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Bienvenue à la vingt-neuvième édition du blogue de Montréal hanté. Nos articles paraissent les 13 du mois. Dans celui de septembre 2017, notre recherche s’arrête au club le Cinq, une boite de nuit supposément hantée au 1234 rue de la Montagne. Montréal hanté est aussi ravi de vous annoncer que notre saison publique bat son plein avec les visites du Griffintown les vendredis soirs et le Mont-Royal les samedis soirs. Nous sommes également contents de révéler nos plans d’envergure pour la saison d’Hallowe’en pendant laquelle nous offrons les trois visites, incluant la visite hantée du Centre-ville pour la toute première fois en français! Pour recevoir nos nouvelles histoires les 13 du mois, veuillez vous inscrire à notre liste d’envoi à droite de l’écran.

ENQUÊTE SUR LE PARANORMAL

La rumeur court que les clients de cette boite de nuit à la mode, située au 1234 de la Montagne, peuvent « trinquer un spiritueux avec un esprit ». C’était jadis la maison funéraire Joseph C. Wray & Bros, et le bâtiment était utilisé des décennies durant par des coroners et des entrepreneurs de pompes funèbres avant d’être vendu, vidé en 1970 et converti en boite de nuit. Aujourd’hui, ses trois étages, maintenant nommés le Cinq, sont réputés être hantés ; différents incidents paranormaux effrayants ont solidifié sa réputation comme l’un des bâtiments les plus hantés du centre-ville de Montréal.

C’est maintenant un endroit populaire pour fêter, mais le bâtiment fut construit à l’origine en 1859 pour la famille de David R. Wood, un homme d’affaires aisé.

Vers la fin des 1800, la maison fut achetée par Sir Alexander Tilloch Galt, homme politique et père de la Confédération canadienne. Galt avait des liens avec une des familles montréalaises les plus en vue après son mariage en 1848 avec Elliott Torrance, fille du marchand John Torrance. Galt était si excité à l’idée d’avoir une grande famille, mais malheureusement sa femme mourut le 25 mai 1850, peu après avoir enfanté leur fils, Elliott. Il fut anéanti par le fait qu’il n’aurait pas une grande famille, alors l’année suivante il épousa Amy Gordon Torrance, la soeur de sa feue femme. Ils enfanteraient au total deux fils et huit filles.

Au début des 1890, Galt contracta un cancer de la gorge et sa santé se mit à dépérir, alors il sortit peu de sa résidence. En 1893, il dut subir une trachéotomie, une incision dans la trachée-arrière faite pour déboucher l’obstruction du souffle.

Incapable de parler, il fut forcé de communiquer avec sa famille seulement par écrit. Peu après l’aube du 19 septembre de la même année, Galt mourut de son cancer. Deux jours plus tard, des obsèques imposantes furent tenues dans le cimetière du Mont-Royal, et le service macabre fut célébré au domaine familial. L’enterrement de Galt allait augurer le nouveau rôle du bâtiment.

En 1902, le directeur des pompes funèbres Joseph C. Wray & Bros. acheta la résidence et la convertit en maison funéraire. Des décennies durant, elle eut ce rôle en se chargeant de certaines des plus importantes funérailles de la communauté anglaise et protestante de Montréal.

En 1970, la compagnie ouvrit son nouveau bureau sur la rue University, abandonnant la maison funéraire. Le bâtiment inquiétant resterait vide les prochains huit ans. Les résidents murmuraient des rumeurs sur les fantômes du lieu, et il s’en fallut peu que la maison eût la réputation d’être hantée.

Enfin, en 1978, la maison funéraire abandonnée fut réutilisée en état convertie en boite de nuit chic et n’a pas changé depuis. Au fil des ans, le 1234 de la Montagne a reçu plusieurs vedettes comme Boy George, Mick Jagger, Louis Vega et la distribution du Cirque du Soleil.  Bien que les noms des boites aient changé — Club l’Esprit, Club 1234, World Beat Complex et maintenant le Cinq – une chose revient constamment : le bâtiment est certainement dit être hanté. En effet, les trois étages du Cinq sont réputés pour avoir des esprits et de l’activité paranormale.

