Les Montréalais.es se rendront aux urnes le 2 novembre pour élire une nouvelle personne à la maire. Alors que la population jouit du privilège démocratique de voter, ce n’est certainement pas le cas des défunts. À ce titre, Montréal hanté les représentera et présentera des demandes aux candidat.es à la mairie en leur nom. De manière générale, les défunts souhaitent deux choses : qu’on se souvienne d’eux et qu’on les respecte.
Bienvenue dans le cent vingt-quatrième article du blog de Montréal hanté !
Avec plus de 600 histoires de fantômes recensées, Montréal est sans conteste la ville la plus hantée du Canada, voire de toute l’Amérique du Nord. Le site Haunted Montreal se consacre à l’étude de ces récits paranormaux et son blogue dévoile une nouvelle histoire de fantômes montréalaise le 13 de chaque mois !

Ce service est gratuit et vous pouvez vous inscrire à notre liste de diffusion (en haut à droite sur ordinateur et en bas sur mobile) si vous souhaitez la recevoir chaque mois, le 13 ! Le blog est publié en anglais et en français.
L’hiver étant déjà là, nos visites guidées se déroulent désormais en intérieur. Notre tournée des bars hantés a lieu tous les dimanches à 15 h en anglais. Les visites en français ont lieu le dernier dimanche de chaque mois à 14 h.

Vous pouvez toujours réserver toutes nos expériences, à l’exception de Le Mont-Royal Hanté, en visites privées. Ces visites peuvent être réservées à tout moment en fonction des disponibilités de nos acteurs. Vous pouvez choisir la date, l’heure, la langue et le mode de visite qui vous conviennent. Le prix de ces visites commence à 235 $ pour les petits groupes de 8 personnes maximum.
Nous offrons également l’expérience Conteur fantômes en tournée. Apportez nos histoires à votre fête ou événement. Plus d’informations à ce sujet, notre horaire, les chèques cadeaux et notre boutique dans la section Nouvelles de la société.
Ce mois-ci, nous nous intéressons aux horloges prétendument hantées d’une rue du Vieux-Montréal et nous nous demandons si cela pourrait avoir un lien avec la profanation des cimetières coloniaux français.
Recherche hantée
Montréal, comme bien des villes, possède des horloges extérieures ornant des banques, des gares, l’hôtel de ville et autres lieux prestigieux. Certaines de ces gardiennes du temps sont autoportantes, tandis que d’autres sont intégrées aux façades des bâtiments.

Cependant, bien que reconnues pour leur charme historique et leur habileté à donner l’heure, certaines des horloges de Montréal ont la réputation d’être hantées.
Bien que rares, les contes et légendes qui parlent d’horloges hantées existent un peu partout dans le monde. L’exemple le plus célèbre est sans doute l’horloge astronomique de Prague, qui porte le nom officiel de Prague Orloj.

Selon la légende, après que l’horloger maître Hanuš ait construit l’horloge en 1410, les dirigeants de la ville lui arrachèrent les yeux pour l’empêcher de créer un autre chef-d’œuvre. Pour se venger, il aurait prétendument ensorcelé l’horloge, s’assurant le malheur s’abatte sur la ville si jamais son œuvre était négligée, son propre fantôme s’en faisant le gardien.
La légende affirme que si la Prague Orloj s’arrête, la ville souffrira. Apparemment, cette malédiction se réalisera lorsque le squelette qui est représenté sur l’horloge hochera la tête.

Parmi les autres tristement célèbres horloges hantées, on retrouve l’horloge grand-père du Sussex (Sussex, Angleterre) et l’horloge de l’orgue du Musée occulte de Warren (Monroe, Connecticut, ÉU).
Le sujet est si intrigant qu’en 2014, Brian Balmages a écrit une trame musicale intitulée « Haunted Clocks. » Le morceau « raconte l’histoire d’une manufacture hantée d’horloges et de ses espiègles habitants, et est toujours extrêmement populaire auprès des orchestres scolaires ».

