelques fantômes de Montréal), il développa le sujet : « Ceux qui ont gardé et nettoyé le bâtiment dans les années récentes sont connus pour avoir maudit les décisions du baron. Si le foyer a été condamné depuis longtemps, il est dit que parfois la nuit on peut encore sentir les cendres. En fixant l’oeil dans l’un des grands miroirs, des gens ont vu une femme spectrale danser dans la salle de bal. Un des domestiques – un ancien combattant de l’UFC – refusa d’entrer dans la chambre après y avoir entendu de la musique : l’espace était vide. Sur les tables dans l’énorme chambre de billards, les boules ont été vues rouler vers les poches sans raison. »

Abley spécula davantage :

« Il y a certainement eu des morts dans l’édifice ; même, selon certains, un meurtre il y a environ un siècle. Le site de McGill en est inexplicablement silencieux. Que se soit de l’énergie psychique laissée derrière par les défunts, ou tout juste la nervosité ressentie par les vivants qui savent que ce site a été la scène d’une crime douloureux, les expériences paranormales sont les plus communes là où la mort a sévi. »

D’autres croient que des félins démoniaques infestent le lieu, prouvé par les pistes de pattes enfoncées dans le mur de brique au nord du Cercle. Toutefois, les géologues écartent la théorie en expliquant que jadis les chats piétinaient souvent les briques chaudes séchant au soleil.
Le 28 janvier 2013, un autre événement étrange eut lieu, que des étudiants ont blâmé sur un bris mécanique et d’autres sur l’activité paranormale. Un conduit d’eau rompit près du réservoir McTavish au-dessus du campus, laissant un torrent d’eau gicler sur la rue McTavish, directement devant le Cercle. On eût presque dit qu’une force inconnue voulait purifier le campus de son élément humain. Une fille qui tentait de traverser la rue McTavish, tomba dans les eaux rageuses qui l’ont fait tomber en cascade en bas de la côte, droit devant le Cercle. Cet épisode fut-il causé par une mécanique défectueuse ou par de quoi plus sinistre ?

Bien qu’on ne soit pas certain précisément de ce qui hante le Cercle de McGill, une chose est certaine : ceux qui travaillent et jouent au vieux Baumgarten doivent partager la maison avec les fantômes de son passé.


BULLETIN DE NOUVELLES

La saison publique de Montréal hanté est présentement ouverte avec les visites du Griffintown et du Mont-Royal offertes en français et en anglais. D’août au 7 octobre, le Griffintown hanté sera offert les vendredis soirs et le Mont-Royal offert les samedis soirs.

Aussi offrons-nous désormais plusieurs supplémentaires du Mont-Royal en français dû à la demande pressante.

Pour la saison d’Hallowe’en, allant du vendredi 13 au 31 octobre et plus loin, Montréal hanté est fier d’annoncer qu’en plus de sa saison régulière, la visite du Centre-Ville, révisée et traduite, sera offerte plusieurs soirs en anglais et en français :

Les vendredis (octobre 13, 20, 27 et le 3 novembre) : Griffintown hanté

Les samedis (octobre 14, 21, 28 et le 4 novembre) : Mont-Royal hanté

Les dimanches (octobre 15, 23, 29 et le 5 novembre) : Centre-Ville hanté

Le lundi 30 octobre : Centre-Ville hanté

Le mardi 31 octobre : Centre-Ville hanté

Notre site web sera bientôt mis à jour avec les nouvelles informations.

De plus, nous avons été occupés à établir une nouvelle compagnie nommée Secret Montréal ! L’entreprise a pris possession de la visite du Red Light hanté, offrant par ce fait la toute nouvelle Visite burlesque de Montréal, guidée par de vraies reines du burlesque.

Du 23 juin au 4 septembre, le Red Light hanté sera offert en anglais tous les dimanches soirs, en français les lundis soirs et dans les deux langues les vendredis soirs. Pour la saison d’Hallowe’en, les visites seront offertes dans les deux langues tous les soirs du jeudi 26 octobre au mardi 31 octobre. Secret Montréal prévoit développer d’autres visites à l’avenir qui plongent dans le passé fascinant de la ville en focalisant sur son histoire cachée.

Pour plus de détails sur les visites de Secret Montréal veuillez en visiter le site.

Enfin, un gros merci à tous nos clients d’avoir choisi une visite de Montréal hanté ! Si vous avez aimé l’expérience, nous vous encourageons à écrire un commentaire sur notre page Tripadvisor, de quoi nous aider à vendre nos visites. De plus, vous aimeriez recevoir notre blogue le 13 de chaque mois ? Veuillez vous inscrire à notre liste d’envoi.

À venir le 13 septembre : 1234 De La Montagne, club de nuit hanté.

Selon la rumeur, au club Le Cinq, situé au 1234 De La Montagne, on peut « trinquer un spiritueux avec un esprit. » Autrefois l’emplacement de la maison funéraire Joseph C. Wray & Bros., le bâtiment servit aux coroners et entrepreneurs des pompes funèbres avant d’être, en 1970, vendu, vacant puis converti en boite de nuit. Aujourd’hui, les trois étages du club ont la réputation d’être hantés. Les femmes sont prévenues de ne jamais aller aux aisances seules sous peine de rencontrer le fantôme effroyable d’une femme avec une cicatrice dentelée le long du torse, comme si elle avait subi une autopsie. D’autres phénomènes paranormaux effrayants au fil du temps ont solidifié la réputation du Cinq en tant qu’un des bâtiments les plus hantés de Montréal.
Donovan King est un historien, enseignant et acteur professionnel. En tant que fondateur de Montréal hanté, il unit ses talents pour trouver les meilleures histoires de fantômes montréalais, et les livrer par l’écriture et le jeu d’acteur. King déteint un DEC (Interprétation, Collège John Abbot), BFA (Drama-in-Education, Concordia), B.Ed (Histoire et Enseignement de l’anglais, McGill), une MFA (Études théâtrales, Université de Calgary) et une AEC (Guide touristique de Montréal, Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec).

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