En premier, le sous-sol, qui est l’endroit des toilettes malfamées des dames, est dans le même coin que la morgue de l’ancienne maison funéraire. Les gérants y rencontraient parfois le fantôme terrifiant d’une femme au torse cicatrisé qui semblait être l’oeuvre d’un thanatologue. Avec le temps, il y a eu maintes rencontres avec ce spectre. C’est donc pourquoi les clientes sont averties de ne jamais aller seules aux toilettes.

Au rez-de-chaussée, où sont situés les bars et la discothèque, lors des rénovations entre les boites de nuit, des ouvriers virent une grosse boule de lumière flotter vers eux à travers les airs. Quand ils s’en plaignirent au gérant, qui rejeta leurs inquiétudes. Toutefois, plus tard ce soir-là, le gérant alla vérifier le progrès des travaux et remarqua une belle grande femme debout au bar, le visage tourné.

Comme l’établissement n’était encore ouvert au public, le gérant était intrigué. Il s’approcha d’elle, s’assit sur un tabouret tout près et lui demanda s’il pouvait l’aider.

La dame svelte se retourna, et l’homme faillit tomber de son siège : elle n’avait aucune face – c’était comme si ç’avait été ôté en chirurgie ! Le propriétaire paniqua et fonça vers la sortie du bar, laissant les rénovations inachevées.

Aussi au rez-de-chaussée, une table mystérieuse près du vestiaire a été vue projetée à travers la salle par le passé. La rumeur court qu’elle est située à la même place que celle qui servait à l’embaumeur pour exposer les corps aux obsèques.

Il existe aussi des rapports qui parlent du grenier hanté. Des gens attestent avoir vu, depuis la rue, l’image d’un spectre féminin apeurant dans la fenêtre poussiéreuse du grenier. C’est peut-être la raison principale derrière l’imposition des planches.

Cet endroit est interdit d’accès, mais parfois des gens y entrent soit par mégarde ou curiosité. Une fois, trois membres du personnel y entrèrent sur un pari, mais en partirent vite après qu’ils virent quelque chose flotter près du mur. Un autre cas rapporte que le garde du corps d’une vedette y était monté par erreur. Il sentit une présence invisible assise tout près et rapporta que tous les cheveux de son corps s’étaient dressés. S’étant senti comme un intrus, il en sortit immédiatement. Il lui fallut environ une semaine pour perdre sa chair de poule.

Un cas particulièrement effrayant eut lieu autour de 2005. Une femme soûle avait été avertie de ne pas monter au grenier. Ignorant le conseil, elle y entra quand même à l’insu du personnel. Peu après, ils entendirent un cri fort et hystérique. Hurlant à tue-tête, la femme, en sautant du balcon de la fenêtre du grenier face à la rue plus bas, plongea dans un état de terreur complète. Par chance, les videurs avaient pu l’attraper. Ils tentèrent de la calmer mais sans succès. Elle fut transportée en ambulance.

Selon un témoin : « Je servais au bar quand le 1234 venait d’ouvrir, de l’automne 2004 à l’automne 2006. J’étais là le soir où la fille a sauté de la fenêtre. Oui, le videur l’a attrapée pis l’a rentrée. Elle CRIAIT à pleins poumons, sans arrêt, même quand la police et les ambulanciers la couchaient sur une civière. On était tous troublés. J’avais cru une seconde qu’elle était possédée. Je n’avais jamais vu personne crier comme ça. Elle avait certainement vu quelque chose qui l’avait effrayé jusqu’aux tripes. Mais quoi ? Qui sait ? »

Avec autant d’histoires apeurantes sortant de la boite de nuit, il fallut peu de temps avant que les enquêteurs du paranormal se missent à s’intéresser aux phénomènes de l’endroit.

En 2004, une émission de télévision canadienne Creepy Canada, dans l’épisode 20 de sa deuxième saison titrée simplement 1234 De La Montagne (durée 22:05 à 30:05), montra la boite de nuit. Dans la vidéo, l’animateur Terry Boyle explique les « phénomènes particulièrement menaçants » du club en disant :  « Ce ne sont pas des fantômes passifs, mais des apparitions agressives dont l’apparence donne corps à nos peurs les plus sombres. »

Dans l’épisode, Magali Brotons de Le Spectre de Montréal mentionne les rumeurs non corroborées de nécrophilie au sein de la maison funéraire mises en circulation à sa fermeture. Elle pense que les corps entreposés dans la vieille morgue auraient subi des actes indignes et dérangés. Fondé sur cette information, Terry Boyle suggère : « Peut-être l’esprit de ces gens dont le corps a été souillé ne peut reposer en paix. »

L’émission raconte l’histoire du fantôme des femmes ayant été mutilées en autopsie et les rencontres terrifiantes avec le personnel et les clients de la boite de nuit.