La majorité des horloges hantées de Montréal se situent sur la rue Saint-James, une zone associée à la profanation extrême des cimetières coloniaux français par diverses institutions financières.
La rue Saint-Jacques a été consignée sur une carte par François Dollier de Casson en 1672, trente ans après la fondation de la colonie française de Ville-Marie.

Pendant presque cent ans, la zone entourant la rue était associée aux cimetières coloniaux français, qui s’étendaient de Place d’Armes jusqu’à ce qui est aujourd’hui la rue McGill.
Lorsque la ville capitula devant l’armée britannique en 1760, les nouveaux gouverneurs avaient décidé de mettre fin à tous les enterrements à l’intérieur de ce qui était alors les murs de la ville pour des motifs de santé publique. De nouveaux cimetières catholiques et protestants furent créés au nord-ouest et les enterrements cessèrent dans l’ancienne colonie.

En effet, les vieux cimetières furent vite oubliés, et le nom de la rue Saint-Jacques s’anglicisa pour devenir la rue Saint-James.
Sous la férule britannique, Montréal connut une rapide croissance pour devenir la plus grande ville et le plus grand carrefour économique de l’Amérique du Nord britannique. Dans les années 1800, des institutions financières de toutes sortes s’implantèrent, stimulées par les secteurs bancaire, commercial et des assurances.

Avec la révolution industrielle en plein essor, la croissance rapide de la rue était acquise.
Cela commença en 1818, lorsque la première Banque de Montréal construisit son siège social sur la rue Saint-James. D’autres institutions financières emboîtèrent le pas rapidement, telles que la Banque Royale du Canada, la Banque canadienne nationale, la banque provinciale du Canada, la banque Molsons, la Merchants Bank, la Montreal City and District Savings Bank, la Royal Trust Company, la Crown Trust Company, et Nesbitt Thomson.

De nombreuses compagnies d’assurances britanniques installèrent également leur siège social sur la rue Saint-James, y compris les compagnies Life Association of Scotland, Liverpool & London & Globe Insurance, Yorkshire Insurance, Standard Life, Colonial Life, Guardian Fire and Life, et la London and Lancashire Insurance.
Avec un aussi important investissement financier et immobilier, la rue Saint-James fut rapidement connue comme la « Wall Street » du Canada.

Cependant, on peut difficilement ignorer que ces bâtiments somptueux ont été construits sur l’emplacement d’anciens cimetières coloniaux français, autochtones et noirs, ce qui signifie que des milliers de squelettes ont été déterrés et éliminés pendant la construction.
Les documents d’archives sur ce qu’il arriva à tous ces restes humains sont rares, mais à l’époque, le progrès économique était plus important que le respect des morts. Il est probable que, dans de nombreux cas, les ossements humains aient été perçus comme faisant simplement partie du sol à excaver et à éliminer.

D’après le regretté historien E. A. Collard :
« Les principaux cimetières se trouvaient juste à l’intérieur du mur nord, aujourd’hui délimité par la ruelle des Fortifications. Ils occupaient la zone commençant près du mur et qui s’étendait jusqu’au milieu de l’actuelle rue Saint-James. Cela signifie que les bâtiments qui se trouvent de nos jours, au nord de la rue Saint-James, sont érigés sur ces vieux cimetières. Lorsque la coutume d’enterrer “à l’intérieur des murs” fut abandonnée, la plupart des vieux ossements furent laissés là où ils avaient été enterrés. »
Collard poursuit : « Plus tard, lorsque les fondations et les caves des bâtiments de la partie supérieure de la rue Saint-James furent creusées, les ossements furent déterrés. Même alors, dans certaines caves, les ossements ne furent pas tous retirés. Ils restèrent à la surface du sol. On raconte l’histoire d’une cave remplie d’ossements dans un bâtiment situé à l’angle de la rue Saint-James et du square Victoria ou à proximité. »

En effet, en 1872, un journaliste à la Montreal Gazette écrivit : « L’auteur a souvent entendu dire par un monsieur qui, dans son enfance, résidait dans la rue Saint-James, qu’une cave à vin d’une profondeur supérieure à la normale était presque pavée d’os et de crânes, et que pour cette raison, aucun des domestiques ne pouvait être incité à s’y rendre seul, à l’exception d’un vieux majordome qui était responsable de la cave et qui éprouvait tant d’affection pour ses vins que tous les fantômes d’une douzaine de cimetières n’auraient pas suffi à le dissuader d’y entrer. »
Le fait que les cimetières profanés par les intérêts financiers britanniques contenaient principalement des dépouilles françaises, noires et autochtones n’a probablement pas été bien accueilli par ces communautés colonisées. En effet, deux de ces cimetières contenaient des esclaves enterrés de l’époque de la Nouvelle-France, dont beaucoup étaient des enfants.

Pour empirer les choses, des intérêts commerciaux britanniques se mirent à installer des horloges sur les banques et les gratte-ciels le long de la rue Saint-James.
Il est à noter que les horloges ne se retrouvent presque jamais dans les cimetières. L’idée derrière ce fait est que les morts n’aiment pas qu’on leur rappelle le passage du temps. Les morts souhaitent habituellement reposer pour l’éternité sans se faire déranger dans leur dernière demeure.

L’installation des horloges dérangea les morts encore plus à cause du bruit constant des aiguilles rythmant l’activité du secteur commercial construit sur les lieux d’enterrements des dépouilles.
De nos jours, quatre horloges surplombent la rue et trois d’entre elles sont connues pour être aux prises avec des phénomènes paranormaux

Les horloges, de l’est à l’angle du boulevard Saint-Laurent à l’ouest à l’angle de la rue Saint-Pierre, comprennent :
- -Une ancienne horloge sur l’édifice de La Presse (coin nord-ouest du boulevard Saint-Laurent).
- Une horloge astronomique sur la tour de l’édifice de la New-York Life Insurance (qui surplombe la Place d’Armes, près de du coin de la côte de la Place-d’Armes).
- Une horloge moderniste se dressant à l’extérieur du siège social de la Banque de Montréal (à l’angle nord-est de la rue Saint-François-Xavier).
- Une horloge classique située à l’extérieur de la Banque Molsons (à l’angle sud-est de la rue Saint-Pierre).
Commençons par l’ancienne horloge du bâtiment du journal La Presse. Cette charmante horloge a probablement été installée lors de l’achèvement de l’édifice en 1900.

Située à l’angle nord-ouest du boulevard Saint-Laurent et de la rue Saint-James, l’horloge est suspendue à un pilier du bâtiment qui surplombe le coin de la rue.
De forme cubique avec des pyramides effilées en haut et en bas, elle comporte deux horloges rondes à chaque coin, avec l’inscription « La Presse » au-dessus du mécanisme.

Bien qu’elle soit située à proximité de la prison de l’époque de la Nouvelle-France, où les prisonniers étaient enchaînés au mur et soumis à la torture, l’antique horloge de La Presse n’est pas réputée pour être hantée. Cela s’explique probablement par le fait qu’elle n’a pas été construite sur un cimetière, contrairement aux trois autres horloges de la rue Saint-James.
En se déplaçant vers l’ouest, l’horloge suivante se dresse au-dessus de la Place d’Armes, sur la tour de l’édifice de la New York Life Insurance.

Cet édifice fut en construction de 1887 à 1889 et fut le premier gratte-ciel à Montréal, mesurant 152 pieds de haut. Les huit premiers étages furent conçus pour accueillir certains des meilleurs cabinets avocats et financiers de la ville.
Lorsque la tour de l’horloge fut complétée en 1889, le propriétaire créa la plus grande bibliothèque juridique du pays aux neuvième et dixième étages. Il est à remarquer que ce bâtiment en grès rouge était également équipé d’un éclairage électrique, de réservoirs d’eau et du premier ascenseur de la ville. Conçu par les architectes Babb, Cook et Willard et le constructeur Peter Lyall, son coût final s’est élevé à 750 000 dollars.

La tour comporte deux horloges astronomiques fantaisistes, une surplombant la rue Saint-James sur la façade ouest et l’autre sur la façade sud.
Les aiguilles des horloges de la tour de 1899 sont ornées d’un soleil et d’une lune, éléments caractéristiques des horloges astronomiques. Ce symbolisme représente l’équilibre et l’harmonie entre des forces opposées, en particulier le cycle perpétuel du jour et de la nuit.