Quand le club fut renommé le World Beat Complex après plusieurs années d’abandon, les nouveaux propriétaires ont tenté de régler le problème des fantômes. Selon l’employée Monica Wizinski, à la suite de son étrange rencontre avec un orbe flottant, une sorcière professionnelle fut appelée pour exorciser les esprits de l’endroit. Elle pratiqua certaines cérémonies de purification, et même si Monica Wizinski croit que cela put aider à réduire le nombre de spectres, elle est aussi convaincue que certains esprits ont demeuré. Elle a dit : « Je pense qu’il y aura toujours des fantômes à l’aise ici et qu’ils y resteront toujours. »

Entretemps, le chasseur de fantômes André Robitaille investigua le site en 2010, le 1234 à l’époque, pour une émission en français nommée « Rencontres paranormales ».

Après avoir été invité à la boite par le propriétaire DJ MC Mario, André Robitaille demanda au voyant Roger Mainville d’enquêter sur le paranormal. DJ MC Mario était perplexe parce qu’il avait fait une expérience paranormale dans le bâtiment avec sa femme Sandrine. En plus d’avoir vu des portes s’ouvrir et se fermer sans personne, le couple entendit la voix désincarnée d’une chanteuse de 10-12 ans. DJ MC Mario invita les enquêteurs du paranormal, car il voulait savoir si sa boite de nuit pouvait co-exister en paix avec les fantômes. Au début il ne croyait pas au paranormal, mais après l’achat de la boite, il se mit à vivre l’inexplicable. Il dit : « Je ne peux pas l’expliquer. Je ne sais pas ce que c’est, mais il y a quelque chose là. »

Paracontacts, l’équipe de 12 personnes chargée de l’enquête, incluait autant des croyants que des sceptiques du sujet. En se servant d’outils de chasse tels que les lecteurs EMF et les caméras digitales, l’équipe étudia les toilettes des dames. Dans une photo, la face d’une femme spectrale apparut.

Certains membres de l’équipe s’engagèrent ensuite dans une séance de spiritisme autour d’une table, et y mirent leurs mains en attente d’un mouvement. Comme pour la Ouija, ils posèrent leurs questions pour exhorter l’esprit à répondre.

Selon les dires, l’équipe fut capable de communiquer avec différentes entités, tels certains membres de la famille Galt des années 1800. Ils eurent des conversations paranormales avec l’esprit de la première épouse de Sir Alexander Tilloch Galt. Apparemment, elle est mécontente de l’activité de la boite de nuit, qu’elle pense être tabou, car cela dérange sa jeune fille, qui hante le bâtiment. Toujours est-il qu’à la table, un accord fut conclu avec le fantôme : si le propriétaire de la boite joue du Mozart en début de soirée, ils auront la paix. DJ MC Mario donna vite son accord et procéda tous les soirs à jouer du Mozart dès l’ouverture. Et comme si le fantôme de la première épouse de Galt était satisfait de l’accommodation, la table se mit à danser au Requiem de Mozart lors de la séance par l’équipe de Paracontacts.

Toutefois, malgré ses signes, rassurants, que les fantômes pouvaient hanter en paix la boite de nuit, le 1234 ferma en février 2013 pour être enfin renommé le Cinq à peine quelques mois plus tard ; la présente incarnation de la boite de nuit dans la vieille maison funéraire. C’est inconnu pour l’instant si de nouvelles histoires étranges et apeurantes ont fait surface depuis que de la boite a un autre nom.

Plusieurs théories existent sur les êtres qui hantent la boite, allant des membres de la riche élite de la ville d’antan aux pauvres âmes qui reçurent des autopsies et peut-être pire, quand le bâtiment était un salon funéraire en vue.