Cependant, l’édifice de la New York Life Insurance a été construit sur une partie d’un cimetière situé sur la Place d’Armes. Les horloges de la tour se sont révélées tout sauf harmonieuses.
Notamment, ces horloges géantes qui surplombent la place seraient à l’origine de phénomènes paranormaux pendant « l’heure du diable ».

Bien que la zone soit généralement dépourvue d’activité humaine au cœur de la nuit, il existe une histoire troublante concernant un homme qui aurait été témoin d’un phénomène paranormal sous la tour de l’horloge alors qu’il était dehors tard dans la nuit.
Un client nommé Laurent Desjardins contacta Montréal hanté en 2015 pour nous informer qu’il avait été témoin d’un événement inexplicable alors qu’il traversait la Place d’Armes au milieu de la nuit, lors d’une soirée venteuse du mois d’octobre.

Il raconta : « J’avais terminé mon quart de travail dans un restaurant haut de gamme de la rue Saint-Paul et je marchais vers mon appartement du Plateau alors que j’arrivai à la Place d’Armes. Toutes les boutiques étaient fermées pour la nuit et il soufflait un vent froid qui éparpillait les feuilles sur la place. C’était assez pénible. »
Il ajouta : « Tout à coup, l’air s’alourdit. Des ombres envahirent la place de manière anormale, comme de l’encre qui se répand sur une page. C’était vraiment effrayant. J’entendis alors ce qui semblait être le tonnerre au-dessus de moi. Je levai la tête et je vis l’immense horloge du gratte-ciel avec ses aiguilles ornées de la lune et du soleil. Elle semblait rougeoyer. » Il remarqua qu’il était exactement 3 h 33.

Il fut envahi d’un frisson et des murmures se firent entendre. Ils s’élevaient du sol. C’était comme le murmure de voix superposées chuchotant dans un Français étouffé. Les faibles voix d’hommes et de femmes semblaient plaider, mettre en garde et pleurer.
Il indiqua que la température semblait avoir chuté d’environ 15 degrés Celsius. Laurent observa alors une douzaine de silhouettes translucides émerger lentement du sol, tête première. En scrutant l’obscurité, il distingua les silhouettes d’hommes et de femmes vêtus de vêtements en lambeaux datant de l’époque coloniale. Les apparitions s’élevèrent juste au-dessus du trottoir, où elles flottèrent à quelques centimètres dans les airs.
Leurs visages sans yeux étaient tournés vers Laurent comme attirés par sa chaleur.

Tremblant dans l’air glacial, Laurent se sentit extrêmement mal à l’aise et effrayé, car les silhouettes fantomatiques et sans yeux semblaient le fixer directement. Il eut l’impression qu’elles attendaient quelque chose de lui.
« Je me mis à courir aussi vite que possible vers l’autre côté de la place, raconta-t-il, et une fois que je l’eus franchie, je me retournai pour voir si quelqu’un me suivait. Je fus très soulagé de constater qu’il n’y avait personne. La température était redevenue normale et la Place d’Armes était vide. »

Lorsque Montréal hanté expliqua à Laurent que la Place d’Armes avait été construite sur un cimetière colonial et était le théâtre de toutes sortes d’activités paranormales, il s’engagea à ne plus jamais emprunter ce chemin pour rentrer chez lui.
La deuxième horloge hantée se trouve à l’extérieur du siège social de la Banque de Montréal, à l’angle nord-est des rues Saint-François-Xavier et Saint-James. De forme cubique et de couleur argentée, elle a été décrite comme une horloge sur pied de style moderniste. Probablement installée en 1960, c’est la plus récente horloge de la rue.

La succursale principale de la Banque de Montréal fut édifiée en 1960, après que la banque néoclassique adjacente, datant de 1847, soit jugée trop petite pour répondre à la demande.
Avec ses 17 étages, le gratte-ciel moderniste surpasse la banque d’origine.

L’horloge de la Banque de Montréal est réputée pour être hantée, selon de nombreux visiteurs. En effet, c’est le point de rencontre de la visite guidée Vieux-Montréal hanté.
Les visiteurs ont rapporté avoir eu l’impression que l’horloge les observait, et certains ont même entendu des tapotements provenant de l’intérieur du cadran. On aurait presque dit que quelqu’un se trouvait à l’intérieur de l’horloge et tapotait sur le verre, comme s’il souhaitait être libéré.
Un des participants jure même avoir vu un crâne déformé apparaître quelques secondes dans la vitre de l’horloge avant de disparaître.

Dans d’autres cas, des personnes ont déclaré avoir senti quelqu’un ou quelque chose leur toucher l’épaule, leur saisir les pieds et même les faire trébucher à l’occasion.
Enfin, les appareils électroniques ont tendance à se dérégler à proximité de l’horloge, par exemple les téléphones intelligents peuvent se décharger complètement, les caméras vidéo à effacer leurs enregistrements et les ordinateurs portables à s’allumer et s’éteindre de manière intempestive.

Dans l’ensemble, la plupart des personnes ayant vécu ces phénomènes ont décrit le sentiment d’être indésirables à proximité immédiate de l’horloge de la Banque de Montréal.
La dernière horloge hantée se trouve à l’extérieur de la banque Molsons, à l’angle sud-est des rues Saint-James et Saint-Pierre.

La banque Molsons fut fondée en 1837 par les frères William et John Molson, Jr., fils du magnat de la brasserie John Molson. À mesure que la banque prospérait, les frères décidèrent rapidement d’acquérir un terrain sur la prestigieuse rue Saint-James pour y établir leur siège social.
Conçue par l’architecte George Browne, la Banque Molsons fut le premier édifice de Montréal à être construite dans le style Second Empire, entre 1864 et 1866. Le bâtiment se caractérise par une façade en pierre ouvragée, un toit mansardé, des détails en cuivre, des colonnes jumelles et des sculptures élaborées.

L’horloge de rue, d’apparence classique, complète harmonieusement cet élégant bâtiment.
Cependant, il est arrivé à plusieurs reprises que l’horloge s’arrête complètement de fonctionner. Les historiens pensent que cela pourrait être dû au fait que la banque ait été en partie construite sur le cimetière des esclaves noirs de la colonie, tout comme le bâtiment de la Banque Royale situé juste à l’ouest, de l’autre côté de la rue Saint-Pierre.

Les personnes qui voient l’horloge s’arrêter font souvent le signe de croix si elles connaissent la légende de cette horloge hantée. Selon la légende urbaine, lorsque l’horloge de la banque Molsons s’arrête, cela est considéré comme un mauvais présage. Cela annonce généralement une tragédie inévitable dans les environs.
Cela pourrait être lié à une ancienne tradition européenne consistant à arrêter les horloges lorsqu’une personne meurt.
Après avoir surmonté le choc initial causé par le décès, les personnes en deuil devaient couvrir toutes les fenêtres de rideaux épais et informer les passants du décès en plaçant des rubans noirs ou une couronne mortuaire sur la porte.

Des précautions devaient être prises pour protéger l’esprit du défunt. Les horloges devaient être arrêtées afin de marquer respectueusement l’heure du décès et d’éloigner la malchance. Cela avait pour but d’empêcher l’esprit d’errer sans but dans le temps et l’espace, ne sachant pas où aller.
Les horloges étaient remises à l’heure pour les funérailles afin que l’esprit puisse partir et ne pas hanter la maison ou les environs.

Pour revenir à l’horloge de la banque Molsons, elle s’est arrêtée à maintes reprises dans le passé, juste avant des événements tragiques tels que des accidents de tramway, des explosions et des incendies meurtriers.
Le cas le plus célèbre s’est produit le matin du 13 juin 1910. Plusieurs banquiers se trouvant près de l’horloge remarquèrent qu’elle s’était soudainement arrêtée, figée à 10 h 29 précisément.
Environ 30 secondes plus tard, ils entendirent un grand fracas à environ trois pâtés de maisons à l’ouest, sur la rue Saint-James, suivi de cris perçants et du bruit de chute du verre et des briques. Ces bruits provenaient de l’effondrement dévastateur du bâtiment voisin, celui du journal Montreal Herald. Haut de cinq étages, le bâtiment était rempli d’employés qui préparaient l’édition du soir.