Bien que ce soit obscur qui ou quoi hante vraiment l’ancienne discomorgue, soyez certains d’un fait : cette boite de nuit en est aussi une du paranormal. Outre les apparences, c’est un des lieux les plus hantés du centre-ville de Montréal.

BULLETIN DE NOUVELLES

La saison publique de Montréal hanté est présentement ouverte avec les visites du Griffintown et du Mont-Royal offertes en français et en anglais. D’août au 7 octobre, le Griffintown hanté sera offert les vendredis soirs et le Mont-Royal offert les samedis soirs.

Aussi offrons-nous désormais plusieurs supplémentaires du Mont-Royal en français dû à la demande pressante.

Pour la saison d’Hallowe’en, allant du vendredi 13 au 31 octobre et plus loin, Montréal hanté est fier d’annoncer qu’en plus de sa saison régulière, la visite du Centre-Ville, révisée et traduite, sera offerte plusieurs soirs en anglais et en français :

Les vendredis (octobre 13, 20, 27 et le 3 novembre) : Griffintown hanté

Les samedis (octobre 14, 21, 28 et le 4 novembre) : Mont-Royal hanté

Les dimanches (octobre 15, 23, 29 et le 5 novembre) : Centre-Ville hanté

Le lundi 30 octobre : Centre-Ville hanté

Le mardi 31 octobre : Centre-Ville hanté

De plus, nous avons été occupés à établir une nouvelle compagnie nommée Secret Montréal ! L’entreprise a pris possession de la visite du Red Light hanté, offrant par ce fait la toute nouvelle Visite burlesque de Montréal, guidée par de vraies reines du burlesque.

La visite du Red Light hanté est offerte dans les deux langues le vendredi soir. Pour la saison d’Halloween, les visites auront lieu du jeudi 26 octobre au mardi 31 octobre.

Secret Montréal prévoit développer d’autres visites à l’avenir qui plongent dans le passé fascinant de la ville en focalisant sur son histoire cachée.

Pour plus de détails sur les visites de Secret Montréal veuillez en visiter le site.

Enfin, un gros merci à tous nos clients d’avoir choisi une visite de Montréal hanté ! Si vous avez aimé l’expérience, nous vous encourageons à écrire un commentaire sur notre page Tripadvisor, de quoi nous aider à vendre nos visites. De plus, vous aimeriez recevoir notre blogue le 13 de chaque mois ? Veuillez vous inscrire à notre liste de diffusion.

À venir le vendredi 13 octobre : Le fantôme de Harry Houdini

Harry Houdini, naguère le plus grand magicien au monde, mourut à l’Hallowe’en, en 1926, après un accident à Montréal. Houdini fixa son sort l’après-midi du 22 octobre 1926 pendant qu’il relaxait dans sa loge au Théâtre Princesse sur la rue Sainte-Catherine. Il fut visité par deux étudiants de McGill curieux de ses supposés pouvoirs magiques. L’un d’eux, J. Gordon Whitehead, lui demanda si c’était vrai qu’il pouvait résister à un horion au ventre, tel que le magicien l’avait dit. Houdini répondit oui, incitant le jeune homme à lui en livrer une série avant que le magicien pût tendre les muscles. Avec un appendice déchiré, la santé d’Houdini se mit à faiblir. Il tenta de continuer sa tournée, mais il se retrouva vite sur son lit de mort dans un hôpital de Détroit. Juste avant de mourir, il promit à sa femme qu’il lui enverrait un message d’outre-tombe si possible. Depuis, une séance est tenue chaque année dans le monde pour communiquer avec le fantôme d’Houdini. Notre édition spéciale du Vendredi 13 explore le lien qu’Houdini avait avec Montréal et les rumeurs que son fantôme hanterait toujours la ville.

Donovan King est un historien, enseignant et acteur professionnel. En tant que fondateur de Montréal hanté, il unit ses talents pour trouver les meilleures histoires de fantômes montréalais, et les livrer par l’écriture et le jeu d’acteur. King déteint un DEC (Interprétation, Collège John Abbot), BFA (Drama-in-Education, Concordia), B.Ed (Histoire et Enseignement de l’anglais, McGill), une MFA (Études théâtrales, Université de Calgary) et une AEC (Guide touristique de Montréal, Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec).

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