L’effondrement fut provoqué lorsque le réservoir de 30 000 gallons d’eau situé au sommet de la structure, conçu pour aider en cas d’incendie, se rompit soudainement et s’écrasa en défonçant les étages du bâtiment. Alors que l’énorme citerne dévala les étages du bâtiment, elle se rompit et emporta avec elle les machines d’impression, le mobilier de bureau et les employés surpris, les précipitant dans le sous-sol qui s’inondait rapidement. La partie arrière du bâtiment fut entièrement détruite. Ironie du sort, un incendie mortel se déclara ensuite dans la partie avant de la structure, qui était encore debout.
Avec la présence d’environ 300 travailleurs, la panique s’installa tandis que des gens tentaient de porter secours à leurs collègues blessés et d’évacuer le bâtiment détruit et en proie aux flammes.

Une fois les survivants secourus et l’incendie maîtrisé, il fallut près d’une semaine aux policiers, pompiers et bénévoles pour extraire les dépouilles des trente-trois malheureux employés.
Dix-neuf hommes et quatorze femmes perdirent la vie dans cette tragédie. Beaucoup étaient de jeunes femmes travaillant dans l’atelier de reliure situé à l’arrière du bâtiment, juste en dessous du réservoir d’eau. La plupart des corps furent retrouvés gonflés dans le sous-sol inondé ou carbonisés au point d’être méconnaissables. Les corps défigurés furent transportés à la morgue municipale afin de tenter de les identifier.

Il s’agit probablement de l’effondrement de bâtiment le plus meurtrier de l’histoire de Montréal.
Quant à l’horloge hantée de la banque Molsons, elle a dû être remise en fonction par des techniciens, comme ce fut le cas à plusieurs reprises auparavant.
Aujourd’hui, la rue Saint-James n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était autrefois, lorsqu’elle était considérée comme le centre financier du Canada.

Au cours des années 1970, Toronto dépassa Montréal en tant que ville la plus riche du Canada. Un exode des sièges sociaux d’entreprises fut provoqué par l’incertitude politique et les nouvelles lois qui firent du français l’unique langue officielle de la province.
Depuis lors, les anciennes banques de la rue Saint-James ont pour la plupart été transformées en hôtels de luxe, en copropriétés haut de gamme, en espaces événementiels, etc.

Cependant, les horloges de la rue sont toujours là, servant de témoin de l’ancienne ère financière, et effrayant parfois les gens par leurs activités paranormales.
Pour conclure, les horloges hantées fascinent et effraient les gens à travers le monde. Selon les croyances et le folklore, installer une horloge dans un cimetière pourrait avoir plusieurs conséquences pour les défunts, principalement liées à la perturbation de leur repos éternel et à celle de l’atmosphère spirituelle et intemporelle du cimetière.

Il est remarquable que la rue Saint-James compte trois horloges hantées. Cela s’explique par le fait que l’ancienne « Wall Street du Canada » a été érigée sur les vastes cimetières coloniaux de l’ancienne colonie française de Ville-Marie.
Compte tenu de son histoire mouvementée et de ses phénomènes paranormaux, parcourez cette rue historique à vos risques et périls.
Nouvelles de la société
Montréal hanté organise sa tournée des pubs hantés tous les dimanches à 15 h en anglais durant tout l’hiver. Des visites en français ont lieu le dernier dimanche de chaque mois à 14 h.

Des visites privées pour toutes nos expériences (y compris les visites en extérieur, à l’exception du Mont-Royal hanté) peuvent être réservées à tout moment en fonction de la disponibilité de nos acteurs.
Les clients peuvent demander n’importe quelle date, heure, langue et visite opérationnelle. Ces visites sont basées sur la disponibilité de nos comédiens et commencent à 235$ pour des petits groupes jusqu’à 8 personnes.
Envoyez un courriel à info@hauntedmontreal.com pour plus d’informations sur la façon de réserver une visite privée !
Vous pouvez également apporter l’expérience Montréal hanté à votre fête de bureau, à votre maison, à votre école ou à votre événement en réservant dès aujourd’hui l’un de nos conteurs fantômes en tournée.

Écoutez quelques-uns des récits les plus effrayants de nos visites et de notre blog racontés par un acteur et conteur professionnel. Vous fournissez le lieu, nous fournissons les histoires et le conteur. Renseignez-vous et contactez info@hauntedmontreal.com
Dans d’autres nouvelles, si vous voulez offrir à quelqu’un une expérience hantée en cadeau, vous le pouvez certainement !

Nous offrons des chèques-cadeaux Montréal hanté sur notre site Web et échangeables via Eventbrite pour l’un de nos événements en personne ou virtuels (sans date d’expiration).
Pour ceux qui souhaitent faire leurs achats de Noël, notre boutique en ligne est ouverte jusqu’à la fin du mois de décembre !

Nous avons des t-shirts, des tasses et même des tuques de Montréal hanté, ainsi que d’autres articles divers. Visitez shop.hauntedmontreal.com
Notre équipe diffuse un samedi sur deux, dans les deux langues, des vidéos d’histoires de fantômes du Blogue de Montréal hanté.
Animée par Holly Rhiannon (en anglais) and Dr. Mab (en français), cette nouvelle initiative plaira à coup sûr aux fans d’histoires de fantômes !

N’hésitez pas à liker, vous abonner et activer la cloche !
Montréal hanté modifie son expérience de blog en raison d’un engagement sur un gros projet d’écriture ! Jusqu’à nouvel ordre, des nouvelles histoires du blogue Montréal hanté seront proposées tous les deux mois, tandis que tous les deux mois, une mise à jour d’une ancienne histoire sera proposée.

Montréal hanté tient à remercier tous nos clients qui ont assisté à une marche fantôme, une tournée des pubs hantés, une enquête paranormale ou un événement virtuel !
Si vous avez apprécié l’expérience, nous vous encourageons à écrire une critique sur notre page Tripadvisor et/ou Google Reviews, ce qui aide vraiment Montréal hanté à commercialiser ses circuits.

Enfin, si vous souhaitez recevoir le blogue de Montréal hanté le 13 de chaque mois, veuillez vous inscrire à notre liste de diffusion.
Avenir le 13 janvier : Le point sur la brasserie Dow
La brasserie Dow, abandonnée et hantée, est en cours de reconversion en un nouveau pavillon universitaire par l’École de Technologie supérieure. La compagnie Amiante National Asbestos a été mandatée pour démanteler l’ancienne brasserie, ce qui comprend le désamiantage, la décontamination, l’enlèvement des produits toxiques et des moisissures, ainsi que le décapage de tous les revêtements intérieurs. Comme il est prévu de démolir plusieurs bâtiments avant le début des nouvelles constructions, on craint que des restes humains soient découverts et que des fantômes soient importunés pendant les travaux.

Auteur :
Donovan King est un historien postcolonial, il est également enseignant, guide touristique et acteur professionnel. En tant que fondateur de Montréal hanté, il combine ses compétences pour créer les meilleures histoires de fantômes, se déroulant à Montréal, à la fois en écriture et en théâtre. King est titulaire d’un DEC (théâtre professionnel, collège John Abbott), d’un baccalauréat en Beaux-Arts (théâtre dramatique en éducation, université de Concordia), d’un baccalauréat en éducation (histoire et enseignement de l’anglais, université de McGill), d’une maîtrise en théâtre (université de Calgary) et d’AEC (Montréal guide touristique, Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec). Il est également certifié comme Spécialiste de Destination Montréal.
Traductrice :
Claude Chevalot détient une maîtrise en linguistique appliquée de l’Université Mcgill. Elle est rédactrice, réviseure et traductrice. Depuis plus de 15 ans, elle se consacre presque exclusivement à la traduction littéraire et à la traduction de textes sur l’art actuel et contemporain.

Comments (0)